Missa brevis — Ressources liturgiques - Association Sacrosanctum Concilium

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Missa brevis

La Missa brevis fut initialement écrite comme une messe pour orgue. Sa date de composition exacte demeure incertaine: on avance généralement 1942, mais les documents dont nous disposons aujourd’hui semblent indiquer que Kodály a plus vraisemblablement écrit sa Messe pour orgue alors qu’il passait un séjour à Galyatető, son lieu de vacances de prédilection, durant l’été 1943.

 En 1944, le compositeur expliqua, à l’occasion d’un entretien radiophonique, comment il en avait été venu à ecrire cette œuvre. Alors qu’il séjournait à Galyatető, il fut invité à accompagner une «messe basse» à l’harmonium. Ce type de messe est célébré «sans aucun chant choral ni hymne folklorique», l’organiste jouant en solo du début à la fin du service. Selon Kodály, ce «solo d’orgue peut être de deux sortes: soit [l’organiste] exécute des œuvres qu’il a sélectionnées à l’avance, soit il improvise. Dans un cas comme dans l’autre, la musique suit très rarement les passages de la messe pour exprimer, dans la mesure du possible, le contenu des textes liturgiques». Kodály souhaitait au contraire coller étroitement au texte de la messe, si bien qu’il esquissa sa propre musique. Quelque temps plus tard, il réarrangera cette pièce pour orgue seul, qui deviendra ainsi la Missa brevis pour orgue et chœur mixte. Comme le suggère le sous-titre de l’œuvre, «tempore belli» (tiré de la Messe en do majeur de 1796 de Haydn), la deuxième version (enregistrée ici) fut exécutée pour la première fois dans des circonstances exceptionnellement difficiles. Lors du siège de Budapest durant l’hiver 1944/45, Kodály et sa femme furent contraints de se refugier dans les caves de l’Opéra de Budapest. C’est dans un vestiaire de l’Opéra que fut donnée la première de l’œuvre, le 11 février 1945, par un chœur constitué des solistes de la troupe de l’Opéra, accompagnés à l’harmonium—et par le son des canons tonnant dans le lointain. Kodály orchestrera l’œuvre après la guerre (probablement en 1948); cette troisième version sera exécutée pour la première fois en 1948 dans la Cathédrale de Worcester à l’occasion du Festival des Trois Choeurs.

Outre les six mouvements usuels, la Missa brevis est flanquée d’un Introitus et d’un «Ite, missa est», l’un et l’autre pour orgue seul. Les messes du XIVe siècle comprenaient généralement un «Ite, missa est» (comme en témoigne par exemple la Messe de Nostre Dame de Machaut), mais cet usage tombera progressivement en désuétude. Le modèle qui semble avoir inspiré l’œuvre de Kodály est de toute évidence la Messe en si bémol pour orgue de 1879 de Liszt (que Janáček arrangea pour orgue et chœur mixte en 1901). Mais la Missa brevis suggère par ailleurs des influences extrêmement variées: le chant grégorien, Palestrina, Bach, Haendel, Dohnányi (dont Kodály cite la Missa in dedicatione ecclesiae) et, à un degré moindre, la musique folklorique hongroise. Il est frappant de constater qu’alors que le contenu du texte constituât, de l’aveu même de Kodály, la principale inspiration de l’œuvre, celle-ci révèle un remarquable degré d’organisation abstraite. Centrée sur le ton de ré et faisant largement usage de la transformation et du retour thématique, sa vaste structure se déploie en forme d’arche: l’adagio «Qui tollis» du Gloria réapparaît au début de l’Agnus Dei; le «Dona nobis pacem» donne lieu à une variation du Kyrie tout entier.

Zoltán Kodály. Missa brevis.

Missa brevis. Kyrie (Zoltán Kodály) Bach Choir of Wellington.

Gloria.

Missa brevis. Gloria (Zoltán Kodály) Bach Choir of Wellington.

Sanctus et Benedictus.

Missa brevis. Sanctus et Benedictus (Zoltán Kodály) Bach Choir of Wellington.

  • Sacrosanctum Concilium 37

    Extrait de la Constitution Sacrosanctum Concilium

    Harmonie des rites.

    SC 37. L'Église, dans les domaines qui ne touchent pas à la foi ou le bien de toute la communauté ne désire pas, même dans la liturgie, imposer la forme rigide d'un libellé unique : bien au contraire, elle cultive les qualités et les dons des divers peuples et elle les développe ; tout ce qui, dans leurs mœurs, n'est pas indissolublement solidaire de superstitions et d'erreurs, elle l'apprécie avec bienveillance et, si elle peut, elle en assure la parfaite conservation ; qui plus est, elle l'admet parfois dans la liturgie elle-même, pourvu que cela s'harmonise avec les principes d'une véritable et authentique esprit liturgique.