Francis Poulenc (1899-1963).
Le critique Claude Rostand, pour souligner la coexistence chez Poulenc d’une grande gravité due à sa foi catholique avec l’insouciance et la fantaisie, a forgé la formule célèbre « moine ou voyou ». Ainsi, à propos de son Gloria, qui provoqua quelques remous à sa création, le compositeur lui-même déclara : « J’ai pensé, simplement, en l’écrivant à ces fresques de Benozzo Gozzoli où les anges tirent la langue, et aussi à ces graves bénédictins que j’ai vu un jour jouer au football ».
Salve Regina
La plus célèbre des Antiennes adressées à Marie. Elle est Reine bien sûr, mais l’auteur Adhémar de Monteil, évêque du Puy au XIe siècle, l’appelle aussitôt mère de miséricorde et ses yeux miséricordieux sont tournés vers nous. Au XIIe siècle, Saint Bernard, le célèbre dévot de Notre-Dame, ajoute au Salve Regina ses trois dernières invocations pleines de tendresse.
Exultate Deo
Motet pour les fêtes solennelles, pour choeur mixte a cappella. Exultate Deo, adjutori nostro, alleluia ; jubilate Deo Jacob, alleluia !
Ave verum corpus pour voix égales de femmes (1952)
Ave verum Corpus natum de Maria Virgine : Vere passum, immolatum in cruce pro homine : Cuius latus perforatum fluxit aqua et sanguine : Esto nobis prægustatum mortis in examine. O Jesu dulcis ! O Jesu pie ! O Jesu Fili Mariæ
Quatre motets pour le temps de Noël
Ce cycle de motets pour le temps de Noël, composé de novembre 1951 à mai 1952 pour chœur mixte a cappella, fait pendant aux « Quatre motets pour un temps de pénitence » des années 1938-39. Il utilise les textes latins traditionnels du temps de Noël. Pour évoquer le mystère de la Nativité, l’écriture de Poulenc évolue au fil des quatre pièces et passe du caractère émerveillé et recueilli, « très calme et doux » du premier motet à la joie lumineuse et éclatante du dernier.
Quatre motets pour un temps de pénitence
Poulenc revient d'abord à la musique sacrée en 1937 lorsqu'il compose la missa brevis Messe en sol majeur. Il a ensuite écrit les quatre motets, à des moments différents. Il écrivit "Timor et tremor" en dernier, à Noizay en janvier 1939, et le dédia à Monsieur l'Abbé Maillet. Il y compose « Vinea mea electa » en décembre 1938 et le dédie à Yvonne Gouverné. "Tenebrae factae sunt" est le premier des quatre motets, écrits là en juillet, dédiés à Nadia Boulanger. Poulenc compose "Tristis est anima mea" à Paris en novembre 1938 et le dédie à Ernest Bourmauck.
Litanies à la Vierge noire
Les "Litanies à la vierge noire" mettent en musique une litanie française récitée sur le lieu de pèlerinage de Rocamadour que le compositeur a visité. Le sous-titre, Notre-Dame de Rocamadour, fait référence à la sculpture noire vénérée de Marie. La composition est la première pièce de musique sacrée de Poulenc. En 1947, il écrit une version pour voix accompagnées d'orchestre à cordes et de timbales.
Gloria en sol majeur
En 1959 la Koussevitzky Music Foundation proposa d’écrire une nouvelle œuvre à Poulenc, qui composa son Gloria. « D’abord, ils m’ont demandé une symphonie. Je leur ai dit que je n’étais pas fait pour les symphonies. Ensuite, ils m’ont demandé un concerto pour orgue. Je leur ai dit que j’en avais déjà fait un et que je ne voulais pas en écrire un autre. Finalement, ils m’ont dit : 'Très bien, alors faites ce que vous voulez' ! »
Stabat Mater
Poulenc composa l'œuvre à la suite de la mort de son ami l'artiste Christian Bérard. Il avait le projet d'écrire un Requiem pour Bérard, mais, en retournant à l'autel de la Vierge noire de Rocamadour, il choisit le texte médiéval du Stabat Mater. La musique de Poulenc, conçue pour soprano solo, chœur et orchestre, fut jouée pour la première fois le 13 juin 1951 au Festival de Strasbourg par le Choeur Saint-Guillaume, ensemble amateur réputé, et l’orchestre de Strasbourg sous la direction de Fritz Munch (le frère de Charles). Ce Stabat Mater reçut un bon accueil dans toute l'Europe, et il remporta le Prix du cercle des critiques de New York, comme étant la meilleure œuvre chorale de l'année.
Sept répons des Ténèbres
Dès 1960, Poulenc envisage de composer un Office des Ténèbres. La tâche est difficile ; il confie à Pierre Bernac : « On peut dire que je suis dans les ténèbres car, pour l'instant, j'ai l'impression d'entrer dans un tunnel. C'est toujours comme cela ; je ne m'en fais pas. Cette œuvre ma passionne mais me terrifie. » (Guide de la musique sacrée et chorale profane, de 1750 à nos jours, sous la direction de François-René Tranchefort, Fayard, 2020).