Chanter la messe : une expérience.
Avant-propos
« ... il faut donc noter que la crise spécifique qui affecte la musique d'Église est à situer à l'intérieur d'une crise plus globale de la musique.
Cette crise est toutefois préoccupante car elle conduit à une sorte d'éclatement du tissu ecclésial en fonction des répertoires et des styles musicaux. Il faut éviter d'être excessif, ..., mais il semble bien qu'on assiste depuis quelques années à une sorte de balkanisation de la liturgie sous la pression des fameuses 'sensibilités', auxquelles on accorde trop souvent le caractère d'options non discutables. [...]
... si l'on peut parler de 'crise' en ce domaine, alors la situation actuelle de la musique d'Église est inévitablement complexe et vouloir former des acteurs musicaux pour aujourd'hui relève d'une recherche d'équilibre qui se veut en syntonie avec cette situation brouillée. Pour la France au moins, on peut parler d'une absence quasi-totale de régulation depuis des décennies. De fait, il n'y a pas de répertoire de référence alors que les textes normatifs y invitent clairement. »
(Patrick Prétot, « Penser la formation liturgique des musiciens en contexte de crise » La Maison-Dieu 311 (2023/1). 27-52.)
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C'est à partir de ces constats qu'a été imaginé le parcours présenté ici.
Ce « parcours » est issu pratiquement de six « rencontres/partages/formation » conduites avec les chantres de mon secteur pastoral. Je les utilise maintenant pour la formation des chantres de mon diocèse.
Le fil conducteur a consisté à regarder à propos de chacune des occurences du chant au cours de la messe, ce que disent les textes de l'Église qui évoquent chacune de ces interventions. Que dit l'Église du chant d'entrée, de l'ordinaire, du chant de communion etc. ? A chacune des ces étapes, nous avons échangé, discuté, relu les textes, fait part des difficultés éventuelles et nous en avons collectivement tiré des conclusions. Une question a retenu notre attention tout au long du parcours : quelles sont les critères que nous donne l'Église pour distinguer le « chant rituel », celui utilisé dans les célébrations (et particulièrement la célébration eucharistique) du « chant chrétien » qui manifeste tout son intérêt en d'autres circonstances : catéchèses, soirées de louange, etc.
Nous avons essayé de dégager l'essentiel, notamment à partir des errements les plus fréquemment observés, et d'entrer ainsi dans l'intelligence du chant liturgique. Ayant ainsi posé les fondations d'une réflexion simple sur la nature du chant liturgique pour la célébration de l'eucharistie, nous avons conclu en essayant de faire émerger un discernement relatif au décalage toujours possible entre la « théorie » et la réalité de nos communautés paroissiales.
Ce parcours vous est destiné à titre de retour d'expérience (pas un modèle). Vous pouvez le diffuser et vous en servir à votre idée.
Gilles Chevalier
Chanter la messe : une expérience.