Quelques sermons pour l'Ascension — Ressources liturgiques - Association Sacrosanctum Concilium

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Quelques sermons pour l'Ascension

 

 Sermon de Diadoque de Photicé pour la fête de l’Ascension.


« Parce que ta magnificence a été exaltée au-dessus des cieux » (Ps 8, 2-3), écrit le Psalmiste, afin que nous sachions clairement que l'Incarnation du Seigneur et son Ascension de la terre aux cieux, dont nous fêtons aujourd'hui la mémoire, ont rempli le monde de la science de Dieu.
Car tant qu'il était sur la terre, la plupart se faisaient une petite idée de la grandeur de sa gloire ; mais maintenant qu'il est visiblement monté aux cieux, accomplissant, comme il convenait, toute la volonté de son Père, la création entière a été remplie d'admiration et de science en voyant le Seigneur de toutes choses s'élever.
En arrachant par sa résurrection l'humanité à la captivité de la mort et en montant au-dessus des cieux, le fils unique de Dieu a préparé des armes aux partisans de la justice, fortifiant chaque jour par des cuirasses spirituelles ceux qu'il recrute sous le sceau de l'humilité ; car le vrai sceau de la piété, c'est l’humilité.
C'est notre habitude, non notre nature, que l'Incarnation du Verbe a changée, pour que nous dépouillions le souvenir du mal et revêtions la charité de Dieu : non pas transformés en ce que nous n'étions pas, mais renouvelés glorieusement par la transformation en ce que nous étions.
A lui donc, gloire et victoire pour être descendu des cieux invisiblement et monté aux cieux visiblement, lui qui est avant les siècles et maintenant et toujours et dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. »

Diadoque de Photicé (Διάδοχος Φωτικής) est un des auteurs ascétiques incorporés à la Philocalie. Il fut évêque de Photicé, en Épire, jusqu'à une date située entre 467 et 474.

Premier sermon de Saint Léon le Grand pour l'Ascension


« Les jours qui s'écoulèrent entre la résurrection du Seigneur et son ascension, mes bien-aimés, n'ont pas été dépourvus d'événements : de grands mystères y ont reçu leur confirmation, de grandes vérités y ont été révélées. C'est alors que la crainte d'une mort amère est écartée, et que l'immortalité, non seulement de l'âme mais aussi de la chair, est manifestée. C'est alors que, par le souffle du Seigneur, le Saint-Esprit est communiqué à tous les Apôtres ; et le bienheureux Apôtre Pierre, après avoir reçu les clefs du Royaume, se voit confier, de préférence aux autres, la garde du bercail du Seigneur.

En ces jours-là, le Seigneur se joint à deux disciples et les accompagne en chemin ; et, afin de dissiper en nous toute l'obscurité du doute, il reproche à ces hommes apeurés leur lenteur à comprendre. Les cœurs qu'il éclaire voient s'allumer en eux la flamme de la foi ; ils étaient tièdes, et ils deviennent brûlants lorsque le Seigneur leur fait comprendre les Écritures. À la fraction du pain, les yeux des convives s'ouvrent. Ils ont un bonheur bien plus grand, eux qui voient se manifester la glorification de leur nature humaine, que nos premiers parents qui conçoivent de la honte pour leur désobéissance.

Pendant tout ce temps qui s'est écoulé entre la résurrection du Seigneur et son ascension, voilà, mes bien-aimés, de quoi la providence divine s'est occupée, voilà ce qu'elle a enseigné, voilà ce qu'elle a fait comprendre aux yeux et aux cœurs de ses amis : on reconnaîtrait que le Seigneur Jésus était vraiment ressuscité, lui qui vraiment était né, avait souffert et était mort vraiment. Aussi les bienheureux Apôtres et tous les disciples que la mort de la croix avait apeurés et qui doutaient de la foi en la résurrection furent-ils raffermis par l'évidence de la vérité ; si bien que, lorsque le Seigneur partit vers les hauteurs des cieux, ils ne furent affectés d'aucune tristesse, mais comblés d'une grande joie.

