Messe à trois voix — Ressources liturgiques - Association Sacrosanctum Concilium

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Messe à trois voix

André Caplet (1878-1925), né lui aussi en Haute Normandie, ami et collaborateur de Debussy qu'il aida à orchestrer certaines de ses œuvres avant (Le Martyre de saint Sébastien, La Boîte à Joujoux) et après sa mort (Children's Corner, Jet d'Eau, Clair de Lune). Gazé pendant la guerre, il ne lui survivra que de sept ans. Il fut aussi, dit-on, l'amant d'Isadora Duncan.

En 1919, il composa cette messe dite « Des petits de Saint-Eustache des Forêts », le nom du village qu'il habitait en Normandie.

L'avantage du latin, pour des auditeurs laïcs comme nous qui l'avons perdu depuis longtemps, c'est qu'on oublie vite les paroles pour n'entendre que la seule matière vocale, quasi instrumentale. Bien sûr, c'est une messe, en cinq mouvements (Kyrie, Gloria, Sanctus, Agnus Dei, Ô Salutaris) avec des échos grégoriens. Et la date de composition lui donne sans doute du sens, dans sa tranquille glorification divine, une fois le grand massacre terminé. Mais c'est aussi une ode sereine à la musique, simplement humaine, avec ses seules voix, ses silences et sa temporalité propre. (Alain Lambert).

Bien que la partition porte une seconde nomenclature entre parenthèses avec ténors, barytons et basses, probablement dans le but d'en élargir les possibilités d'exécution, la distribution originale avec les trois voix de femmes reste infiniment préférable en raison de la prédilection déjà soulignée de Caplet pour cet effectif. Composée en 1919-20, la Messe a été donnée en première audition le 13 juin 1922 à la Sainte-Chapelle à Paris, sous la direction du compositeur.

S’agissant d'une messe réduite à cinq parties de durées inégales - sans Credo et avec un O salutaris final -, et, qui plus est, limitée à trois voix, Caplet n'en a pas moins su servir au mieux le texte de l'ordinaire qu’il traite avec un enthousiasme et une aisance rares.

Partant d'un si bémol unique, les trois voix émergent progressivement pour donner le motif principal du Kyrie qui sera, à chaque fois, énoncé à une voix avant d’être ponctué en sa fin par les deux autres.

Voici la version du Beijing Philharmonic Choir en 2018 (Yang Li) :

Écrit en ré bémol, le Gloria est conçu en plusieurs sections, chacune délimitée par un « refrain » sur l'incipit du texte et privilégiant l'écriture à deux voix parallèles, plus la troisième en contrepoint.

Le Gloria de la même messe par la Maîtrise de Radio France sous la direction de Marie-Noëlle Maerten :

L'Agnus Dei présente l'exemple le plus accompli de la souplesse rythmique recherchée par Caplet, moins en utilisant des valeurs irrationnelles qu'en multipliant les poco ritardando et poco accelerando, parfois en l'espace d'une même mesure.

Et l'Agnus Dei par l'Ensemble Diaphane (Suisse) :

Le O salutaris mentionne une quatrième voix, ou orgue ad libitum, dont la fonction est réduite à une pédale soutenant les mélismes des trois autres voix.

Le O salutaris hostia qui conclut la partition par les Zippoventilés sous la direction de Benoît Dumon :

  • Sacrosanctum Concilium 122

    Extrait de la Constitution Sacrosanctum Concilium

    Dignité de l'art sacré.

    SC 122. Parmi les plus nobles activités de l'esprit humain, on compte à très bon droit les beaux-arts, mais surtout l'art religieux et ce qui en est le sommet, l'art sacré. Par nature, ils visent à exprimer de quelque façon dans les œuvres humaines la beauté infinie de Dieu, et ils se consacrent d'autant plus à accroître sa louange et sa gloire qu'ils n'ont pas d'autre propos que de contribuer le plus possible à tourner les âmes humaines vers Dieu.          
    Aussi la vénérable Mère Église fut-elle toujours amie des beaux-arts, [...]