Ce que dit l'Église de l'orgue — Ressources liturgiques - Association Sacrosanctum Concilium

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Ce que dit l'Église de l'orgue

« Parmi les instruments qui ont leur place dans les églises, le premier rang revient à juste titre à l’orgue, en raison de sa remarquable adaptation aux chants et aux rites sacrés. Il ajoute un merveilleux éclat et une grandeur spéciale aux cérémonies de l’Église ; il touche le cœur des fidèles par la puissance et la douceur de sa sonorité ; il verse dans les âmes une joie comme céleste tout en les élevant intensément vers Dieu et les réalités surnaturelles. » (Musicæ Sacræ Disciplina. Pie XII 1955).

Dans la Constitution Sacrosanctum Conclilium.

Dans le chapitre VI « La musique sacrée ».

L'orgue et les autres instruments de musique

120. On estimera hautement, dans l'Église latine, l'orgue à tuyaux comme l'instrument traditionnel dont le son peut ajouter un éclat admirable aux cérémonies de l'Église et élever puissamment les âmes vers Dieu et le ciel.

Dans les textes qui précèdent à partir de Tra le sollecitudini (1903).

  • Dans Tra le sollecitudini (Pie X 1903)

V. Chantres.

12. — Les chants réservés au célébrant à l'autel et aux ministres doivent toujours et exclusivement être en chant grégorien, sans aucun accompagnement d'orgue ; [...]

VI. Orgues et instruments.

15. — Quoique la musique propre de l'Église soit la musique purement vocale, cependant l'on permet aussi la musique avec l'accompagnement d'orgue. En certains cas particuliers, l'on admettra aussi d'autres instruments, dans de justes limites et avec les précautions convenables, mais jamais sans une autorisation spéciale de l'Ordinaire, selon la prescription du cérémonial des évêques.
16. — Comme le chant doit toujours primer, l'orgue et les instruments doivent simplement le soutenir, et ne le dominer jamais.
17. — Il n'est pas permis de faire précéder le chant de longs préludes ou de l'interrompre par des morceaux d'intermèdes.
18. — Le son de l'orgue dans l'accompagnement du chant, dans les préludes, intermèdes et autres morceaux semblables, doit non seulement conserver le cachet propre à cet instrument, mais encore participer à toutes les qualités de la vraie musique sacrée, qualités précédemment énumérées.

20. — Il est rigoureusement interdit à ce qu'on appelle fanfare de jouer dans l'église ; l'on pourra seulement, en une circonstance spéciale et avec la permission de l'Ordinaire, admettre dans les instruments à vent un choix limité, judicieux et proportionné à la grandeur de l'édifice, pourvu toutefois que la composition et l'accompagnement à exécuter soient d'un style grave, convenable, et semblable en tout point au style propre à l'orgue.

  • Dans Musicæ Sacræ Disciplina (Pie XII 1955).

Le chant grégorien.

[...] Selon la Tradition, Notre prédécesseur, d’heureuse mémoire, saint Grégoire le Grand recueillit avec soin et mit en ordre avec sagesse tout ce que les anciens avaient légué ; ses lois opportunes et ses règlements préservèrent la pureté et l’intégrité du chant sacré. De Rome le chant romain gagna peu à peu les autres parties de l’Occident. Non seulement il s’enrichit de nouvelles formes et de nouveaux modes mais on vit entrer en usage un nouveau genre de chant sacré : l’hymne religieux, parfois composé en langue vulgaire. Quant au chant du chœur, que l’on commença à appeler « grégorien » du nom de son restaurateur saint Grégoire, il reçut un nouvel éclat, dès le VIIIe ou le IXe siècle, dans presque toutes les régions de l’Europe chrétienne, grâce à l’accompagnement de l’instrument de musique qu’on appela « l’orgue ». [...]

La polyphonie.

