Quelques « tubes » de Noël — Ressources liturgiques - Association Sacrosanctum Concilium

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Quelques « tubes » de Noël

Il y a, dans l'immense répertoire de « chants de Noël » des partitions qui défient le temps. En voici quelques-unes d'origines diverses. On verra, à travers les versions proposées, forcément très différentes les unes des autres, à quel point la bonne musique passe les temps, souffre nombre d'adaptations variées et nous émeut comme elle l'a fait pour les générations précédentes.

Adeste fideles


Adeste fideles (en français : « Accourez, fidèles... ») est un hymne traditionnel chrétien en latin chanté durant le temps de Noël et qui remonte au XVIIIe siècle. Son attribution est discutée mais la musique et les paroles semblent dues à l'Anglais John Francis Wade (né en 1710 ou 1711 et mort en 1786), copiste et enseignant de musique catholique, jacobite exilé à Douai dans le nord de la France ; du moins les plus anciens manuscrits qui datent de 1750-1751 sont de sa main et signés par lui mais la composition remonterait peut-être aux années 1743-1745.

La première impression des paroles (en latin et en anglais) s'est faite sans indication d'auteur en 1760 dans The Evening Office of the Church in Latin and English : « Adeste Fideles » y est traduit par « Draw near ye faithful Cristians. » La première partition (avec les paroles en latin) est publiée à Londres en 1782 par Samuel Webbe dans An Essay or Instruction for learning the Church Plain Chant. Celui-ci publie en 1792 une partition à quatre parties qu'il présente comme un motet sans indiquer d'auteur. Dans son édition de 1782 Samuel Webbe a apporté quelques modification de notes et de rythme à l’œuvre, sans doute avec l'accord de Wade qui était son ami et était encore vivant (il mourra en 1786).

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Douce nuit, sainte nuit (Stille Nacht, heilige Nacht)


Douce nuit, sainte nuit (en allemand : Stille Nacht, heilige Nacht  est l'un des chants de Noël les plus célèbres au monde représentant Noël dans l'espace germanophone. Il est chanté pour la première fois à la veille de Noël 1818 dans l'église Saint-Nicolas à la ville autrichienne d'Oberndorf bei Salzburg. Depuis mars 2011, Douce nuit, sainte nuit appartient au patrimoine culturel immatériel de l'humanité reconnu par l'UNESCO.

Ce chant est déjà écrit en 1816 par le prêtre Joseph Mohr (1792-1848) qui est alors coadjuteur à la paroisse de Mariapfarr dans les Alpes salzbourgeoises. En septembre 1817, il arrive à Oberndorf où l'organiste Franz Xaver Gruber (1787-1863) travaille comme enseignant. À la demande de Mohr, Gruber compose la ligne mélodique inspirée du poème avant Noël 1818. La transcription la plus ancienne découverte remonte à l'an 1823, et est conservée au Musée de Salzbourg.

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Es ist ein Ros entsprungen

Es ist ein Ros aussprungen est un chant de Noël d'église du XVIe siècle, à l'origine probablement composé de deux couplets. Son texte fait référence à Isaïe 11.1a  " Mais de la souche d'arbre de Jessé pousse une pousse, une jeune pousse de ses racines porte du fruit ". La mélodie du texte se trouve dans le Speyer Hymn Book (imprimé à Cologne en 1599). Le compositeur est inconnu. La version textuelle populaire de la deuxième strophe a été créée par le compositeur protestant Michael Praetorius , qui a écrit un cadre choral en quatre parties largement utilisé de la chanson en 1609.

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1. Es ist ein Ros entsprungen /
auß einer wurtzel zart /
Als vns die alten sungen /
auß Jesse kam die art /
und hat ein blümlein / bracht /
mitten in kaltem winter
wol zu der halben nacht.

2. Das Röselein das ich meine /
Daruon Isaias sagt /
Ist Maria die reine /
Die vns das blümlein hat bracht /
Auß Gottes ewigem raht /
Hat sie ein Kindlein gboren /
Und blieben ein reine Magd.

Voici la partition.

Il est né le divin enfant


Il est né le divin enfant est un chant de Noël populaire catholique, français, qui évoque directement la Nativité du Christ. Ce chant a été publié pour la première fois en 1874, dans un recueil d'airs de Noël Lorrains rassemblés par Jean-Romary Grosjean, organiste de la Cathédrale Saint-Dié de Saint-Dié.

La mélodie dérive d'un air de chasse français du XVIIe siècle, La Tête bizarde. Un excellent exemple de ce qu'est le cantique populaire : une forme un peu décadente du chant liturgique qui va "habiller" de pieuses paroles un air profane.

Le chant résume l'accomplissement de la prophétie depuis quatre mille ans, annoncée par les prophètes de l'Ancien Testament, envoyés de l'Éternel. Le Christ s'est humilié lui-même et s'est fait chair, né dans une étable ; et des mages d'Orient viennent lui rendre visite.

