Ave verum
Pièce sans identification d'auteur, l'origine de l'Ave verum corpus reste floue. L'un des manuscrits les plus anciens, celui de la fin du XIIIe siècle ou plus tard, est un livre italien, qui était en usage chez les Franciscains Le chant de ce bréviaire-antiphonaire, en polyphonie, se composait de deux strophes, dont la deuxième ne se trouve pas ailleurs. Quelques chercheurs affectent l'auteur hypothétique au pape Innocent IV († 1254), tel Helmut Hoping, théologien catholique (2019).
L'Ave verum corpus était, à l'origine, le chant de l'élévation dans la messe.
Il est assez plausible que le quatrième concile du Latran, tenu en 1215 sous le pontificat d'Innocent III, favorisa la création de ce texte. Ce fut en effet ce concile qui détermina le dogme de la transsubstantiation, présenté dans l'Ave verum corpus : « l'hostie devient totalement le corps du Christ lors de la consécration du pain, désormais marquée par l'élévation. » La pratique de l'élévation avait en fait commencé dès le XIIe siècle en France et avait été notamment promue par l'évêque de Paris Odon de Sully († 1208).
Texte
Ave verum Corpus natum de Maria Virgine :
Vere passum, immolatum in cruce pro homine :
Cuius latus perforatum fluxit aqua et sanguine :
Esto nobis prægustatum mortis in examine.
O Jesu dulcis ! O Jesu pie ! O Jesu Fili Mariæ !
Salut, vrai Corps né de la Vierge Marie,
qui as vraiment souffert, immolé sur la croix pour l'homme.
Toi dont le côté percé laissa couler de l'eau et du sang,
sois notre viatique à l'heure de la mort.
Ô doux Jésus ! Ô bon Jésus ! Ô Jésus, Fils de Marie !
En voici une interprétation par le St. John's College Choir, Cambridge et la partition pour suivre :