Brève présentation de la Compagnie de Jésus
La Compagnie de Jésus (en latin : Societas Jesu, abrégé S.J.) est une congrégation catholique masculine dont les membres sont des clercs réguliers appelés « Jésuites ». La Compagnie est fondée par saint Ignace de Loyola, saint François Xavier, saint Pierre Favre et les premiers compagnons en 15391, et approuvée en 1540 par le pape Paul III.
Dissoute en 1773, elle est rétablie en 1814 par le pape Pie VII. Au début du XXIe siècle, les Jésuites revendiquent près de 17 000 membres, ce qui constitue la congrégation masculine la plus importante au sein de l'Église catholique, où elle n'est devancée que par l'ensemble des branches franciscaines. Son supérieur général est Arturo Sosa.
Comme les autres religieux, les Jésuites professent les trois vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, mais ils prononcent également un quatrième vœu qui leur est propre, celui de l'obéissance spéciale au pape en ce qui concerne les missions. Ils obéissent à des « Constitutions » définies par Ignace de Loyola et approuvées par la première Congrégation générale, suivant lesquelles ils n'adoptent aucun habit religieux particulier mais suivent en ce domaine ce que font les prêtres séculiers. Ils ne recherchent pas les honneurs : leur histoire compte peu d'évêques et de cardinaux ; le pape François, élu en mars 2013, jésuite depuis 1956, est le premier pape issu de l’ordre religieux.
La vocation des Jésuites est de se mettre au service de l'Église catholique. Cela les a conduits à s'engager dans la Contre-Réforme post-tridentine et à orienter leurs activités vers l'évangélisation, la justice sociale et l'éducation. Ils ont rapidement formé le premier corps enseignant de la catholicité moderne. Depuis le XVIe siècle, leur ministère s'exerce notamment en Europe, en Amérique latine, en Extrême-Orient et en Inde. Jean Lacouture voit en eux les « pionniers d'une aventure humaine au sein d'un monde pris en charge dans sa totalité », hommes d'action et d'initiative, et « découvreurs de mondes, d'êtres, de civilisations différents ».
Le créateur de la Compagnie de Jésus est Íñigo de Loyola (en français Ignace de Loyola) qui est un homme d’origine basque. Il est décrit dans un rapport de police comme étant « brutal, vindicatif »[réf. nécessaire]. Tout commence en 1523 alors qu’Íñigo de Loyola mène une vie d'ermite, il commence à ce moment la rédaction de ce qui deviendra les Exercices spirituels. Le 2 février 1528, Loyola, le « pèlerin absolu », est âgé de 37 ans et il se rend à Paris pour poursuivre ses études au Collège de Montaigu puis un an plus tard au Collège Sainte-Barbe5. C’est à ce moment qu’il rencontre des personnes avec lesquelles il commence à créer la compagnie. Selon la légende, en 1538 à la chapelle de La Storta, Loyola aurait eu une vision qui le confirme dans ses projets. C’est à partir de là qu’il décide de nommer son groupe « la Compagnie de Jésus ».
Ad maiorem Dei gloriam
Pour la plus grande gloire de Dieu
Selon certains écrits, la Compagnie de Jésus aurait été fondée le jour de l’Assomption en 1534. Il faudra attendre 1540 pour que cette compagnie soit approuvée par le pape Paul III par une bulle pontificale, Regimini militantis Ecclesiæ (pour le gouvernement de l'Église militante) promulguée le 27 septembre 1540, et qui approuve la fondation de la Compagnie de Jésus comme ordre religieux. À cette époque la compagnie est composée d’environ soixante membres.
Parmi les fondateurs se trouvent : Ignace de Loyola, Pierre Favre, François Xavier, Diego Lainez, Alfonso Salmeron, Nicolás Bobadilla et Simao Rodrigues. On désigne cet ordre comme une « compagnie » car au début ses membres se représentaient comme des compagnons. En 1541, Ignace de Loyola est élu comme le premier supérieur général de la compagnie. Selon le texte soumis par celui-ci en 1539, la compagnie de Jésus a pour devoir de servir le Christ, l’Église mais aussi le devoir d’obéissance au Pape. On raconte qu’en 1544 lorsque Paul III accorde son approbation à l’institut des Ursulines, celui-ci aurait déclaré à Ignace « je vous ai donné des sœurs ».
En effet, dès le commencement se pose la question de l'admission des femmes dans la Compagnie. En 1545, à la demande de Paul III, Ignace de Loyola accepte la création d'une ramification féminine de la Compagnie. Plusieurs femmes y prononcent donc leurs vœux, puis Ignace de Loyola présente ses arguments contre cette création et obtient en 1549 une dispense du Pape qui permet de délier de leurs vœux ces quelques religieuses. Il n'a donc jamais existé de « jésuitesses ». Une seule femme est admise dans la Compagnie, en 1555, sur la recommandation de François Borgia et avec l'accord d'une commission elle-même approuvée par Ignace de Loyola : Jeanne d'Autriche (1535-1573), princesse de Portugal (mère de Sébastien Ier, roi de Portugal), reçue sous le pseudonyme masculin de Mateo Sánchez.