Salve Regina — Ressources liturgiques - Association Sacrosanctum Concilium

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Salve Regina

L'antienne Salve Regina est une prière catholique, dédiée à la Vierge Marie. Antienne de la procession à l'origine, celle-ci obtient plusieurs usages tant dans la liturgie que dans la culture. En dépit de l'utilisation officielle pour le dernier office de jour, complies ou vêpres, on la chante très souvent à la fin de la célébration. Il s'agit de l'une des hymnes les plus populaires depuis le Moyen Âge, laquelle s'illustre d'un grand nombre de légendes.

Tout comme de nombreux textes médiévaux, l'origine exacte de cette célèbre hymne ne fut pas identifiée. De nos jours, la plupart des chercheurs considèrent de plus en plus que l'auteur n'était pas un personnage particulier. Ce qui demeure certain est qu'il s'agissait d'une liturgie locale, et non issue du rite romain ancien pratiqué à Rome et alentour. Le chant ne se trouve ni dans le chant vieux-romain qui était utilisé au Vatican ni dans le fonds grégorien le plus ancien à la base de ce rite ancien. Faute de documents définitifs, même aujourd'hui, il reste difficile à identifier son origine exacte. La datation la plus ancienne est un décret dénoncé en 1135 à l'abbaye de Cluny.

Or, les légendes étaient tellement riches et abondantes qu'il faut examiner les manuscrits anciens, dans l'optique de retrouver son origine.

Si l'on exclut les légendes, les manuscrits les plus anciens qui contenaient ce texte ne remontent qu'au XIIe siècle. Il est probable que la partition complète la plus ancienne est celle de la bibliothèque nationale de France, Nouvelles acquisitions latines (NAL) 1412. Cet antiphonaire cistercien, qui fut copié vers 1175, accordait déjà l'antienne Salve Regina au cantique Magnificat des vêpres de plusieurs fêtes mariales : Nativité de Marie ; Annonciation ; Purification ; mais aussi attribuée au Benedictus des laudes pour l'Assomption et son octave. Usage déjà très important, car il s'agissait de l'antienne pour les deux cantiques bibliques, qui sont les plus distingués, en faveur des deux offices les plus importants. Cela signifie que cette antienne possédait une dignité supérieure dans le rite cistercien. En d'autres mots, le Salve Regina était chantée au moment du sommet de ces offices principaux.

Si saint Bernard n'est pas l'auteur du Salve Regina, il était un grand promoteur de cette hymne dans le cadre de la deuxième réforme cistercienne.
Très mécontent de la caractéristique archaïque de la première réforme selon laquelle le chant messin et l'hymne ambrosienne étaient principaux, le supérieur de l'ordre considérait que l'édition de l'abbé Harding commettait beaucoup de fautes, qui étaient, en fait, les compositions anciennes authentiques. Pourquoi cette confusion ? Au XIIe siècle, un mouvement important était né en Aquitaine avec de nouvelles pièces musicales, qui s'illustraient d'une beauté remarquable. À la suite de la décision du supérieur, qui chargea à saint Bernard le remaniement, il est normal que ce théologien n'ait pas hésité à adopter de nouvelles hymnes, belles et adaptées aux oreilles contemporaines. L'hymne Salve Regina fut intégrée dans le rite cistercien.

Les études récentes (Chrysogonus Waddell (1984/2007) et Alicia Scarcez (2011) suggèrent que ce manuscrit est un fruit de la deuxième réforme liturgique cistercienne de laquelle le supérieur de l'ordre confia la gestion au célèbre saint Bernard de Clairvaux († 1153). Au lieu des hymnes ambrosiennes archaïques adoptées par la première réforme sous l'abbé Étienne Harding († 1134), l'équipe de saint Bernard promut de nouvelles hymnes. D'où, par erreur, l'auteur du Salve Regina était attribué à saint Bernard. Or, il ne laissa aucun chef-d'œuvre de poésies.

Par ailleurs, la version cistercienne présente un texte plus ancien. Elle commence par Salve, Regina misericordiæ. Elle se terminait par O clemens o pia o dulcis Maria alleluia.

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Salve, Regina,
Mater misericordiæ,
vita dulcedo et spes nostra, salve.
Ad te clamamus,
exsules filii Evæ.
Ad te suspiramus, gementes et flentes
in hac lacrymarum valle.
Eia ergo, advocata nostra,
illos tuos misericordes oculos ad nos converte.
Et Jesum benedictum fructum ventris tui,
nobis, post hoc exsilium, ostende.
O clemens, o pia, o dulcis
Virgo Maria !

Salut, ô Reine,
Mère de miséricorde,
notre vie, notre douceur, notre espérance, salut !
Nous crions vers toi,
enfants d'Ève exilés.
Vers toi nous soupirons, gémissant et pleurant
dans cette vallée de larmes.
Ô toi, notre avocate
tourne vers nous ton regard miséricordieux.
Et, après cet exil, montre-nous Jésus,
le fruit béni de tes entrailles.
Ô clémente, ô miséricordieuse, ô douce
Vierge Marie.

Des musiques pour le Salve Regina

La page du Salve Regina dans CPDL.org

  • Sacrosanctum Concilium 127

    Extrait de la Constitution Sacrosanctum Concilium

    La formation des artistes.

    SC 127. Les évêques, par eux-mêmes ou par des prêtres capables, doués de compétence et d'amour de l'art, s'occuperont des artistes pour les imprégner de l'esprit de l'art sacré et de la liturgie.De plus, on recommande la création d'écoles ou d'académies d'art sacré pour la formation des artistes dans les régions où on le jugera bon. 
    Mais tous les artistes qui, conduits par leur talent, veulent servir la gloire de Dieu dans la sainte Église, se rappelleront toujours qu'il s'agit d'imiter religieusement en quelque sorte le Dieu créateur, et de produire des œuvres destinées au culte catholique, à l'édification des fidèles ainsi qu'à leur piété et à leur formation religieuse.