Le tropaire : les essentiels — Ressources liturgiques - Association Sacrosanctum Concilium

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Le tropaire : les essentiels

Tropaire de Saint Martial (XIe s.)

Le tropaire est une nouvelle forme de chant liturgique en français qui est apparue en 1966. Le terme n’a pas été inventé, il a été repris à la tradition byzantine. Le « troparion » désigne « une composition monostrophique en prose rythmée, exposant le contenu de la fête et exaltant son sens mystérieux » (M. Kovalevsky). Dans la liturgie catholique, il se compose d’une stance (grande antienne), d’un refrain et de versets, le plus souvent psalmiques. Le texte de la stance a pour but d’introduire dans le mystère célébré. Le tropaire est sans doute la forme idéale du processionnal d’entrée. Elle peut aussi convenir pour le processionnal des dons et celui de communion.

Références

  • D. Rimaud, « Le genre littéraire du tropaire » dans Église qui chante 71-72, 1966, p. 46-49.
  • Ph. Robert, « Deux formes issues de la psalmodie responsoriale : le tropaire et le répons », dans Joseph Gelineau, pionnier du chant liturgique en français, Turnhout, Brepols, 2004, p. 93-117.
  • J. Gelineau, Chant et musique dans le culte chrétien, coll. Kinnor n° 1, Paris, Fleurus, 1962, p. 215-219.
  • J. Gelineau, « Les chants processionnaux, recherches sur leur structure liturgique », dans Musique sacrée et langues modernes, coll. Kinnor n° 4, Paris, Fleurus, 1964, p. 105-118.
  • J. Gelineau, « Le chant d’entrée » dans Les chants processionnaux, Église qui chante 71-72, 1966, p. 8-20
  • Sr M.-P. Faure, « Tropaires des dimanches, Répertoire CFC » dans Liturgie 74, 1990, p. 256-262.
  • Fr. R. Swales, « Pour une bonne utilisation des tropaires liturgiques » dans Communautés et Liturgie 3, 1981, p. 233-244.
  • J.-E. David, « Pour la création de nouveaux tropaires », dans Liturgie 16, 1972, p. 2-25.

Dans La Maison-Dieu

La redécouverte du tropaire.

« Un jour, au deuxième Congrès de Pastorale liturgique organisé à Lyon en 1947 par le Centre de Pastorale Liturgique, le CPL, Joseph Gelineau, qui poursuivait ses téudes de composition à l'École César Franck de Paris, rencontra le chanoine Martimort. Celui-ci était, avec le Père Roguet, co-directeur du CPL. Le chanoine Martimort prit à part Joseph Gelineau et lui signala deux tâches importantes pour l'avenir de la pastorale liturgique : "Que les fidèles puissent chanter dans leur langue les psaumes, clé du langage biblique et liturgique ; qu'ils aient aussi un répertoire analogue aux tropaires des liturgies orientales, lieu permanent de catéchèse, de prière et de piété liturgiques pour le peuple chrétien".

Comme le rapporte Joseph Gelineau, il lui fallut du temps pour comprendre l'importance du tropaire dans le développement du chant liturgique en langue française, et en découvrir toute la richesse. La question du tropaire ne sera reprise que dans les années 1960 en collaboration avec Dom Julien Leroy o.s.b. (┼ 1987), moine d'En Calcat et spécialiste de la littérature byzantine, le père Didier Rimaud s.j. et quelques amis. »

(Philippe Robert. Joseph Gelineau, pionnier du chant liturgique en français. Brepols. 2004. p.94)

La composition du tropaire

« La forme tropaire est dialogale et permet une sorte de "jeu" entre les "différents partenaires" du chant. On npourra aussi y distinguer les voix des hommes, des femmes et des enfants, les unissons et la polyphonie.

  • La stance expose le mystère et se tourne en prière dans le refrain. Une reprise finale de la stance permet de mieux goûter son message.
  • Trois styles de musique sont utilisés : le verbo-mélodisme dans la stance ; le récitatif dans les versets ; le choral dans le refrain.
  • Trois pôles d'interprêtes entrent en dialogue : la schola à la stance : l'assemblée au refrain ; les chantres solistes aux versets. Mais il arrive très vite que l'assemblée puisse aussi se joindre à la stance.

