L'Ascension du Seigneur chez les Pères de l'Église — Ressources liturgiques - Association Sacrosanctum Concilium

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L'Ascension du Seigneur chez les Pères de l'Église

Année A (Mt. 28, 16-20)

« En ce temps-là,
    les onze disciples s’en allèrent en Galilée,
à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre.
    Quand ils le virent, ils se prosternèrent,
mais certains eurent des doutes.
    Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles :

« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre.
    Allez ! De toutes les nations faites des disciples :
baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit,
    apprenez-leur à observer
tout ce que je vous ai commandé.
Et moi, je suis avec vous
tous les jours jusqu’à la fin du monde
. »

Les Pères commentent Mt 28, 16-20.

Bède le Vénérable (672/673-735)

Après nous avoir rapporté comment l'ange vint annoncer la résurrection du Sauveur, saint Mathieu raconte comment le Seigneur se manifesta à ses disciples : « Or, les onze disciples s'en allèrent en Galilée, sur la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre», car, lorsqu'il se dirigeait vers le lieu de sa mort, il avait dit à ses disciples « Après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée» ( Mt 26 Mc 14). L'ange avait dit aussi aux femmes : « Annoncez à ses disciples qu'il vous précédera en Galilée ». C'est donc à un ordre de leur divin Maître que les disciples obéissent. L'Évangéliste ne compte avec raison que onze disciples qui vont pour adorer Jésus, car un d'eux avait péri, celui qui avait trahi son Seigneur et son Maître.

Saint Jérôme (347-420).

Après sa résurrection, Jésus se manifeste donc sur une montagne de Galilée, et il y est adoré malgré le doute de quelques-uns, doute qui sert à augmenter notre foi. « Et, le voyant, ils l'adorèrent, et quelques-uns néanmoins doutèrent ».

Saint Augustin (354-430).

Mais comment le Seigneur a-t-il pu se manifester corporellement dans la Galilée, car il est certain que ce ne fut pas le jour même de sa résurrection, puisque ce jour-là, vers le commencement de la nuit, il se manifesta dans la ville de Jérusalem, comme saint Luc et saint Jean s'accordent à le dire. Ce ne fut pas non plus les huit jours suivants, puisque saint Jean rapporte qu'après ces huit jours, il apparut à Thomas, qui ne l'avait pas vu le jour de sa résurrection, à moins toutefois que l'on ne prétende que les onze dont il parle n'étaient point les onze qui portaient dès lors le nom d'Apôtres, mais que c'étaient onze disciples choisis dans le grand nombre de ceux qui avaient embrassé la doctrine de Jésus-Christ. Mais voici à cela une autre difficulté, lorsque saint Jean raconte que le Seigneur fut vu, non pas sur la montagne par les onze, mais sur les bords de la mer de Tibériade, par sept d'entre eux occupés à la pèche, il s'exprime ainsi : « Ce fut pour la troisième fois que Jésus se manifesta à ses disciples », ce qu'il faut entendre du nombre, non des jours, mais des manifestations. Or si nous admettons que cette apparition aux onze disciples, quels qu'ils soient, eut lieu dans l'intervalle de ces huit jours, avant qu'il apparut à Thomas, l'apparition sur les bords du lac de Tibériade ne sera plus la troisième, mais la quatrième, et nous serons ainsi forcés d'admettre que ce fut tout à fait en dernier lieu que Jésus apparut aux onze sur la montagne de Galilée. Nous trouvons donc, dans les quatre Évangélistes, que le Seigneur s'est manifesté par dix fois différentes après sa résurrection : une première fois, aux femmes qui visitaient son tombeau ; une seconde fois, à ces mêmes femmes, lorsqu'elles revenaient de visiter le sépulcre ; la troisième fois, à Pierre ; la quatrième, à deux disciples qui allaient au bourg d'Emmaüs ; la cinquième, à plusieurs autres disciples, parmi lesquels ne se trouvait pas Thomas, dans la ville de Jérusalem, la sixième, à Thomas lui-même, au milieu des autres disciples; la septième, près du lac de Tibériade ; la huitième, sur la montagne de Galilée, d'après saint Matthieu, la neuvième, au rapport de saint Marc, dans le dernier repas qu'il fit avec ses disciples, et après lequel il ne devait plus manger avec eux sur la terre, la dixième fois, non plus sur la terre, mais lorsqu'il s'élevait sur une nuée et montait ainsi au ciel, dernière manifestation que rapportent saint Marc et saint Luc. Mais tout ce qu'a fait Jésus n'a pas été écrit, comme le déclare saint Jean, car Jésus eut de fréquentes relations avec ses disciples, pendant les quarante jours qui précédèrent son ascension.