Certes, c'était pour eux un motif puissant et indicible de se réjouir puisque, devant le groupe des Apôtres, la nature humaine recevait une dignité supérieure à celle de toutes les créatures célestes ; elle allait dépasser les chœurs des anges et monter plus haut que les archanges ; les êtres les plus sublimes ne pourraient mesurer son degré d'élévation, car elle allait être admise à trôner auprès du Père éternel en étant associée à sa gloire, puisque la nature divine lui était unie dans la personne du Fils. »

Léon Ier le Grand (c.390-440) (en latin Leo Magnus) fut pape de 440 à 461. Il est connu pour son intervention dans les controverses christologiques du Ve siècle : sa position doctrinale exprimée dans le Tome à Flavien fut adoptée comme la doctrine orthodoxe au concile de Chalcédoine en 451.



L'Ascension du Seigneur. Le Christ donne  les clés à Saint Pierre.
Donato di Niccolò di Betto Bardi, dit Donatello (1386-1466)

Sermon de Saint Augustin pour l'Ascension

 

« Aujourd’hui notre Seigneur Jésus-Christ monte au ciel ; que notre cœur y monte avec lui. Écoutons ce que nous dit l’Apôtre : Vous êtes ressuscités avec le Christ. Recherchez donc les réalités d’en haut: c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Le but de votre vie est en haut, et non pas sur la terre. De même que lui est monté, mais sans s’éloigner de nous, de même sommes-nous déjà là-haut avec lui, et pourtant ce qu’il nous a promis ne s’est pas encore réalisé dans notre corps. 

Lui a déjà été élevé au dessus des cieux ; cependant il souffre sur la terre toutes les peines que nous ressentons, nous ses membres. Il a rendu témoignage à cette vérité lorsqu’il a crié du haut du ciel : Saul, Saul, pourquoi me persécuter ? Et il avait dit aussi: J’avais faim, et vous m’avez donné à manger. Pourquoi ne travaillons-nous pas, nous aussi sur la terre, de telle sorte que par la foi, l’espérance et la charité, grâce auxquelles nous nous relions à lui, nous reposerions déjà maintenant avec lui, dans le ciel ? 

Lui, alors qu’il est là-bas, est aussi avec nous; et nous, alors que nous sommes ici, sommes aussi avec lui. Lui fait cela par sa divinité, sa puissance, son amour; et nous, si nous ne pouvons pas le faire comme lui par la divinité, nous le pouvons cependant par l’amour, mais en lui.

Lui ne s’est pas éloigné du ciel lorsqu’il en est descendu pour venir vers nous ; et il ne s’est pas éloigné de nous lorsqu’il est monté pour revenir au ciel. Il était déjà là-haut, tout en étant ici-bas ; lui-même en témoigne: Nul n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'Homme, qui est au ciel. Il a parlé ainsi en raison de l’unité qui existe entre lui et nous : il est notre tête, et nous sommes son corps. Cela ne s’applique à personne sinon à lui, parce que nous sommes lui, en tant qu’il est Fils de l’homme à cause de nous, et que nous sommes fils de Dieu à cause de lui.

C’est bien pourquoi saint Paul affirme : Notre corps forme un tout, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, bien qu’étant plusieurs, ne forment qu’un seul corps. De même en est-il pour le Christ. Il ne dit pas: Le Christ est ainsi en lui-même, mais il dit : De même en est-il pour le Christ à l’égard de son corps. Le Christ, c’est donc beaucoup de membres en un seul corps. Il est descendu du ciel par miséricorde, et lui seul y est monté, mais par la grâce nous aussi sommes montés en sa personne. De ce fait, le Christ seul est descendu, et le Christ seul est monté ; non pas que la dignité de la tête se répande indifféremment dans le corps, mais l’unité du corps ne lui permet pas de se séparer de la tête. »

De saint Augustin, Sermon pour l’Ascension, 98, 1-2 (PLS 2, 494-495)

Augustin d'Hippone (latin : Aurelius Augustinus) ou saint Augustin, né le 13 novembre 354 à Thagaste (l'actuelle Souk Ahras, Algérie), un municipe de la province d'Afrique, et mort le 28 août 430 à Hippone (l'actuelle Annaba, Algérie), est un philosophe et théologien chrétien romain ayant occupé le rôle d'évêque d'Hippone en Numidie. Avec Ambroise de Milan, Jérôme de Stridon et Grégoire le Grand, il est l'un des quatre Pères de l'Église occidentale et l’un des trente-sept docteurs de l’Église.