La marche des rois


La Marche des rois ou La marche des Rois mages ou encore, en provençal, La Marcho di Rèi est un chant de Noël populaire d'origine provençale célébrant l'Épiphanie et les Rois mages. Sa reprise par Georges Bizet pour son Arlésienne en a popularisé le thème.

Les origines précises tant de l'air que des paroles sont incertaines et débattues.

Les paroles sont régulièrement attribuées à Joseph-François Domergue (1691-1728), curé-doyen d'Aramon, dans le Gard, de 1724 à 1728, dont le nom apparaît sur la première copie manuscrite datée de 17421 et conservée à la bibliothèque d'Avignon. Le texte est édité dans le Recueil de cantiques spirituels provençaux et françois gravés par le Sieur Hue4 publié en 17591. Par la suite, l’œuvre a été reprise dans les différentes éditions du recueil de Noëls provençaux du poète et compositeur du XVIIe siècle Nicolas Saboly (1614-1675) auquel elle a souvent — et erronément — été attribuée.

Suivant le document de 1742, la chanson reprend l'air d'une Marche de Turenne. Cette mention correspond à l'usage établi des noëlistes consistant à plaquer leurs textes sur des chansons françaises « connues » répandues par l'imprimerie6. Une hypothèse est que cette Marche de Turenne serait une marche militaire remontant au XVIIe siècle, en l'honneur des victoires du Maréchal de Turenne1, que certains auteurs ont voulu attribuer à Lully, bien qu'aucun document ne corrobore cette attribution.

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Les anges dans nos campagnes


Les Anges dans nos campagnes est un célèbre cantique de Noël français, publié en 1842. La première publication de ce noël (texte et musique) date de 1842, au sein du recueil publié à Paris, Choix de cantiques sur des airs nouveaux pour toutes les fêtes de l'année, édité (et probablement arrangé) par Louis Lambillotte. Présenté sous le titre L'écho des montagnes de Béthléem, il est présenté comme un « noël languedocien », et sa musique (dont l'air est sensé être « nouveau ») est attribuée au compositeur « W. M. »

Le cantique est republié l'année suivante, dans la version « texte seul » du même recueil chez l'éditeur parisien, mais aussi dans un recueil de même contenu publié en Belgique par Lambillotte. S'ensuivent plusieurs rééditions (avec musique : Paris, 1845, 1855, 1859, 1867, sans musique : Paris 1848, 1859 ; Tournai 1848, etc.) ; cependant ce cantique trouve rapidement sa place dans d'autres recueils, avec ou sans musique notée : Bordeaux 1846, Caen 1850, Paris, 1853, Lyon 1854, etc.

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Minuit chrétien (!)


Minuit, chrétiens est un cantique de Noël sur un texte écrit aux alentours de 1843 par Placide Cappeau et mis en musique par Adolphe Adam en 1847.

À l'origine composé pour soprano et clavier (piano, orgue ou harmonium), Minuit, chrétiens est souvent chanté par un baryton ou un ténor solo accompagné à l'orgue lors de la première messe de Noël célébrée traditionnellement le 24 décembre à minuit. De nombreuses transcriptions de ce cantique ont été réalisées pour les formations les plus variées, de la simple adaptation pour instrument solo à l'orchestration symphonique avec grand chœur et orgue.

Bien qu'il ait été l'auteur de ce que le compositeur Adolphe Adam appelait « La Marseillaise religieuse », Placide Cappeau, un négociant en vin qui était républicain, socialiste et anticlérical, prétendit lui-même l'avoir écrit, le 3 décembre 1847 dans la diligence qui le conduisait à Paris, entre Mâcon et Dijon.

En fait, ce cantique fut rédigé bien avant 1847 dans des circonstances apparemment plus banales.

En effet, au début de l’année 1843, l’abbé Maurice Gilles, curé de Roquemaure, le village natal de Placide Cappeau, décide de faire restaurer les vitraux de la collégiale Saint-Jean-Baptiste. Connaissant Cappeau, il lui demande de composer un chant de Noël afin de célébrer dignement la fin des travaux.

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  • Sacrosanctum Concilium 123

    Extrait de la Constitution Sacrosanctum Concilium

    Les styles artistiques.

    SC 123.L'Église n'a jamais considéré aucun style particulier comme lui appartenant en propre, mais, selon le caractère et les conditions des peuples, et selon les nécessités des divers rites, elle a admis les genres de chaque époque, produisant au cours des siècles un trésor artistique qu'il faut conserver avec tout le soin possible. Que l'art de notre époque ait, lui aussi, dans l'Église, liberté de s'exercer, pourvu qu'il serve les édifices et les rites sacrés avec le respect et l'honneur qui leur sont dus ; [...]