Brève présentation de la famille carmélitaine — Ressources liturgiques - Association Sacrosanctum Concilium

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Se connecter à l'espace privé
Menu

Brève présentation de la famille carmélitaine

Brève histoire de l'ordre des Carmes, de son développement et de sa spiritualité

L’ordre du Carmel est un ordre religieux catholique contemplatif. Ses membres sont appelés carmes (pour les hommes) et carmélites (pour les femmes). Leur père spirituel est le prophète Élie. Fondé par des ermites sur le mont Carmel en Palestine à la fin du XIIe siècle, les premiers Carmes quittent leurs ermitages au début du XIIIe siècle pour se réfugier en Europe. Après bien des tribulations, l'ordre érémitique se transforme en ordre monastique. Il connaît de nombreuses réformes dont la plus marquante est la réforme instituée par Thérèse d'Avila au XVIe siècle.

Il existe aujourd'hui deux branches principales : les Grands Carmes (n'ayant pas suivi la réforme de sainte Thérèse d'Avila) et la branche issue de la réforme thérésienne, les Carmes déchaux. Ces deux branches sont découpées en trois ordres :

les Carmes (pour les hommes) ;
les Carmélites (pour les femmes), appelées le second ordre (du Carmel) car leur ordre a été créé après l'ordre des Carmes ;
le Tiers-Ordre carmélite (pour les laïcs), appelé le troisième ordre car créé dans un troisième temps.

L'ordre du Carmel est porteur d'une tradition spirituelle riche, qui a une grande importance pour l'Église catholique tout entière, notamment grâce à plusieurs docteurs de l'Église issus de l'ordre : Thérèse d'Avila, Jean de la Croix, Thérèse de Lisieux. Ils sont spécialement connus pour leur enseignement sur l'oraison, centre de la vie spirituelle du Carmel. De nombreux mystiques ont également laissé des écrits ayant éclairé leur époque et même faisant parfois référence jusqu'à nos jours (Jean de Saint-Samson, Laurent de la Résurrection, Marie-Madeleine de Pazzi, Élisabeth de la Trinité, Marie Candide de l'Eucharistie, Maria Petyt).

Dès le XIIe siècle, des hommes s'inspirant du prophète Élie viennent vivre en ermites dans les grottes du mont Carmel. Albert Avogadro, Patriarche latin de Jérusalem, leur donne une règle de vie en 1209. Cette règle, constituée de quelques thèmes majeurs empruntés à la Bible, est centrée sur la prière. C'est l'acte fondateur de l'Ordre, qui prend le nom de « ordre des Frères de Notre-Dame du Mont-Carmel » ou Carmes. Plus tard, en 1247, le pape Innocent IV donnera aux Carmes l'appellation officielle de Frères de Notre-Dame du Mont-Carmel.

Le siège de Jérusalem en 1187, qui achève la conquête de la Palestine par Saladin, oblige les chrétiens venus d'Occident lors des croisades à partir. De retour en Europe en 1238, ils vivent de plus en plus dans les villes où ils constituent de petites communautés. En 1247, l'ordre érémitique qu'est le Carmel est organisé par le pape Innocent IV en ordre monastique mendiant. En 1274, l'existence de l'Ordre est définitivement confirmée par le pape Grégoire X.

En 1435, le pape Eugène IV assouplit les rigueurs de la règle monastique par une mitigation qui entrainera de nombreuses tentatives de contre-réforme (tentatives de réformes par Jean Soreth, réforme de Mantoue, réforme de Touraine).

Zelo zelatus sum pro Domino Deo Exercituum
Je suis rempli d’un zèle jaloux
pour le Seigneur Sabaot ! (1R 19,14).
Il est vivant le Seigneur devant qui je me tiens. (1R 18,15).
 

Des femmes proches de ces communautés de Frères Carmes sont attirées par leur vie de prière. Ainsi par exemple, des béguinages aux Pays-Bas donnent naissance à des monastères de carmélites dans la seconde moitié du XVe siècle. Jean Soreth, frère du couvent des Carmes de Caen, supérieur de l'ordre du Carmel de 1451 à 1471, travaille à la transformation de quelques béguinages des Pays-Bas en monastères de carmélites. Le mouvement ainsi lancé se répand en Bretagne avec la duchesse de Bretagne Françoise d'Amboise mais aussi en Italie et en Espagne.

Dans le contexte de la tourmente protestante et du Concile de Trente, deux grandes figures marquent en Espagne la vie du Carmel : sainte Thérèse d'Avila (1515-1582) et saint Jean de la Croix (1542-1591) qui fondent les Carmes déchaussés en 1568. Ils renouvellent dans l'Ordre le sens de la prière et de la pauvreté à travers l'humilité et une vie cachée.

Après la fondation du premier monastère de la réforme, le couvent Saint-Joseph à Ávila en 1562, seize communautés féminines et quinze communautés masculines nouvelles sont érigées en Espagne en seulement 20 ans.

En 1604, le cardinal de Bérulle et Barbe Acarie fondent le premier carmel déchaussé en France où ils connaissent rapidement un très grand succès (74 carmels féminins et 67 couvents de Carmes réformés sont présents à la fin du XVIIe siècle contre seulement 6 couvents de carmélites non réformées)7. Plusieurs grands noms de la noblesse ou de la société parisienne entrent au Carmel comme Louise de La Vallière, ou Louise de France.

Les guerres de Religion entrainent des exactions et la destruction de plusieurs couvents. Le siècle des Lumières est un temps de fléchissement spirituel pour la vie religieuse confrontée aux remises en question du rationalisme, les vocations religieuses diminuent.

L'empereur Joseph II du Saint-Empire romain germanique, avant même la Révolution française décide de supprimer tous les couvents des ordres religieux contemplatifs (le Carmel, mais également les visitandines). Tous les monastères de son empire (Allemagne, Autriche, Pologne, une partie de l'Italie, les Pays-Bas) sont supprimés, et les religieux et religieuses sont soit expulsés soit envoyés dans les couvents d'autres ordres. Même l'intervention et la visite du pape Pie VI ne le fait pas changer d'avis.

Lire la suite.

  • Sacrosanctum Concilium 127

    Extrait de la Constitution Sacrosanctum Concilium

    La formation des artistes.

    SC 127. Les évêques, par eux-mêmes ou par des prêtres capables, doués de compétence et d'amour de l'art, s'occuperont des artistes pour les imprégner de l'esprit de l'art sacré et de la liturgie.De plus, on recommande la création d'écoles ou d'académies d'art sacré pour la formation des artistes dans les régions où on le jugera bon. 
    Mais tous les artistes qui, conduits par leur talent, veulent servir la gloire de Dieu dans la sainte Église, se rappelleront toujours qu'il s'agit d'imiter religieusement en quelque sorte le Dieu créateur, et de produire des œuvres destinées au culte catholique, à l'édification des fidèles ainsi qu'à leur piété et à leur formation religieuse.