Les grands thèmes de la musique de Noël au cours des siècles — Ressources liturgiques - Association Sacrosanctum Concilium

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Les grands thèmes de la musique de Noël au cours des siècles

Les thèmes repris au long des siècles, généralement composés à partir des textes de la liturgie du jour de Noël.
" La tradition musicale de l'Église universelle a créé un trésor d'une valeur inestimable qui l'emporte sur les autres arts, du fait surtout que, chant sacré lié aux paroles, il fait partie nécessaire ou intégrante de la liturgie solennelle. " (SC 112)

Ce qui est frappant quand on parcours ces quelques témoins sonores des grands thèmes qui "disent Noël" c'est l'incroyable continuité qui relie les compositeurs à travers les siècles. Ils se sont tous penchés à leur tour sur quelques lignes de latin (ou leur traduction dans leur langue) pour en donner une expression musicale nouvelle : nouveauté et tradition se conjuguent pour écrire sans fin la même histoire, celle d'un enfant qui naît dans une crèche. On le voit ainsi dans de nombreux pays, et le notre ne brille guère dans cette longue suite de talents ...

Alma redemptoris mater
 

Elle est l'une des quatre antiennes mariales, sans doute la plus ancienne. Composée, à l'origine, en faveur de l'Annonciation, la tradition de l'Église attribue cette antienne à l'office de complies dans la liturgie des Heures.

Alma Redemptoris Mater,
quæ pervia cæli porta manes,
et stella maris,
succurre cadenti
surgere qui curat, populo :
Tu quæ genuisti, natura mirante,
tuum sanctum Genitorem,
Virgo prius ac posterius,
Gabrielis ab ore sumens illud Ave,
peccatorum miserere
.

Mère du Rédempteur,
Porte du Ciel toujours ouverte,
Étoile de la mer,
Venez au secours d'un peuple qui tombe
Mais voudrait se relever.
Au grand étonnement de la nature,
Vous avez donné le jour à votre Divin Créateur,
Et vous êtes restée Vierge après comme avant votre maternité,
Vous appuyant sur le céleste Ave que Gabriel vous adresse,
Ayez pitié des pécheurs.

Alma redemptoris mater dans CPDL.org

Angelus ad pastores ait
 

Angelus ad pastores ait :
Annuntio vobis gaudium magnum,
quia natus est vobis hodie salvator mundi.

L'Ange dit aux bergers :
je vous annonce une grande joie
car aujourd'hui vous est né le sauveur du monde

Angelus ad pastores ait dans CPDL.org

A solis ortus cardine
 

« A solis ortus cardine » (que l'on peut traduire par Du point où le soleil se lève) est une hymne de Coelius Sedulius (mort vers 450), racontant la vie du Christ de sa naissance à sa résurrection. Ses strophes commencent chacune par une lettre consécutive de l'alphabet latin. C'est l'une des parties les plus anciennes de la liturgie catholique romaine.

Les sept premières strophes ont été utilisées dès le début du Moyen Âge comme hymne de Noël. Elles décrivent le contraste saisissant entre la toute-puissance de Dieu et l'humanité vulnérable de l'enfant en qui le Verbe s'est fait chair. Des six strophes commençant à partir de « Hostis Herodes impie » sont par ailleurs tirées quatre strophes formant un hymne de l'Épiphanie. Ces deux hymnes font partie de la Liturgie des heures catholique.

A solis ortus cardine
ad usque terrae limitem
christum canamus principem,
natum maria virgine.

Beatus auctor saeculi
servile corpus induit,
ut carne carnem liberans
non perderet quod condidit.

Clausae parentis viscera
caelestis intrat gratia;
venter puellae baiulat
secreta quae non noverat. [...]

Du point où le soleil se lève
Jusqu'aux limites de la terre,
Chantons le Christ notre prince,
Né de la Vierge Marie.