Saint Rémi (437-533).

Ce que le Psalmiste a prédit du Seigneur ressuscité: « Vous l'avez établi sur l'oeuvre de vos mains », le Sauveur se l'applique à lui-même dans ces paroles : « Toute puissance m'a été donnée dans le ciel et sur la terre ». Et il faut se rappeler ici qu'avant que le Seigneur fût ressuscité d'entre les morts, les anges savaient qu'ils étaient soumis au Christ fait homme. Or, Jésus-Christ voulant aussi faire connaître aux hommes que toute puissance lui avait été donnée dans le ciel et sur la terre, il envoya des prédicateurs pour annoncer la parole de vie à tous les peuples : « Allez donc, enseignez toutes les nations ».

Saint Jean Chrysostome (c.349-407).

Comme il vient de leur faire des commandements d'une haute importance, il relève leur courage en ajoutant : « Et voici que je suis avec vous jusqu'à la consommation des siècles », paroles dont voici la signification: Ne dites pas que les commandements que je vous fais sont difficiles, car je suis avec vous, moi qui rend toutes choses légères. Et il leur promet d'être, non seulement avec eux, mais encore avec tous ceux qui croiront après eux, car les Apôtres ne devaient pas vivre jusqu'à la fin des siècles, et le Sauveur s'adresse à tous les fidèles comme à un seul corps.

Saint Léon le Grand (c.390-461).

Celui qui monte dans les cieux n'abandonne pas ceux qu'il a adoptés, et il les fortifie en leur inspirant la patience sur la terre, en même temps qu'il les appelle à la gloire. Que Jésus-Christ lui-même nous rende participants de cette gloire, lui qui est le Dieu béni dans tous les siècles des siècles.

Année B (Mc 16, 15-20)


Allez dans le monde entier.
Proclamez l’Évangile à toute la création.
Celui qui croira et sera baptisé
sera sauvé ;
celui qui refusera de croire
sera condamné.
Voici les signes qui accompagneront
ceux qui deviendront croyants :
en mon nom, ils expulseront les démons ;
ils parleront en langues nouvelles ;
ils prendront des serpents dans leurs mains
et, s’ils boivent un poison mortel,
il ne leur fera pas de mal ;
ils imposeront les mains aux malades,
et les malades s’en trouveront bien. »

Les Pères commentent Mc 16, 14-18.

Saint Augustin (354-430).