Sermon de Bossuet pour l'Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ. (Extraits)


« Jésus notre avant-coureur est entré pour nous au dedans du voile, c'est-à-dire au ciel, fait Pontife éternellement selon tordre de Melchisédech. Hebr. VI, 20. Si l'on voyait une telle magnificence, lorsque les consuls et les dictateurs triomphaient des nations étrangères ; si les arcs triomphaux portaient jusqu'aux nues le nom et la gloire du victorieux ; s'il montait dans le Capitole au milieu de la foule de ses citoyens, qui faisaient retentir leurs acclamations jusque devant les autels de leurs dieux : aujourd'hui que notre invincible Libérateur fait son entrée au plus haut des cieux, enrichi des dépouilles de nos ennemis, quelle serait notre ingratitude, si nous n'accompagnions son triomphe de pieux cantiques et de sincères actions de grâces? Certes il est bien juste , ô Seigneur Jésus, que nous assistions avec une sainte allégresse à la célébrité de votre triomphe. Car encore que sortant de ce monde, vous emportiez avec vous toute notre joie ; encore que cette solennité regarde plus apparemment les saints anges, qui seront dorénavant réjouis par l'honneur de votre bienheureuse présence, toutefois il est assuré que nous avons la plus grande part en cette journée. Vos intérêts sont de telle sorte liés avec ceux de notre nature, qu'il ne s'accomplit rien en votre personne qui ne tourne à l'avantage du genre humain. Vous ne montez au ciel que pour nous en ouvrir le passage : « Je m'en vais, dites-vous, préparer vos places. » C'est pourquoi votre apôtre saint Paul ne craint pas de vous appeler notre Avant-coureur, et de dire que vous entrez pour nous dans le ciel ; tellement que si nous savons comprendre vos intentions, vous ne frustrez aujourd'hui notre vue que pour accroître notre espérance.

Et en effet considérons, mes très-chères Sœurs, quel est le sujet de ce magnifique triomphe qui se fait aujourd'hui dans le ciel. N'est-ce pas qu'on y reçoit Jésus-Christ comme un conquérant ?

Mais c'est nous qui sommes sa conquête, et c'est de nos ennemis qu'il triomphe. Toute la Cour céleste accourt au-devant de Jésus; on publie ses louanges et ses victoires ; on chante qu'il a brisé les fers des captifs, et que son sang a délivré la race d'Adam éternellement condamnée. Que si on honore sa qualité de Sauveur, eh ! quelle est donc notre gloire, mes Sœurs, puisque le salut et la délivrance des hommes fait non-seulement la fête des anges, mais encore le triomphe du Fils de Dieu même? Réjouissons-nous, mortels misérables, et ne respirons plus que les choses célestes. La divinité de Jésus, toujours immuable dans sa grandeur, n'a jamais été abaissée, et par conséquent ce n'est pas la divinité qui est aujourd'hui établie en gloire. Car elle n'a jamais rien perdu (a) de sa dignité naturelle. Cette humanité qui a été méprisée, qui a été traitée si indignement, c'est elle qui est élevée aujourd'hui ; et si Jésus est couronné en ce jour illustre, c'est notre nature qui est couronnée, c'est elle qui est placée dans ce trône auguste devant lequel le ciel et la terre se courbent. « Celui qui est descendu , dit saint Paul, c'est lui-même qui est monté. » Celui qui était si petit sur la terre est infiniment relevé dans le ciel, et par la puissance de Dieu sa grandeur est crue selon la mesure de sa bassesse.