Bienheureux créateur du monde,
Il revêt un corps d'esclave,
Par sa chair il libère toute chair
Afin de ne pas perdre sa créature.

Le sein maternel scellé
Est pénétré par la grâce du Ciel
Le ventre d'une vierge porte
Des mystères qu'elle ignorait.

Voir toutes les paroles en suivant ce lien : A solis ortus cardine.

A solis ortus cardine dans CPDL.org

Cum natus esset Dominus Jesus
 

Cum natus esset Dominus Iesus in Bethleem Iudae,
ecce Magi ab Oriente venerunt
portantes munera regalia;
stella splendidissima antecedebat eos,
et requievit supra ubi erat Puer.

Comme le Seigneur Jésus était né à Bethléem de Juda
voici que des Mages vinrent d’Orient
portant des présents royaux ;
une étoile toute resplendissante les précédait,
et se reposa au-dessus d’où était l’Enfant.

Ecce Maria genuit
 

Ecce Maria genuit nobis Salvatorem,
quem Ioannes videns, exclamavit dicens :
Ecce Agnus Dei,
ecce qui tollit peccata mundi.


Voici que Marie nous a enfanté le Sauveur :
en le voyant, Jean s’écria, disant :
Voici l’Agneau de Dieu,
voici celui qui enlève les péchés du monde.

Ecce Maria genuit dans CPDL.org

En natus est Emmanuel
 

1.-En natus est Emmanuel, Dominus!
     Quem praedixit Gabriel,Dominus!

    Refrain:

     Dominus, Salvator noster est,
     Salvator noster est!

2.-Hic jacet in praesepio, Dominus!
     Puer admirabilis, Dominus!

3.-Haec lux est orta, hodie, Dominus!
     Ex Maria Virgine, Dominus!

4.-Laudetur , Pater,Filius,Dominus!
     Et Sacratus Spiritus, Dominus!

Voici qu'est né Emmanuel, le Seigneur,
     Le Seigneur annoncé d'avance par Gabriel.

    Le Seigneur, c'est Lui notre seul Sauveur,
    (Oui!), c'est notre seul Sauveur!

2.-Ce (petit qui) gît dans une crèche, c'est le Seigneur,
     Enfant admirable, c'est le Seigneur!

3.-Cette lumière qui s'est levée aujourd'hui,c'est le Seigneur,
    Né de la Vierge Marie, c'est le Seigneur !

4.-Que soit loué, le Père, le Fils, le Seigneur !
     Ainsi que le Saint Esprit, Le Seigneur!

Voilà un texte qui attend des compositeurs ...

Hodie, Christus natus est
 

Hodie Christus natus est,
hodie Salvator apparuit;
hodie in terra canunt angeli,
laetantur archangeli;
hodie exsultant iusti, dicentes :
Gloria in excelsis Deo.

Aujourd'hui le Christ est né ;
aujourd'hui le Sauveur est apparu ;
aujourd'hui sur la terre chantent les Anges ;
se réjouissent les Archanges,
aujourd'hui les justes tressaillent d'allégresse en disant :
Gloire à Dieu au plus haut des cieux.

Hodie Christus natus est dans CPDL.org

In dulci jubilo
 

In dulci jubilo,
Nun singet und seid froh !
Unsers Herzens Wonne
Leit in praesepio ;
Und leuchtet wie die Sonne
Matris in gremio.
Alpha es et O.

Dans une douce jubilation,
Chantez maintenant et soyez joyeux !
La joie de notre cœur
Repose dans la crèche ;
Et [elle] luit comme le soleil
Dans le sein de la mère.
Tu es l'alpha et l'omega !