Comment cette apparition put-elle avoir lieu le dernier jour ? La dernière fois que Notre-Seigneur apparut aux Apôtres, ce fut le quarantième jour après sa résurrection. Or, devait-il leur reprocher ce jour-là de n'avoir point cru ceux qui avaient vu qu'il était ressuscité, lorsqu'eux-mêmes l'avaient vu si souvent depuis sa résurrection ? Par cette expression: «enfin», saint Marc a voulu abréger son récit, et il veut dire que ce fut le dernier événement de la journée à l'entrée de la nuit, après que les deux disciples furent revenus du bourg d'Emmaüs dans Jérusalem, et qu'ils eurent trouvé, comme le dit saint Luc, les onze réunis, et avec eux d'autres disciples s'entretenant de la résurrection du Sauveur. Mais il s'en trouvait encore parmi eux qui refusaient de croire ; or, pendant qu'ils étaient à table (d'après saint Marc) et qu'ils s'entretenaient entre eux (au rapport de saint Luc), Jésus apparut au milieu d'eux et leur dit : « La paix soit avec vous », (comme le disent également saint Luc et saint Jean). Dans les paroles de Notre-Seigneur à ses disciples rapportées à la fois par saint Luc et par saint Jean, il faut donc intercaler le reproche dont parle ici saint Marc. Mais voici une nouvelle difficulté. Comment saint Marc peut-il dire que le Sauveur apparut aux onze Apôtres, si cette apparition eut lieu le même jour du dimanche, vers le soir ? En effet, saint Jean dit clairement qu'alors Thomas n'était pas avec les autres, et nous croyons qu'il les quitta avant l'entrée de Jésus-Christ, et après que les deux disciples de retour d'Emmaüs, se furent entretenus avec les onze, comme nous le voyons dans saint Luc. Du reste, saint Luc lui-même, dans son récit, laisse supposer que Thomas était sorti pendant que les deux disciples parlaient et avant, que le Sauveur entrât. Et voici que saint Marc, eu affirmant qu'en dernier lieu, Jésus apparut aux onze pendant qu'ils étaient à table, nous force de conclure que Thomas était avec eux, à moins qu'on admette que malgré l'absence de Thomas, saint Marc a voulu conserver cette dénomination, « les onze », parce que c'était la dénomination reçue pour désigner le collège apostolique ayant l'élection de Matthias en remplacement de Judas. Si cette explication parait forcée, nous pouvons placer cette dernière apparition aux onze, pendant qu'ils étaient à table, après un grand nombre d'autres, c'est-à-dire, le quarantième jour qui suivit sa résurrection. Comme le Sauveur était sur le point de les quitter pour monter au ciel, il profite de cette dernière circonstance pour leur reprocher de n'avoir point cru à ceux qui l'avaient vu ressuscité, avant d'en avoir été eux-mêmes les témoins oculaires; alors surtout qu'après son ascension, les nations auxquelles ils prêcheraient l'Évangile, devaient croire sans avoir vu. Et en effet, le reproche est immédiatement suivi de ces paroles : « Et il leur dit : Allez par tout le monde » ; et plus bas : « Celui qui ne croira point sera condamné ». Voilà ce qu'ils vont bientôt prêcher, comment donc ne pas leur faire tout d'abord ce reproche à eux-mêmes, qui avant qu'il leur eût apparu, avaient refusé de croire au témoignage de ceux qui l'avaient vu ressuscité ?

Saint Grégoire le Grand (c.540-604).

Après qu'il leur a reproché leur dureté, écoutons les instructions qu'il leur donne : « Allez dans le monde entier, prêchez l'Évangile à toute créature ». Sous cette dénomination générale de créature, il faut entendre l'homme ; l'homme, en effet, a quelque point de contact avec chaque créature, il a de commun l'être avec les pierres, la vie végétative avec les arbres, le sentiment avec les animaux, l'intelligence avec les anges. L'Évangile est donc prêché à toute créature, lorsqu'il est annoncé à l'homme seul, parce qu'il est enseigné à celui pour qui tout a été fait sur la terre et qui a quelque rapport d'analogie avec toutes les créatures. Le Sauveur leur avait dit précédemment : « N'allez point vers les nations » ( Mt 10). Il leur commande maintenant de prêcher l'Évangile à toute créature, afin que la prédication des Apôtres repoussée par les Juifs, vint à notre secours, tandis que leur superbe refus tournerait à leur condamnation.

