Psaumes et psalmodie
Le psaume est un poème. Le livre de ces poèmes s’appelle le « Livre de la louange » ou psautier. Il faut donc « dire » le psaume comme un poème, et de plus comme un poème lyrique. Pour ce faire, on a recours à la cantillation.
La base de la structure poétique du psaume est le verset. Celui-ci se divise en deux demi versets appelés stiques. Quelques fois le verset se compose de trois stiques. Parfois on regroupe les versets en strophes, c’est notamment le cas dans le Lectionnaire dominical.
Pour chanter les paumes, on a besoin de tons. Ceux-ci fonctionnent à la manière d’un modèle opératif . Psalmodier est un art, c’est-à-dire un savoir faire qui s’apprend.
Il existe plusieurs formes de psalmodie. Par exemple, la forme continue ou « directe ». Dans ce cas, l’ensemble du psaume est cantillé soit par un soliste soit par toute l’assemblée, sans refrain. On parle aussi de psalmodie alternée, c’est-à-dire que les versets ou les strophes du psaume sont chantées alternativement soit entre le psalmiste (ou un petit groupe) et l’assemblée, soit entre deux parties égales de l’assemblée. Existe aussi la forme antiphonique dans laquelle le refrain est repris à tour de rôle par une des deux divisions de l’assemblée (soit la nef droite puis la nef gauche ; soit les hommes puis les femmes). « Il y a là comme une joute, une émulation entre les deux chœurs qui se relancent continuellement l’un l’autre. » (Gelineau).
La forme la plus habituelle est la forme responsoriale. Cette forme utilise un refrain après chaque verset et dans ce cas, on parle de responsorialité brève. Il s’agit d’un court refrain, une sorte de réclame ou encore de répons, qui est repris après chaque verset. Cette mise en œuvre du psaume est très dynamique. Sans cesse l’intervention de l’assemblée relance l’énoncé du soliste. On est très proche du genre litanique. Existe aussi la forme responsoriale à refrain. C’est sous cette forme que sont présentés les psaumes qui figurent dans le lectionnaire pour les dimanches et les fêtes. Un soliste chante une première fois une antienne, qui servira de refrain. Celle-ci est immédiatement reprise par toute l’assemblée. Elle sera ensuite reprise par tous après chaque strophe du psaume.
(Ph. Robert, L’Abécédaire du chant liturgique, Editions Saint-Augustin, 2001.)
Principaux documents
- Joseph Gelineau, Psalmodier en français, Eglise qui chante, Document 2, 1969.
- Joseph Gelineau, Traité de psalmodie, La Roche-sur-Yon, Voix Nouvelles, Paris, Le Laurier, 2023 (réed.)
- Philippe Robert, « La redécouverte des psaumes », dans Joseph Gelineau, pionnier du chant liturgique en français, Turnhout, Brepols, 2004, p. 53-91.
- Joseph Gelineau, « Modalité et psalmodie », Célébrer l’Office divin, coll. Kinnor, Paris, Fleurus, 1967, p. 145-156.
- Joseph Gelineau, « La psalmodie en français en 1977 », Liturgie 24, 1977, . 53-87.
Dans La Maison-Dieu
- J. Gelineau, « Les formes de la psalmodie chrétienne », La Maison-Dieu 33, 1953/1, p. 134-172.
- J. Gelineau, « Rythme et psalmodie française », La Maison-Dieu 33, 1953/1, p. 173-197.
- J. Gelineau, Les mélodies des psaumes, La Maison-Dieu 33, 1953/1, p. 198-207.
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