La stance signifiant « petite chambre » est « l'élément principal » du tropaire. Le refrain, finale détachable de la stance, constitue la réponse et la prière de l'assemblée ; tout le chant suscite sa reprise.

Tout le tropaire doit constituer une unique coulée. [...] en écoutant à nouveau la stance, les membres de l'assemblée, enrichis par ce qu'ils viennent de vivre, découvrent mieux la force des mots. (Voir l'article cité ci-dessus dans LMD 111 Pour la création de nouveaux tropaires. p.58). »

(Christine Marois. « Le choix du tropaire comme chant d'entrée ». La Maison-Dieu 312. (2023/2). pp.83-96).

Un exemple de tropaire (cité dans l'article de LMD 312).

Un tropaire pour la Pentecôte : Grande fête aujourd'hui. Ce tropaire de 1990 est paru dans la revue Signes-musiques en 2015. La stance s'inspire du troisième sermon de saint Bernard de Clairvaux pour la Pentecôte (3, 1-2). L'Esprit Saint (« vient reposer sur les humbles » et la joie des apôtres s'actualise pour les fidèles « aujourd'hui ». Partition sur le site www.chantonseneglise.fr : Grande fête aujourd'hui.

Stance

Grande fête aujourd'hui
dans la cité du ciel !
Aujourd'hui l'Esprit saint
vient reposer sur les humbles,
saisis par sa parole.

R./ Aujourd'hui tout exulte et chante !

1. Tu mets dans nos coeurs plus de joie
que toutes les vendanges et les moissons.

2. Le vin de la vraie vigne
renouvelle nos coeurs.

3. Les anges avec les hommes
chantent la même louange.



Antiphonaire graduel (tropair) (ms. 65) XIIe siècle

__________

Résumés

Résumé Marois LMD 312. L'auteure développe, avec quelques exemples choisis, l'intérêt liturgique du chant sous sa forme « tropaire », particulièrement comme chant d'entrée de la célébration eucharistique. En effet, par sa structure (stance-refrain-versets psalmiques) le tropaire a la capacité d'ouvrir la célébration en impliquant, dès le début, toute l'assemblée par un dialogue entre les fifférents partenaires. Il favorise ainsi l'union des fidèles et accompagne la procession tout en ouivrant au mystère célébré avec la couleur propre au temps liturgique.
Cet article fournit plusieurs références françaises bien utiles (en particulier, celles disponibles sur Internet).Elles sont à la fois théoriques (sur la forme, au regard des explications données par Jospeh Gelineau et Didier Rimaud) et pratiques (comme les exemples spécifiques de « tropaires »). Tout cela constitue une invitation de l'auteur à mobiliser davantage les tropaires comme chants d'entrée et encourager des mises en oeuvre variées.

 

 

  • Sacrosanctum Concilium 6

    Extrait de la Constitution Sacrosanctum Concilium

    L’œuvre du salut continuée par l'Église se réalise dans la liturgie.

    SC 6. C'est pourquoi, de même que le Christ fut envoyé par le Père, ainsi lui-même envoya ses apôtres, remplis de l'Esprit Saint, non seulement pour que, prêchant l'Évangile à toute créature, ils annoncent que le fils de Dieu, par sa mort et sa Résurrection, nous a délivrés du pouvoir de Satan ainsi que de la mort, et nous a transférés dans le royaume de son Père, mais aussi afin qu'ils exercent cette œuvre de salut qu'ils annonçaient, par le sacrifice et les sacrements autour desquels gravite toute la vie liturgique. C'est ainsi que par le baptême les hommes sont greffés sur le mystère pascal du Christ : morts avec Lui, ensevelis avec Lui, ressuscités avec Lui ; ils reçoivent l'esprit d'adoption des fils « dans lequel nous crions : Abba, Père » (Rom. 8, 15), [...]