Instruction Liturgicae instaurationes (CCDDS 1970) — Ressources liturgiques - Association Sacrosanctum Concilium

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Instruction Liturgicae instaurationes (CCDDS 1970)

Cette instruction est la troisième Instruction pour l’application exacte de la Constitution sur la Liturgie. Elle est prise le 5 septembre 1970 par la Congrégation pour le culte divin. Elle est signée de Mgr. Annibale Bugnini.
« Le travail de la réforme, qui s’est accompli graduellement au cours de six années, a préparé le passage de la liturgie antérieure à celle qui, maintenant, depuis la publication du Missel romain avec l’Ordo Missæ et la Présentation générale introduisant au Missel, se présente d’une manière plus précise et plus complète ... »

Extraits de l'Instruction Liturgicae Instaurationes


Les réformes qui ont été accomplies jusqu’à maintenant pour appliquer la Constitution conciliaire sur la Liturgie concernent avant tout la célébration du mystère eucharistique. « Il contient, en effet, tout le trésor spirituel de l’Église, c’est-à-dire le Christ lui-même, notre Pâque et notre pain vivant, lui dont la chair, vivifiée par l’Esprit Saint et vivifiante, donne la vie aux hommes, les invitant et les conduisant à s’offrir eux-mêmes en union avec lui, en même temps que leurs travaux et toute la création ». Par elle-même, la célébration renouvelée du sacrifice de la Messe dans les assemblées liturgiques montre qu’il est le centre de toute la vie de l’Église, centre auquel sont ordonnées les autres activités, si bien que la réforme des rites vise à « promouvoir une action pastorale dont la liturgie soit la source et le sommet, et à faire vivre le mystère pascal du Christ ».

Caractères de la nouvelle liturgie

Le travail de la réforme, qui s’est accompli graduellement au cours de six années, a préparé le passage de la liturgie antérieure à celle qui, maintenant, depuis la publication du Missel romain avec l’Ordo Missæ et la Présentation générale introduisant au Missel, se présente d’une manière plus précise et plus complète, de telle sorte - on peut bien le dire - qu’une voie nouvelle s’ouvre désormais à la pastorale liturgique avec de magnifiques perspectives. En outre, le Lectionnaire de la Messe, déjà publié, et l’abondance des formulaires contenus dans le Missel romain ouvrent pour la célébration eucharistique de larges possibilités, en permettant une grande variété.

En effet, la faculté de choisir certains textes et la souplesse des rubriques favorisent certainement une célébration active, attrayante et spirituellement efficace, puisque les possibilités s’accommodent aux diverses situations, ainsi qu’à la mentalité et au degré de préparation des fidèles. C’est pourquoi il sera inutile de recourir à des créations et à des choix arbitraires, qui appauvriraient la célébration.

Résistances et impatiences

Le passage progressif à des formes nouvelles et modernes, qui a tenu compte à la fois du plan général de la réforme et de la grande variété des situations, a été favorablement accueilli par la majorité du clergé et des fidèles, bien qu’il ait rencontré parfois certaines résistances et impatiences.

Les uns, en effet, sous prétexte de conserver l’ancienne tradition, ont accueilli les changements avec amertume ; d’autres, devant l’urgence des besoins pastoraux, ont estimé qu’on ne devait pas attendre la publication des dernières réformes. Le résultat est que certains en sont venus à des initiatives personnelles, à des compositions hâtives, parfois fantaisistes, à des créations, des additions ou des simplifications qui sont souvent contraires aux règles fondamentales de la Liturgie. Aussi ont-ils troublé profondément la conscience des fidèles, tout en s’opposant à la cause d’un renouveau équilibré et en le rendant plus difficile.

C’est pourquoi de nombreux évêques, prêtres et laïcs ont fait appel à l’autorité du Siège Apostolique pour que soit maintenue et renforcée dans la liturgie, l’harmonie féconde et tant désirée qui est le caractère propre de la communauté chrétienne rassemblée en présence de Dieu. [...]

...

3. Les textes liturgiques. Chants, musique et monitions.

Les textes liturgiques composés par l’Église doivent, eux aussi, être traités avec le plus grand respect. Il n’est donc permis à personne d’y apporter de son propre chef quelque changement, substitution, suppression ou addition.

a) On aura pour l’Ordo Missæ un respect tout spécial. Dans les versions officielles, les formules qu’il contient ne peuvent absolument pas être changées, même sous prétexte de Messe chantée. Certaines de ses parties : acte pénitentiel, prières eucharistiques, acclamations, bénédiction finale, peuvent être choisies parmi plusieurs formulaires différents.

b) On peut prendre les antiennes d’entrée et de communion dans le Graduel romain, le Graduale simplex, le Missel romain, ou dans les répertoires approuvés par les Conférences épiscopales. Dans le choix des chants pour la célébration de la Messe, les Conférences veilleront non seulement à leur convenance avec les temps et les diverses circonstances de l’action liturgique, mais aussi aux besoins des fidèles qui les emploient.

c) Il faut favoriser par tous les moyens le chant du peuple, même sous des formes nouvelles, adaptées au génie de chaque peuple et à la mentalité de l’homme d’aujourd’hui. Les Conférences épiscopales établiront un recueil de chants à employer pour les Messes de groupes, par exemple de jeunes et d’enfants, de manière que par les paroles autant que par la musique, le rythme et l’usage des instruments, ces chants soient en harmonie avec la dignité et la sainteté du lieu et du culte divin.

Bien que l’Église n’exclue des actions liturgiques aucun genre de musique sacrée, il faut cependant reconnaître que tous les genres de musique, de chants ou d’instruments ne sont pas également aptes à soutenir la prière et à exprimer le mystère du Christ. Parce que leur fonction est ordonnée à la célébration du culte divin, ils doivent être remarquables « par la sainteté et la valeur des formes », être accordés à l’esprit de l’action liturgique et à la nature de chacune de ses parties ; il faut qu’ils n’empêchent pas la participation active de toute l’assemblée et qu’ils orientent les esprits vers les mystères célébrés.

Il appartient aux Conférences épiscopales ou, à défaut de directives générales, aux évêques pour le territoire de leur diocèse de déterminer cette question avec précision. De plus, on choisira soigneusement les instruments de musique et leur nombre en vue de leur convenance avec le lieu et la nature de l’assemblée, de manière qu’ils favorisent la piété sans être trop bruyants.

[...]

Texte intégral de l'Instruction Liturgicae instaurationes.
Commentaire de l'Instruction par le Père Pierre-Marie Gy.

 

 

  • Sacrosanctum Concilium 127

    Extrait de la Constitution Sacrosanctum Concilium

    La formation des artistes.

    SC 127. Les évêques, par eux-mêmes ou par des prêtres capables, doués de compétence et d'amour de l'art, s'occuperont des artistes pour les imprégner de l'esprit de l'art sacré et de la liturgie.De plus, on recommande la création d'écoles ou d'académies d'art sacré pour la formation des artistes dans les régions où on le jugera bon. 
    Mais tous les artistes qui, conduits par leur talent, veulent servir la gloire de Dieu dans la sainte Église, se rappelleront toujours qu'il s'agit d'imiter religieusement en quelque sorte le Dieu créateur, et de produire des œuvres destinées au culte catholique, à l'édification des fidèles ainsi qu'à leur piété et à leur formation religieuse.