A ce chant du chœur vint s’ajouter peu à peu, dès le IXe siècle, le chant polyphonique dont on cultiva de plus en plus la théorie et la pratique et qui, surtout aux XVe et XVIe siècles, sous la direction des plus grands artistes, atteignit une étonnante perfection. L’Église a toujours eu la plus haute considération pour ce chant polyphonique, et afin de donner une magnificence plus grande encore aux fonctions sacrées, l’a admis volontiers dans les basiliques romaines et dans les cérémonies pontificales. Sa force et sa splendeur furent encore augmentées lorsque les voix des chanteurs furent accompagnées, en plus de l’orgue, par d’autres instruments de musique.

C’est ainsi que, encouragée et protégée par l’Église, l’organisation de la musique sacrée a parcouru une longue route qui l’a élevée peu à peu, bien que lentement et péniblement parfois, vers une plus grande perfection : à partir des simples et pures mélodies grégoriennes jusqu’aux grandioses et magnifiques oeuvres que non seulement les voix humaines mais aussi les orgues et les instruments de musique rehaussent et amplifient presque sans limite. Ce progrès, qui montre clairement combien l’Église a eu à cœur de rendre le culte divin toujours plus splendide et plus agréable au peuple chrétien, montre aussi clairement pourquoi l’Église a dû empêcher qu’on dépasse les justes limites et que, mêlé au véritable progrès, quelque chose de profane et d’étranger au culte divin s’infiltre dans la musique sacrée et l’avilisse.

Le rôle des papes.

Les Souverains Pontifes ont toujours rempli avec soin ce devoir d’attentive vigilance et le Concile de Trente a sagement proscrit « ces œuvres musicales dans lesquelles soit l’orgue, soit le chant introduirait quelque élément sensuel ou impur ». [...]

Les instruments de musique.

Les mêmes règles doivent être appliquées également a l’emploi de l’orgue et des autres instruments de musique. Parmi les instruments qui ont leur place dans les églises, le premier rang revient à juste titre à l’orgue, en raison de sa remarquable adaptation aux chants et aux rites sacrés. Il ajoute un merveilleux éclat et une grandeur spéciale aux cérémonies de l’Église ; il touche le cœur des fidèles par la puissance et la douceur de sa sonorité ; il verse dans les âmes une joie comme céleste tout en les élevant intensément vers Dieu et les réalités surnaturelles.

Outre l’orgue, il y a aussi d’autres instruments qui peuvent aider efficacement la musique sacrée à atteindre sa fin si élevée, du moment qu’ils n’ont rien de profane, de criard, de tapageur, ce qui serait contraire à la nature de l’action sacrée et à la dignité du lieu. A cet égard, on mettra au premier rang le violon et les autres instruments à archet car, soit employés seuls, soit unis aux autres cordes ou à l’orgue, ils expriment avec une force indicible aussi bien la tristesse que la joie de l’âme. D’ailleurs au sujet des genres de musique qui ne sont pas à écarter facilement du culte catholique, Nous-même déjà, dans l’encyclique Mediator Dei, avons abondamment et clairement statué : « Bien mieux, pourvu qu’ils n’aient rien de profane ou d’inconvenant, étant donné la sainteté du lieu et des offices sacrés, qu’ils ne témoignent pas non plus d’une recherche d’effets bizarres et insolites, il est indispensable de leur permettre alors l’entrée de nos églises car ils peuvent grandement contribuer à la magnificence des cérémonies aussi bien qu’à l’élévation des âmes et à la vraie dévotion » [...]

  • Dans De Musica Sacra et Sacra Liturgia (Instruction sur la Musique Sacrée et la Sainte Liturgie) (Sacrée Congrégation des Rites 1958).

4. Sous le nom de « musique sacrée » on englobe ici :

a)  le chant grégorien.
b)  la polyphonie sacrée.
c)  la musique sacrée moderne.
d)  la musique sacrée pour orgue.
e)  le chant populaire religieux.
f)   la musique religieuse.