Notre foi est-elle donc moins vive, parce que nous ne sommes pas témoins de semblables prodiges ? Non, mais ils étaient nécessaires à l'Église naissante. La foi des chrétiens a du, pour se développer, être nourrie par des miracles. Ainsi, lorsque nous plantons des arbustes, nous les arrosons jusqu'à ce qu'ils se soient incorporés à la terre, et nous cessons de les arroser lorsqu'ils ont pris racine. Mais ces miracles et ces prodiges ont une signification mystérieuse qui ne doit pas nous échapper; car la sainte Église accomplit tous les jours dans les âmes ce qu'elle faisait alors par les Apôtres pour les corps. Lorsque les prêtres, en vertu du pouvoir qu'ils ont reçu d'exorciser, imposent les mains sur les chrétiens, et qu'ils défendent aux esprits mauvais d'habiter dans leur âme, que font-ils autre chose que de chasser les démons ? Ainsi les fidèles qui renoncent au langage du siècle pour consacrer leur parole à la prédication des saints mystères, parlent de nouvelles langues ; et ils prennent les serpents comme avec la main, lorsque par leurs sages exhortations ils arrachent le mal du coeur de leurs frères. Ceux qui résistent aux pernicieux conseils qui voudraient les entraîner dans ses actions criminelles, boivent un breuvage empoisonné sans en recevoir de mal ; ceux qui, toutes les fois qu'ils voient leur prochain chanceler dans la voie du bien, le fortifient par l'exemple de leurs vertus, imposent les mains sur les malades et les guérissent. Or, ces miracles sont d'autant plus grands, qu'ils appartiennent au monde spirituel, et qu'ils ont pour objet de rendre la vie non aux corps, mais aux âmes.

Le Seigneur Jésus,
après leur avoir parlé,
fut enlevé au ciel
et s’assit à la droite de Dieu.
Quant à eux,
ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile.
Le Seigneur travaillait avec eux
et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient.

Les Pères commentent Mc 16, 19-20.

Saint Augustin (354-430).

L'Évangéliste semble vouloir nous faire entendre que ce fut là le dernier discours que Jésus leur adressa sur la terre; cependant rien ne nous force absolument de tirer cette conclusion. En effet, saint Marc s'exprime de la sorte : « Après qu'il leur eût parlé », on peut donc admettre, si la nécessité y contraignait, que ce ne fut point là le dernier entretien du Sauveur, et que ces paroles : « Après qu'il leur eût parlé, il fut élevé dans le ciel »,s'étendent à tous les entretiens qu'il eut avec ses disciples pendant ces quarante jours. Cependant ce que nous avons dit plus haut, nous amène plus naturellement à conclure que ce furent réellement les derniers moments que le Sauveur passa sur la terre. C'est donc après les paroles rapportées par saint Marc et les autres détails que nous lisons dans les Actes des Apôtres, que le Seigneur est véritablement monté au ciel.

Mais comment la prédication des Apôtres s'est-elle répandue par toute la terre, alors qu'il y a encore des nations où l'Évangile commence à peine d'être prêché, et d'autres où elle n'a pas encore été portée ? Nous répondons qu'en imposant ce commandement, aux Apôtres, Notre-Seigneur ne leur donnait pas une mission qu'ils dussent seuls remplir. Ainsi, c'est aux Apôtres seuls qu'il semble avoir dit : « Voici que je suis avec vous jusqu'à la consommation des siècles ». Qui ne comprend cependant que cette promesse a été faite à l'Église universelle, qui au milieu de cette succession continuelle d'hommes qui meurent et d'autres qui naissent, doit subsister jusqu'à la consommation des siècles ?

Saint Grégoire le Grand (c.540-604).

