6 octobre : Saint Bruno (c.1030-1101)
Les sources concernant la vie de Bruno sont rares et lacunaires. Cette carence a donné lieu à une abondante littérature hagiographique sans valeur critique. Sa légende, représentée en vingt-deux tableaux par Le Sueur, ornait le cloître des Chartreux de Paris ; ils se trouvent désormais au musée du Louvre.
Au milieu du XXe siècle, les travaux de première main du chartreux Dom Maurice Laporte, ainsi que ceux de Bernard Bligny, ont ouvert la voie à une nouvelle hagiographie, plus dépouillée et plus soucieuse d'exactitude historique.
Hormis quelques chartes et lettres, ainsi que le rouleau des titres funèbres (connus à partir d'une copie arrangée du XVIe siècle, ils sont 178 dans l'édition donnée par la Patrologie latine), un des deux plus anciens documents historiographiques conservés au sujet de Bruno de Reims est une courte notice de 121 mots, contenue dans un catalogue des premiers prieurs de la Grande-Chartreuse, connu sous le nom de Chronique Magister écrit par Guigues Ier, cinquième prieur du lieu :
« Maître Bruno, de nationalité allemande, naquit de parents nobles, dans l'illustre ville de Cologne. Très érudit dans les lettres aussi bien séculières que divines, il fut chanoine de l'Église de Reims dont l'importance ne le cède à nulle autre parmi les églises de Gaule ; puis il y fut maître de l'enseignement. Ayant quitté le monde, il fonda l'ermitage de Chartreuse et le gouverna pendant six ans. Sur l'ordre du pape Urbain II, dont il avait été jadis le précepteur, il se rendit à la curie romaine, pour aider le Pontife de son soutien et de ses conseils dans les affaires ecclésiastiques. Mais il ne pouvait supporter les tumultes et le genre de vie de la curie ; brûlant de l'amour de la solitude naguère abandonnée et du repos contemplatif, il quitta la curie, après avoir même refusé l'archevêché de Reggio auquel il avait été élu par la volonté du pape. Il se retira dans un désert de Calabre dont le nom est La Tour. Puis là, après avoir réuni de nombreux laïcs et clercs, il s'appliqua tant qu'il vécut à la vocation de la vie solitaire. Il y mourut et y fut enseveli, onze années environ après son départ de Chartreuse. »
Il faut également citer l'autobiographie de Guibert de Nogent († 1124), indépendante de la chronique Magister et beaucoup plus détaillée qu'elle, qui décrit longuement la vocation de Bruno de Reims et la vie des premiers chartreux.
Sites
- Lire la suite.
- Vers la fiche de Saint Bruno dans le calendrier des saints de la CEF.
- Vers le site de l'Ordre des Chartreux.
- Saint Bruno sur le site Vatican News.
Vidéos
- L'ordre des Chartreux. Neuf siècles d'histoire. (1'09)
- Saint Bruno, fondateur des Chartreux.(11'16).
- Les Chartreux. Au-delà du silence. (59'22).
Livres
- André Ravier, Saint Bruno le chartreux, Lethielleux, 2003
- Marcellin-M Gorse, Saint Bruno, fondateur de l'ordre des Chartreux, son action, son oeuvre, Hazchette BNF, 2019.
- Guillaume d'Alençon Saint Bruno : la solitude transfigurée, Life Éditions, 2021
Articles
- Jean-Luc Liez, Saint Bruno : un saint oublié ou méconnu ?
- Daniel Le Blevec, Urbain V et les Chartreux.
Saint Bruno dans l'art
- Iconographie de Saint Bruno.
- Iconographie de Saint Bruno. eglisesduconfluent.fr