In dulci jubilo dans CPDL.org

In dulci jubilo (latin) : "Dans la douce réjouissance"

In dulci jubilo est un chant de Noël allemand dont on considère qu'il a été écrit au XIVe siècle. Dans sa version originale, il s'agit d'un texte macaronique mêlant allemand et latin, et qui remonte à une des dernières périodes du Moyen Âge ; il est généralement attribué au mystique dominicain Henri Suso (v. 1328). Il en existe de nombreuses versions, notamment en anglais, français, italien, néerlandais, norvégien, suédois... très fréquemment interprétées dans le monde occidental à l'époque de Noël. Les versions macaroniques en néerlandais/latin sont en relation avec un mouvement néerlandais de l'époque qui était appelé la Dévotion moderne (en latin : Devotio moderna).

Dietrich Buxtehude a composé sur l'air d’In dulci jubilo sa cantate-choral BuxWV 52 et son prélude de choral BuxWV 197. Jean-Sébastien Bach a fait de même pour le prélude de choral BWV 729, traditionnellement interprété à la fin des offices religieux de Noël.

O magnum mysterium
 

O magnum mysterium,
et admirabile sacramentum,
ut animalia viderent Dominum natum,
jacentem in praesepio!
Beata Virgo, cujus viscera
meruerunt portare
Dominum Christum.
Alleluia.

O grand mystère,
et admirable sacrement,
que des animaux voient leur Seigneur nouveau-né,
couché dans une mangeoire !
Heureuse Vierge, dont le sein
a mérité de porter
Le Christ Seigneur.
Alleluia !

O magnum mysterium dans CPDL.org

O nata lux de lumine
 

O nata lux de lúmine,
Jesu redémptor sáeculi,
Dignare clemens súpplicum
Laudes precésque súmere.

Qui carne quondam cóntegi
Dignatus es pro pérditis,
Nos membra confer éffici
Tui beáti córporis.

Ô lumière née de la lumière,
Jésus, rédempteur du monde,
Dans ta miséricorde, daigne entendre
La louange et les prières des suppliants.

Toi qui jadis daignais revêtir
La chair mortelle pour des créatures perdues
Dans le pêché, accorde-nous de nous unir
À ton corps très saint.

Puer natus est nobis


 

Puer natus est nobis,
et filius datus est nobis ;
cuius imperium super humerum eius ;
et vocabitur nomen eius, magni consilii angelus.

Un enfant nous est né ;
et un fils nous a été donné ;
son pouvoir est sur son épaule,
et on l'appellera Ange de grand conseil.

Pueri concinite

 
Pueri concinite
Nato regi psallite
Voce pia dicite
Apparuit quem genuit Maria
Sum implenta quae praedixit Gabriel
Eia, Eia, virgo Deum genuit
Quem divina voluit clementia
Hodie apparuit, apparuit in Israel
Ex Maria virgine natus est Rex
Natus est Rex.
 
Halleiua, halleluia

Un extrait de Resonet in laudibus (voir ci-dessous).

Enfants, chantez ensemble,
jouez pour le roi qui vient de naître !
Dites avec vos voix tendres :
« Il est apparu Celui que Marie a engendré ! »
Les paroles de l'ange Gabriel
se sont réalisées.
Ah ! la Vierge a donné naissance au Dieu
et sa divine douceur L'a accepté.
Aujourd'hui, Il est apparu en Israël.
De la Vierge Marie
est né un roi,
alléluia !

Quem vidistis pastores



Quem vidistis, pastores, dicite ;
annuntiate nobis in terris quis apparuit.
Natum vidimus
et choros angelorum collaudantes Dominum.

Quem vidisti pastores dans CPDL.org

Resonet in laudibus


 


Resonet in laudibus (latin pour" Résonner dans les louanges ") est un chant de Noël du XIVe siècle qui était largement connu dans l'Europe médiévale et qui est encore joué aujourd'hui. Bien que probablement plus tôt, sous forme manuscrite, il apparaît pour la première fois dans le Moosburg graduel de 1360 et apparaît dans plusieurs collections imprimées des XVe, XVIe et XVIIe siècles des traditions catholique et luthérienne. Il n'existe pas de version définitive du texte latin, et il existe de nombreuses variations et parodies dans divers recueils de chants sacrés, ainsi que des versions étendues et embellies (par exemple des motets de Orlando de Lassus ou du compositeur slovène-allemand Jacobus Gallus. Georg Witzel , un contemporain de Martin Luther , a qualifié le chant de Noël de "l'un des principaux chants de joie de Noël" en 1550. En plus de sa traduction littérale en anglais, il est également apparu comme "Christ est né le jour de Noël" dans deux traductions différentes par John Mason Neale en 1853 (qui a basé sa version sur la collection de chansons suédoises de 1582 Piae Cantiones) et Elizabeth Poston en 1965.
 