Nous savons par l'Ancien Testament, qu'Élie a été enlevé au ciel. Mais il faut distinguer ici entre le ciel éthéré et le ciel aérien ou atmosphérique qui est plus rapproché de la terre. Élie fut donc enlevé dans le ciel aérien, et déposé dans une région secrète du monde pour y vivre dans une paix profonde de l'âme et du corps, jusqu'à ce qu'il revienne à la fin du monde et paie son tribut à la mort. Remarquons aussi qu'Elie a été remporté sur un char, pour démontrer clairement que n'étant qu'homme il avait besoin d'un secours étranger; notre Rédempteur, au contraire, n'a eu besoin ni d'un char, ni des anges pour monter au ciel; créateur de toutes choses, il s'élevait par sa propre vertu au-dessus de tous les éléments. Considérons encore ce que saint Marc ajoute : « Et il est assis à la droite de Dieu » alors qu'Etienne s'écria: « Je vois les deux ouverts, et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu ». ( Ac 7) Celui qui juge s'asseoit, celui qui combat ou porte secours se tient debout. Or, Etienne, au milieu du combat qu'il soutenait, voit debout Jésus-Christ qu'il avait pour soutien ; mais saint Marc nous le montre assis à la droite de Dieu, parce qu'après la gloire de son ascension il parait dans cette attitude comme juge des hommes à la fin du monde.

Théophylactus

Remarquons encore que la parole est confirmée par les oeuvres, comme les discours des Apôtres étaient confirmés par les miracles qui les accompagnaient. O Christ, faites que nos discours que nous prononçons avec autorité, soient toujours confirmés par nos oeuvres et par nos actes, afin qu'à l'aide de votre coopération toute-puissante, nous devenions parfaits dans toutes nos paroles comme dans toutes nos actions, car c'est à vous seul qu'il faut renvoyer la gloire de nos paroles comme de nos oeuvres. Ainsi soit-il.

Année C (Lc 24, 46-53)

En ce temps-là,
Jésus ressuscité, apparaissant à ses disciples,
            leur dit :
« Il est écrit que le Christ souffrirait,
qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour,
    et que la conversion serait proclamée en son nom,
pour le pardon des péchés,
à toutes les nations,
en commençant par Jérusalem.
    à vous d’en être les témoins.
    Et moi, je vais envoyer sur vous
ce que mon Père a promis.
Quant à vous, demeurez dans la ville
jusqu’à ce que vous soyez revêtus
d’une puissance venue d’en haut. »
  

Les Pères commentent Luc 24,45-49.

Eusèbe de Césarée (265-339).

Dieu lui avait en effet : « Demandez-moi, et je vous donnerai les nations pour héritage » ( Ps 2). Il était nécessaire, en effet, que ceux des Gentils qui se convertiraient à lui, fussent purifiés par sa vertu de toutes les taches et de toutes les souillures contractées au milieu des erreurs diaboliques de l'idolâtrie et des abominations d'une vie d'impudicité. Voilà pourquoi il ajoute : « Il fallait qu'on prêchât en son nom la pénitence et la rémission des péchés dans toutes les nations » ; car tous ceux qui témoignent un véritable repentir, reçoivent de sa grâce et de sa miséricorde le pardon des iniquités pour l'expiation desquelles il a voulu souffrir la mort.

