Vie et oeuvre de Joseph Gelineau
Il étudie la théologie au théologat jésuite de Fourvière à Lyon, puis l'écriture musicale et l'orgue à l'École César-Franck de Paris. Il collabore au Centre de pastorale liturgique dès 1946 puis au CNPL et assume un rôle de conseiller liturgique lors du concile Vatican II. Gelineau a été membre du comité de traduction pour la Bible de Jérusalem.
Biographie
Né en 1920 à Champ (Maine-et-Loire), Joseph Gélineau devient religieux jésuite en 1941, à 21 ans. Il consacre sa vie à mettre le chant liturgique au service de célébrations eucharistiques, notamment en composant de nombreux cantiques. Avec son psautier français qui s'est répandu en de nombreuses paroisses, couvents et groupes de prière, le père Gelineau remporte le prix de l'Académie Charles-Cros en 1953.
Il étudie la théologie au théologat jésuite de Fourvière à Lyon, puis l'écriture musicale et l'orgue à l'École César-Franck de Paris. Il collabore au Centre de pastorale liturgique dès 1946 puis au CNPL et assume un rôle de conseiller liturgique lors du concile Vatican II. Gelineau a été membre du comité de traduction pour la Bible de Jérusalem.
Diplômé en théologie (thèse de doctorat en 1960) au travers de son Traité de Psalmodie de l'Église syrienne des IVe et Ve siècles, il est présenté par la Société de Jésus comme étant fortement inspiré par la tradition du chant grégorien.
Créateur d'une la psalmodie en langue française, Joseph Gélineau a composé de nombreux chants d'église pour la communauté de Taizé et nombre de ses œuvres sont jouées et chantées lors de messes et de célébra-tions monastiques. Il enseigna longtemps la musicologie liturgique et la pastorale liturgique à l'Institut catholique de Paris.
Il a mis en pratique ses théories sur la liturgie en devenant curé de la commune d'Écuelles (Seine-et-Marne) dans les années 1990.
Ses funérailles ont lieu le 12 août 2008 à Vallorcine en Haute-Savoie. Il est enterré dans le caveau jésuite du cimetière de Grenoble.
Génération Vatican II
« J’avais été envoyé à Paris par mon supérieur provincial pour étudier la composition musicale quand je suis monté, la première fois, au huitième étage de Latour-Maubourg voir ce qui se passait au Centre de pastorale liturgique, chez les dominicains. Le Centre avait été créé à leur initiative par les Pères Pie Duployé, A.M. Roguet et A.-G. Martimort. Là on m’a dit : Vous tombez bien, nous cherchons quelqu’un pour s’occuper de la musique. »
Le jeune jésuite, Joseph Gélineau, vouera sa vie au chant sacré, jusqu’en 2001 où il livre la somme de son expérience en publiant Les chants de la messe dans leur environnement rituel (Le Cerf). Son premier article sur la musique liturgique en France avait paru en 1947 dans La Maison-Dieu, toujours publiée au Cerf et dont la collection est un véritable trésor où se retrouvent tous les éléments d’une histoire contemporaine de la liturgie.
Écrits
2001 Les Chants de la messe dans leur enracinement rituel, coll. « Liturgie », Cerf, Paris, 139 p.
2000 Quand vous priez, dites…, Quatre prières expliquées, St Augustin, Saint Maurice, Suisse, 101 p.
1999 Libres propos sur les assemblées liturgiques, Atelier, Paris, 92 p.
1989 Dans vos assemblées : « Manuel de Pastorale liturgique », Desclée, Paris, 678 p. (La 1re éd. est de 1971).
1970 Nelle vostre assemblée, (en collaboration), Quiriniana, Roma, Ed. française Desclée, Paris, 1971, 2 vol.
1970 Traité de Psalmodie, « Église qui chante », Suppl. 256, Moulins, 71 p.
1970 Demain la liturgie, Cerf, Paris, 157 p., trad. anglais, italien, espagnol, portugais.
1962 Chant et musique dans le culte chrétien, Fleurus, Paris, 302 p., trad. anglais, allemand, italien, espagnol, portugais.
Musique
Psautier de la Bible de Jérusalem :
24 psaumes et un cantique, Cerf, Paris, 1953.
53 psaumes et 4 cantiques, Cerf, Paris, 1954.
Psaumes à 4 voix mixtes I et II, Cerf, Paris, 1958.
Refrains psalmiques, Cerf, Paris, 144 p., 1963.
Musique[modifier | modifier le code]
Psautier de la Bible de Jérusalem :
24 psaumes et un cantique, Cerf, Paris, 1953.
53 psaumes et 4 cantiques, Cerf, Paris, 1954.
Psaumes à 4 voix mixtes I et II, Cerf, Paris, 1958.
Refrains psalmiques, Cerf, Paris, 144 p., 1963.
Recueils d'hymnes :
Soleil levant, Levain, 1966.
Dix hymnes du matin et du soir ' T : P. de la Tour du Pin.
Au souffle de Dieu, SM, 1970.
Huit cantiques du N.T., Desclée, Paris, 1970.
Louange à toi, 1972, Dans le feu, 1975, Textes de J.F. Frié, éd. Chalet.
Ouvre mes lèvres, Abbaye de la Coudre, SM 1970.
Le chant des heures, 8 fasc. coll. « Église qui chante ».
Quarante hymnes pour l'Office, Kinnor, 2000.
Messes : (une vingtaine…).
Le livre de chœur : répertoire musical pour chanter intégralement « Prière du Temps Présent », Kinnor, 2000, 870 p.
Bibliographie
Robert, P. : Joseph Gelineau, pionnier du chant liturgique en français : la redécouverte des formes, Turnhout (Belgique), 2004.
DVD Joie et lumière portrait de J.Gelineau par Maurice Tanant CFRT/La Procure/Voir et dire.
Le P. Gélineau n’est pas seulement « l’homme des psaumes ». Philippe Robert, en musicologue et liturge averti, montre son rôle important, et souvent capital, avant et après le Concile Vatican II, dans la redécouverte – qui, en français, est souvent une création – de beaucoup d’autres formes du chant liturgique : l’hymne, le tropaire, les chants de la messe, le récitatif, etc. :
« Le P. Gélineau est un bon connaisseur de la tradition liturgique, occidentale et orientale : sa thèse de doctorat en théologie en fait foi ; il a pratiqué dès sa jeunesse le chant grégorien qui n’a cessé de l’inspirer ; il a reçu une solide formation musicale à la Schola Cantorum. Mais il est aussi un pasteur soucieux de rendre possible aux chrétiens – dont la plupart ignorent le latin – une participation active et fructueuse à la liturgie par cet élément fondamental de la célébration qu’est le chant. Jésuite, il se préoccupe de transmettre la foi à ses contemporains ; liturgiste, il sait qu’un des lieux privilégies de cette transmission est la célébration des mystères de la foi. Trop souvent, son oeuvre a été méprisée par ceux qui se croyaient les seuls détenteurs de la musique sacrée. Mais évitant la polémique, le P. Gélineau poursuit depuis soixante ans son travail de pionnier au service du chant liturgique, dans un « enchantement » suscité par une capacité d’émerveillement que les années n’ont pas entamée. » (Philippe Robert).
Une vidéo avec Joseph Gélineau.