Nous lisons aux Nombres , chapitre X, que lorsque l'on élevait l'arche d'alliance, Moïse disait : « Élevez-vous, Seigneur, et que vos ennemis disparaissent, et que ceux qui vous haïssent soient dissipés devant votre face. » Et lorsque les lévites la descendaient : « Venez, disait-il, ô Seigneur, à la multitude de l'armée d'Israël. » Que signifiait cette arche, sinon le Sauveur ? C'était par l'arche que Dieu rendait ses oracles, par l'arche il se faisait voir à son peuple ; l'arche était ornée de deux chérubins sur lesquels il se reposait en sa majesté. Et n'est-ce pas Jésus qui est l'oracle et l'interprète du Père , parce qu'il est sa parole et son Fils? N'est-ce pas en la personne du Médiateur « que la divinité habite corporellement, » comme dit l'apôtre saint Paul ; et que ce Dieu invisible en lui-même, en s'appropriant une chair humaine, s'est vraiment rendu visible aux mortels? Et ainsi l'arche représentait au vieux peuple le Fils de Dieu fait homme, qui est le prince du peuple nouveau. C'est lui en effet qui est descendu, et c'est lui aussi qui est élevé. Ce Dieu-Homme est descendu pour combattre; c'est pourquoi Moïse disait : « Descendez, Seigneur, à l'armée. » Il monte pour triompher ; c'est pourquoi le même Moïse dit : « Élevez-vous , Seigneur, et que vos ennemis fuient devant votre face.» Moïse prie le Dieu d'Israël de descendre à l'armée de son peuple, cela sent le travail du combat ; mais en ce qu'il assure qu'en s'élevant sa présence dissipera tous ses ennemis, qui ne remarque la tranquillité du triomphe ? C'est ce que nous voyons accompli en la personne de notre Sauveur. Jésus-Christ, dans l'infirmité de sa chair, au jour de sa passion douloureuse , a livré bataille à Satan et à ses anges rebelles, qui étaient conjurés contre lui. Sans doute il est descendu pour combattre, puisqu'il a combattu par sa mort ; c'est descendre infiniment à un Dieu que de mourir cruellement sur un bois infâme. Mais aujourd'hui ce même Jésus après son combat, montant à la droite du Père, met tous ses ennemis à ses pieds ; et à la vue d'une si grande puissance « tout genou se fléchit devant lui, comme dit l'Apôtre, dans le ciel, sur la terre et dans les enfers. » Chantons donc avec le Psalmiste et disons à notre Maître victorieux : « Élevez-vous, Seigneur, au lieu de votre repos, vous et l'arche que vous vous êtes sanctifiée, » c'est-à-dire vous et l'humanité que vous vous êtes unie ; disons avec Moïse : « Élevez-vous, Seigneur, et que vos ennemis disparaissent, et que ceux qui vous haïssent soient dissipés devant votre face. » Et certainement il est vrai que la magnificence de son triomphe dompte la fierté de ses adversaires, et rompt leurs entreprises audacieuses. Les démons n'auraient point senti leur déroute, s'ils n'avaient reconnu par expérience que l'autorité souveraine avait été mise aux mains de celui dont ils avaient méprisé la faiblesse. C'est pourquoi il était convenable qu'après être descendu pour combattre, il allât au ciel recueillir la gloire que ses victoires lui avaient acquise. Comme un prince qui a surles bras une grande guerre contre une nation éloignée, quitte pour un temps son royaume pour aller combattre ses ennemis en leur propre terre; puis l'expédition étant achevée, il rentre avec un superbe appareil dans la ville capitale de son royaume et orne toute sa suite et ses chariots des dépouilles des peuples vaincus : ainsi le Fils de Dieu, notre Roi, voulant renverser le règne du diable qui par une insolente usurpation s'était hautement déclaré le prince du monde, est lui-même descendu en terre pour vaincre cet irréconciliable ennemi ; et l'ayant dépossédé de son trône par des armes qui n'auraient rien eu que de faible, si elles avaient été employées par d'autres mains que celles d'un Dieu, il ne restait plus autre chose à faire sinon qu'il retournât triomphant au ciel, qui est le lieu de son origine et le siège principal de sa royauté. Vous voyez donc que Jésus-Christ, comme Roi, devait nécessairement remonter au ciel.