Resonet in laudibus cum iucundis plausibus
Sion cum fidelibus, Apparuit quem genuit Maria.
Christus natus hodie ex Maria virgine
Sine virili femine Apparuit quem genuit Maria.

Sunt impleta quae praedixit Gabriel.
Eya, Eya,virgo Deum genuit,
Quem diuina voluit clementia.
Hodie apparuit, apparuit in Israel,
Ex Maria virgine est natus Rex.

Pueri concinite, nato regi psallite,
Voce pia dicite, Apparuit quem genuit Maria.
Sion lauda Dominum Saluatorem hominU,
Purgatorem criminU Apparuit quem genuit Maria.

Sunt impleta quae praedixit Gabriel.
Eya, Eya,virgo Deum genuit,
Quem diuina voluit clementia.
Hodie apparuit, apparuit in Israel,
Ex Maria virgine est natus Rex.

Que Sion retentisse de louanges d'applaudissements
agréables avec les fidèles,
Il est apparu celui que Marie a enfanté.
Le Christ est né ce jour de la vierge Marie ,
sans une femme virile Il est apparu que Marie a enfanté.

Ce que Gabriel avait prédit s'est réalisé.
Eya, Eya, la vierge a enfanté
Dieu, que la clémence divine a voulu.
Aujourd'hui, il est apparu, il est apparu en Israël,
Un roi est né d'une vierge Marie.

Les enfants chantent, chantent au roi nouveau-né,
Dites d'une voix pieuse,
Il est apparu celui que Marie a enfanté.
Sion loue le Seigneur le Sauveur de l'homme,
le Purificateur du crime
Il est apparu que Marie a enfanté.

Ce que Gabriel avait prédit s'est réalisé.
Eya, Eya, la vierge a enfanté Dieu,
que la clémence divine a voulu.
Aujourd'hui il est apparu,
il est apparu en Israël,
Un roi est né de la vierge Marie.

Verbum caro factum est


Et verbum caro factum est est un passage célèbre du prologue de l'évangile selon Jean qui porte sur l'incarnation du Verbe.
Et verbum caro factum est est une pièce de musique sacrée interprétée par divers compositeurs, dont Hans Leo Hassler, Orlando di Lasso, Giovanni Pierluigi da Palestrina, Tomás Luis de Victoria ou encore Arvo Pärt.

Verbum caro factum est dans CPDL.org

R. Verbum caro factum est  
Alléluia, alléluia.  
Verbum caro factum est  
Alléluia, alléluia.  

1. Et habitavit in nobis,  
Alléluia, alléluia.  

2. Gloria Patri et Filio  
Et Spiritui Sancto.  

 

  • Sacrosanctum Concilium 112

    Extrait de la Constitution Sacrosanctum Concilium

    Dignité de la musique sacrée.

    SC 112. La tradition musicale de l'Église universelle a créé un trésor d'une valeur inestimable qui l'emporte sur les autres arts, du fait surtout que, chant sacré lié aux paroles, il fait partie nécessaire ou intégrante de la liturgie solennelle.   
    Certes, le chant sacré a été exalté tant par la Sainte Écriture que par les Pères et par les Pontifes romains ; ceux-ci à une époque récente, à la suite de saint Pie X, ont mis en lumière de façon plus précise la fonction ministérielle de la musique sacrée dans le service divin. [...]