5. Le chant « grégorien » qui doit être employé dans les actions sacrées, est le chant sacré de l'Église romaine, qui, saintement et fidèlement cultivé et réglé selon une antique et vénérable tradition, ou même composé à des époques récentes selon les modèles de la tradition ancienne, est proposé pour l'usage liturgique dans les différents livres dûment approuvés par le Saint-Siège. Le chant grégorien, par sa nature, n'exige pas d'être exécuté avec accompagnement de l'orgue ou d'un autre instrument de musique.

8. « La musique sacrée pour orgue » est la musique composée pour l'orgue seul qui, depuis l'époque où l'orgue à tuyaux s'est montré plus apte aux accords, a été cultivée par d'illustres maîtres et qui, si l'on suit exactement les lois de la musique sacrée, peut contribuer beaucoup à embellir la liturgie.

21. Tout ce qui doit être chanté, selon les livres liturgiques, soit par le prêtre et ses ministres, soit par la schola ou le peuple, appartient intégralement à la liturgie elle-même. C'est pourquoi :

a) Il est strictement interdit de changer, de quelque manière que ce soit, l'ordre du texte à chanter, d'en altérer ou d'en omettre des paroles, ou de les répéter abusivement. Dans les chants, également, qui relèvent de la polyphonie sacrée et de la musique sacrée moderne, chacune des paroles du texte doit être perçue clairement et distinctement.

b) Pour le même motif, en toute action liturgique, il est explicitement défendu d'omettre, soit totalement soit en partie, aucun texte liturgique qui doit être chanté, à moins que les rubriques n'en aient disposé autrement.

c) Mais si, pour une cause raisonnable, par exemple le nombre insuffisant des chanteurs, ou leur imparfaite habileté dans l'art du chant, ou encore parfois, à cause de la longueur d'un rite ou d'un chant, l'un ou l'autre texte, qui revient à la schola, ne peut être chanté tel qu'il est noté dans les livres liturgiques, il est seulement permis de chanter intégralement ces textes, soit recto tono, soit à la manière des psaumes, avec accompagnement d'orgue si l'on veut.

27.  Pour les messes chantées, il faut encore remarquer ceci :

[...] 

e) Pendant que s'accomplit la consécration, tout chant doit cesser et, là où la coutume est en vigueur, même le jeu de l'orgue et de tout instrument de musique.

f)  La consécration achevée, à moins qu'on ne doive encore chanter le Benedictus, on conseille un silence sacré jusqu'au Pater noster.

g) Pendant que le prêtre célébrant bénit les fidèles à la fin de la messe, l'orgue doit se taire ; et le prêtre célébrant doit prononcer les paroles de la bénédiction de telle sorte qu'elles puissent être entendues par tous les fidèles.

29. La première manière dont les fidèles peuvent participer à la messe lue est obtenue lorsque individuellement, par leur propre effort, ils fournissent une participation intérieure, c'est-à-dire une pieuse attention aux parties principales de la messe, ou encore une participation extérieure, selon les coutumes approuvées qui varient selon les régions.

En ce domaine sont particulièrement dignes de louanges ceux qui, ayant en main un missel adapté à leurs capacités, prient en union avec le prêtre, en employant les mêmes paroles que l'Église. Mais comme tous ne sont pas également capables de bien comprendre les rites et les formules liturgiques, et comme en outre les besoins spirituels ne sont pas les mêmes chez tous et ne demeurent pas toujours les mêmes en chacun, pour ceux-ci une autre méthode de participation plus adaptée ou plus facile est possible, qui consiste « à méditer pieusement les mystères de Jésus-Christ, ou à accomplir d'autres exercices de piété et à formuler d'autres prières qui, bien qu'elles diffèrent par leur forme des rites sacrés, cependant s'y accordent par leur nature ».