Mais le Seigneur Jésus n'est pas seulement un Roi puissant et victorieux, il est le grand Sacrificateur du peuple fidèle et le Pontife de la nouvelle alliance. Et de là vient qu'il nous est figuré dans les Ecritures en la personne de Melchisédech, qui était tout ensemble et roi et pontife. Or cette qualité de Pontife, qui est le principal ornement de notre Sauveur en qualité d'homme, l'obligeait encore plus que sa royauté à se rendre auprès de son Père, pour y traiter les affaires des hommes, dont  il est établi le Médiateur. Et d'autant que le texte du saint Apôtre, que je me suis proposé de vous expliquer, joint l'ascension de Jésus-Christ dans les cieux avec la dignité de son sacerdoce, suivons diligemment sa pensée , et proposons la doctrine toute céleste qu'il étale avec une si divine éloquence dans l'incomparable Epitre aux Hébreux. Mais pour y procéder dans un plus grand ordre, réduisons tout notre discours à trois chefs.

Le pontife, ainsi que nous le verrons dans la suite, est le député du peuple vers Dieu. En cette qualité il a trois fonctions principales. Et premièrement il faut qu'il s'approche de Dieu au nom du peuple qui lui est commis. Secondement étant près de Dieu, il faut qu'il s'entremette et qu'il négocie pour son peuple. Et enfin en troisième lieu, parce qu'étant si proche de Dieu, il devient une personne sacrée, il faut qu'il consacre les autres en les bénissant. J'espère, avec l'assistance divine, que la suite de mon discours vous fera mieux comprendre ces trois fonctions; pour cette heure je ne vous demande autre chose, sinon que vous reteniez ces trois mots : « Le pontife, dit l'apôtre saint Paul, est établi près de Dieu pour les hommes. » Pour cela il faut qu'il s'approche, il faut qu'il intercède, il faut qu'il bénisse. Car s'il ne s'approchait, il ne serait pas en état de traiter; et s'il n'intercédait, il lui serait inutile de s'approcher; et s'il ne bénissait, il ne servirait rien au peuple de l'employer. Ainsi en s'approchant, il nous prépare les grâces; en intercédant, il nous les obtient; en bénissant, il les épanche sur nous. Or ces fonctions sont si excellentes, qu'aucune créature vivante n'est capable de les exercer dans leur perfection. C'est Jésus, c'est Jésus qui est l'unique et le véritable Pontife. C'est lui seul qui approche de Dieu avec dignité, lui seul qui intercède avec fruit, lui seul qui bénit avec efficace. Ce sont de grandes choses en peu de mots. Attendez-en l'explication de l'Apôtre, dont je ne ferai que suivre les raisonnements. Montrons par cette doctrine toute chrétienne qu'il était nécessaire que notre Sauveur, pour faire sa charge de grand Pontife, allât prendre sa place auprès de son Père, à la droite de la Majesté. Faisons voir incidemment à nos adversaires, qui veulent tirer ces belles maximes à l'avantage de leur nouvelle doctrine , qu'ils les ont très-mal entendues , et que le véritable sens en est dans l'Église. Seigneur Jésus, soyez avec nous. »

Jacques-Bénigne Bossuet, surnommé l'« Aigle de Meaux », né le 27 septembre 1627 à Dijon et décédé le 12 avril 1704 à Paris, est un homme d'Église, évêque, prédicateur et écrivain français. Prédicateur tôt renommé, il prononce des sermons et des oraisons funèbres qui demeurent célèbres. Il est l'auteur d'une abondante œuvre écrite qui porte sur la spiritualité, l'instruction du dauphin, la controverse antiprotestante ou encore diverses polémiques dont celle qui l'oppose à Fénelon à propos du quiétisme. Il est élu à l'Académie française en 1671.

 

  • Sacrosanctum Concilium 9

    Extrait de la Constitution Sacrosanctum Concilium

    La liturgie n'est pas l'unique activité de l’Église.

    SC 9. La liturgie ne remplit pas toute l'activité de l'Église ; car, avant que les hommes puissent accéder à la liturgie, il est nécessaire qu'ils soient appelés à la foi et à la conversion : « Comment l’invoqueront-ils s'ils ne croient pas en Lui ? Comment croiront-ils en Lui s'ils ne L'entendent pas ? Comment entendront-ils sans prédicateurs ? Et comment prêchera-t-on sans être envoyé ? » (Rom. 10, 14-15).    
    C'est pourquoi l'Église annonce aux non-croyants la proclamation du salut, pour que tous les hommes connaissent le seul vrai Dieu et celui qu'il a envoyé, Jésus-Christ, et pour qu'ils changent de conduite en faisant pénitence. Quant aux croyants, [...]