Théophylactus

L'idée du baptême dans lequel on obtient le pardon de ses péchés en renonçant aux crimes de la vie passée se trouve renfermée dans ces paroles : « Qu'on prêchât en son nom la pénitence et la rémission des péchés ». Mais comment entendre que le baptême doit être donné au seul nom de Jésus-Christ, lorsque lui-même commande ailleurs de baptiser au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ? Nous répondons premièrement que ces paroles ne veulent point dire que le baptême ne doive être donné qu'au nom de Jésus-Christ, mais qu'il faut recevoir le baptême de Jésus-Christ, c'est-à-dire un baptême spirituel tout différent du baptême des Juifs, un baptême qui ne soit plus comme celui de Jean, un baptême de simple pénitence, mais une véritable participation de l'Esprit saint, comme il arriva au baptême de Jésus-Christ dans le Jourdain, alors qu'on vit l'Esprit saint descendre sur sa tête sous la forme d'une colombe. Etre baptisé au nom de Jésus-Christ, c'est donc être baptisé en la mort de Jésus-Christ. En e ffet, de même qu'il est ressuscité trois jours après sa mort, de même nous sommes plongés trois fois dans l'eau, et nous en sortons en recevant les arrhes de l'esprit d'incorruptibilité. Ajoutons que le nom de Jésus-Christ comprend en lui-même, et le Père qui donne l'onction, et le Saint-Esprit qui est l'onction même, et le Fils qui a reçu cette onction dans sa nature humaine). Le genre humain ne devait plus être divisé en deux peuples, les Juifs et les Gentils, et c'est pour réunir tous les hommes en un seul peuple, qu'il ordonne à ses Apôtres de commencer la prédication par Jérusalem, et de la terminer par les nations : « Dans toutes les nations, en commençant par Jérusalem ».

Saint Jean Chrysostome (c.349-407).

De même qu'un général ne laisse point ses soldats marcher contre de nombreux ennemis, qu'ils ne soient parfaitement armés ; ainsi le Sauveur ne permet pas à ses disciples d'affronter les combats avant la descente de l'Esprit saint : « Vous, tenez-vous eu repos dans la ville, jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la force d'en haut ».

 Puis Jésus les emmena au dehors, jusque vers Béthanie ;
et, levant les mains, il les bénit.
    Or, tandis qu’il les bénissait,
il se sépara d’eux
et il était emporté au ciel.
    Ils se prosternèrent devant lui,
puis ils retournèrent à Jérusalem, en grande joie.
    Et ils étaient sans cesse dans le Temple
à bénir Dieu.

Les Pères commentent Luc 24,50-53.

Saint Jean Chrysostome (c.349-407).

Mais, direz-vous, que m'importe à moi l'ascension du Sauveur ? Vous ne savez donc pas que vous serez un jour pareillement enlevé dans les nues, car votre corps est de la même nature-que le corps de Jésus-Christ ? Il sera donc doué de la même agilité pour traverser les airs, car le corps aura le même sort que la tête, et tel principe telle fin. Or, voyez quels honneurs vous avez reçu dans ce principe. L'homme était la dernière des créatures raisonnables, mais voici que les pieds sont devenus comme la tête, et ils sont élevés dans leur chef sur un trône d'une magnificence royale.

Bède le Vénérable (672/673-735).

Pendant que le Seigneur s'élevait vers le ciel, les disciples adorèrent la dernière trace de ses pas, puis retournèrent immédiatement à Jérusalem, où Jésus leur avait commandé d'attendre la promesse du Père : « Et eux, l'ayant adoré, retournèrent à Jérusalem avec une grande joie », etc. Ils sont remplis d'une grande joie, parce qu'ils ont eu le bonheur de voir le Seigneur et leur Dieu remonter dans les cieux après le triomphe de sa résurrection. Or, ils passaient leurs journées dans les veilles, dans les prières, dans les jeûnes ; ils ne restent point chacun dans leurs maisons particulières, mais ils demeurent dans le temple, attendant la grâce qui doit descendre des cieux, et s'exerçant à la piété et à la vertu dans ce lieu si propre à inspirer l'une et l'autre : « Et ils étaient toujours dans le temple ».

 

  • Sacrosanctum Concilium 116

    Extrait de la Constitution Sacrosanctum Concilium

    Chant grégorien et polyphonie.

    SC 116. L'Église reconnaît dans le chant grégorien le chant propre de la liturgie romaine ; c'est donc lui qui, dans les actions liturgiques, toutes choses égales d'ailleurs, doit occuper la première place.        
    Les autres genres de musique sacrée, mais surtout la polyphonie, ne sont nullement exclus de la célébration des offices divins, pourvu qu'ils s'accordent avec l'esprit de l'action liturgique, conformément à l'article 30.