L'hymne liturgique
Une hymne est la plupart du temps une composition strophique isorythmée, c'est-à-dire que la place des accents dans les vers est identique d'une strophe à l'autre. Ce procédé permet de chanter l'ensemble des strophes sur une même mélodie. Généralement l'hymne est dépourvue de refrain. Mais on pourra trouver des formes d'hymne plus complexes qui intègrent un ou plusieurs refrains au sein même de la strophe. Le Gloria (Gloire à Dieu) et le Te Deum sont des hymnes en prose, donc non strophiques.
L'hymne est un chant : elle est un chant pour tous et par tous. Dans la liturgie, l'hymne peut constituer un rite propre : elle est alors un acte de chant en soi, c'est-à-dire que pendant le chant de l'hymne on ne fait rien d'autre. Dans ce cas, sa fonction est d'apporter un déploiement lyrique, festif et contemplatif à l'action liturgique.
On peut aussi utiliser une hymne pour accompagner un rite. Ce sera le cas lorsqu'elle est utilisée pour accompagner la procession d'entrée ou la procession des offrandes.
L'hymne est une chance pour la poésie liturgique. Le texte d'une hymne, à la différence de celui d'un cantique, est poétique. Il s'agit d'une poésie de notre temps qui prend appui sur l'Écriture et qui permet, grâce à son langage symbolique, de nous faire goûter aux réalités qui nous dépassent. Toute la recherche qui s'est faite à la suite de Vatican II nous a déjà laissé de très beaux textes qui nourrissent la prière chrétienne. On en trouvera de bons exemples chez des poètes comme Patrice de la Tour du Pin, Didier Rimaud et tous les moines qui ont travaillé sous le label C.F.C. (Commission Francophone Cistercienne).
L'hymne est aussi la rencontre d'une musique et d'un texte. Même si plusieurs musiques peuvent être écrites sur un même texte d'hymne, on se rend compte à chaque fois, si l'hymne est réussie, que cette musique est inséparable du texte pour lequel elle a été écrite. On ne pourra donc pas chanter d'autre texte « sur l'air de...» comme cela se faisait fréquemment pour le cantique. Texte et musique semblent véritablement faits l'un pour l'autre ; penser à l'un c'est entendre l'autre.
Articles essentiels
- J. Gelineau, « L’hymne dans une liturgie rénovée », La Maison-Dieu 92, 1967/4, p. 43-59.
- P.-M. Gy, « Le trésor des hymnes », La Maison-Dieu 173, 1988/1, p. 19-40.