Il faut noter en outre que si, quelque part, à la messe lue, on a l'habitude de jouer de l'orgue, sans que les fidèles participent à la messe soit par les prières communes, soit par le chant, on doit réprouver l'usage de jouer sans interruption de l'orgue, de l'harmonium ou d'un autre instrument de musique. Ces instruments doivent donc faire silence :

a) Après l'arrivée du prêtre célébrant à l'autel, jusqu'à l'offertoire ;

b) Des premiers versets avant la Préface jusqu'au Sanctus inclusivement ;

c) Là où c'est la coutume, de la consécration au Pater noster ;

d) De l'Oraison dominicale à l'Agnus Dei inclusivement ; au Confiteor qui précède la communion des fidèles ; pendant qu'on dit la Postcommunion et qu'on donne la bénédiction à la fin de la messe.

  • Dans Musicam Sacram (Sacrée Congrégation des Rites 5 mars 1967).

4. Il est permis d'espérer que les pasteurs d'âmes, les musiciens et les fidèles accueilleront de bon coeur ces normes et les mettront en pratique ; ainsi uniront-ils tous leurs efforts pour atteindre la vraie fin de la musique sacrée, « qui est la gloire de Dieu et la sanctification des fidèles ».

a) On entend par musique sacrée celle qui, étant créée pour la célébration du culte divin, possède les qualités de sainteté et d'excellence des formes..

b) Sous le nom de musique sacrée, on englobe : le chant grégorien, la polyphonie ancienne et moderne dans ses diverses formes, la musique sacrée pour orgue et autres instruments approuvés, le chant sacré populaire, liturgique et religieux.

46. La musique sacrée est aussi d'une grande efficacité pour nourrir la piété des fidèles dans les célébrations de la parole de Dieu et dans les pia et sacra exercitia.

Dans les célébrations de la parole de Dieu, on prendra modèle sur la liturgie de la parole dans la messe.

Dans les pia et sacra exercitia, pourront être très utiles des psaumes, des oeuvres de musique sacrée tirées du répertoire ancien aussi bien que récent, des chants religieux populaires, ainsi que le jeu de l'orgue et d'autres instruments plus caractéristiques. [...]

62. Les instruments de musique peuvent avoir une grande utilité dans les célébrations sacrées, soit qu'ils accompagnent le chant, soit qu'ils jouent seuls. "On estimera hautement, dans l'Église latine, l'orgue à tuyaux comme l'instrument traditionnel dont le son peut ajouter un éclat admirable aux cérémonies de l'Église et élever puissamment les âmes vers Dieu et le ciel. « Quant aux autres instruments, selon le jugement et le consentement de l'autorité territoriale compétente, il est permis de les admettre dans le culte divin, selon qu'ils sont ou peuvent devenir adaptés à un usage sacré, qu'ils s'accordent à la dignité du temple et qu'ils favorisent véritablement l'édification des fidèles. »

65. Dans les messes chantées ou lues, on peut utiliser l'orgue, ou quelque autre instrument légitimement admis, pour accompagner le chant de la chorale et du peuple. On peut en jouer en solo avant l'arrivée du prêtre à l'autel, à l'offertoire, pendant la communion et à la fin de la messe. On peut appliquer la même règle, en l'adaptant correctement, dans les autres actions sacrées.

 

 

 

  • Sacrosanctum Concilium 106

    Extrait de la Constitution Sacrosanctum Concilium

    Revalorisation du dimanche.

    SC 106. L'Église célèbre le mystère pascal, en vertu d'une Tradition apostolique qui remonte au jour même de la résurrection du Christ, chaque huitième jour, qui est nommé à bon droit le jour du Seigneur ou dimanche. Ce jour-là, en effet, les fidèles doivent se rassembler pour que, entendant la parole de Dieu et participant à l'Eucharistie, ils se souviennent de la passion, de la résurrection et de la gloire du Seigneur Jésus, et rendent grâces à Dieu qui les « a régénérés pour une vivante espérance par la résurrection de Jésus Christ d'entre les morts » (1 Pierre 1, 3). Aussi, le jour dominical [...]