30 septembre : Saint Jérôme (c.347-420)
Père et docteur de l'Église
L'ordre des hiéronymites (ou « ermites de saint Jérôme ») se réfère à lui. Les catholiques le considèrent comme l'un des Pères de l'Église et, avec les orthodoxes, le vénèrent comme saint. Depuis Boniface VIII, en 1298, il est qualifié de Docteur de l'Église.
Jérôme suit des études à Rome, se convertit vers l'âge de 18 ans à la suite d'un rêve mystérieux, puis, après un séjour en Gaule, part pour la Terre sainte en 373. Il vit en ermite dans le « désert » de Chalcis de Syrie, à une cinquantaine de kilomètres à l'est d'Antioche. Il est ensuite ordonné prêtre à Antioche. En 383, le pape Damase Ier le choisit comme secrétaire et lui demande de traduire les quatre Évangiles en latin. La marque de confiance que le pape lui avait accordée à cette occasion explique que la tradition et l'iconographie lui reconnaissent la qualité de cardinal, bien que l'institution cardinalice n'ait pas encore reçu, à l'époque, la définition précise que lui conférera au XIe siècle la réforme grégorienne.
À la mort du pape, il doit quitter Rome et retourne en Palestine en compagnie de Paula, noble romaine. Ils fondent un monastère double à Bethléem. Durant les 34 dernières années de sa vie, Jérôme se consacre à la composition d'un texte latin de l'Ancien et du Nouveau Testament, qui soit plus fidèle aux manuscrits originaux grecs et hébreux. Concurremment il rédige ses commentaires sur la Bible.
Il meurt en 420 et ses restes sont d'abord enterrés à Jérusalem puis auraient été transférés à la basilique Sainte-Marie-Majeure, l'une des quatre grandes basiliques de Rome.
Les catholiques le considèrent comme l'un des Pères de l'Église et, avec les orthodoxes, le vénèrent comme saint. Depuis Boniface VIII, en 1298, il est qualifié de Docteur de l'Église.
Sa traduction de la Bible constitue la pièce maîtresse de la Vulgate, traduction latine officiellement reconnue par l'Église catholique. Il est considéré comme le patron des traducteurs en raison de sa révision critique du texte de la Bible en latin qui a été utilisée jusqu'au XXe siècle comme texte officiel de la Bible en Occident.
Sites
- Lire la suite.
- Fiche de Saint Jérôme dans le calendrier des saints de la CEF.
- Fiche de Saint Jérôme sur le site Hozana.
- Qui est Saint Jérôme, le saint patron des traducteurs et des traductrices ?
- Vers la liste des oeuvres de Saint Jérôme.
Vidéos
- Saint Jérôme par Léonard de Vinci. (1'35).
- Saint Jérôme, de la Vulgate à nos jours. Terre Sainte News. (4'45).
- KTO. Les couleurs de la Bible. Saint Jérôme. (5'21).
- Saint Jérôme. Dominicains de Belgique. (10'00).
- KTO. La foi prise au mot. Saint Jérôme. (52'21)
Enluminure extraite de l'évangiliaire de Lund figurant
Jérôme de Stridon présentant sa version de la Vulgate
au pape Damase Ier sous les auspices de Laurent
de Rome dans la Jésusalem céleste, c. 1150,
bibliothèque de l'université d'Uppsala.
Articles
- Pierre Jay, Le vocabulaire exégétique de saint Jérôme dans le Commentaire sur Zacharie. Revue d'Études Augustiniennes et Patristiques, 1968.
- Y-M. Duval, Saint Jérôme devant le baptême des hérétiques. D’autres sources de l'Altercatio Luciferiani et Orthodoxi, Revue d'Études Augustiniennes et Patristiques, 1968.
- Yvon Bodin, Saint Jérôme et les laïcs, Revue d'Études Augustiniennes et Patristiques, 1969.
- J-P Bouhot, L’Homélie “ In Iohannem evangelistam " de saint Jérôme, Revue d'Études Augustiniennes et Patristiques, 1970.
- Pierre Jay, Allegoriae nubilum chez saint Jérôme, Revue d'Études Augustiniennes et Patristiques, 1976.
- Pierre Jay, Saint Jérôme et le triple sens de l’Écriture. Revue d'Études Augustiniennes et Patristiques, 1980.
- Pierre Jay, La datation des premières traductions de l’Ancien Testament sur l’hébreu par saint Jérôme. Revue d'Études Augustiniennes et Patristiques, 1982.
- Aline Canélis, La composition du Dialogue contre les Lucifériens et du Dialogue contre les Pélagiens de saint Jérôme. A la recherche d’un canon de l'altercatio. Revue des Études Augustiniennes, 43 (1997), 247-288.
- Patrick Laurence, L’implication des femmes dans l’hérésie : le jugement de saint Jérôme, Revue des Études Augustiniennes, 44 (1998), 241-267.
- Christiane Veyrard-Cosme, Saint Jérôme dans les lettres d’Alcuin : de la source matérielle au modèle spirituel, Revue des Études Augustiniennes, 49 (2003), 323-351.
- Anna Svenbro, Un traducteur entre deux siècles : le cauchemar de Saint Jérôme, Revue des Jeunes Chercheurs en Lettres, 2006, Les Écrivains et leur(s) siècle(s).
Saint Jérôme dans l'art
- Iconographie de Saint Jérôme.
- Iconographie de Saint Jérôme. eglisesduconfluent.fr.
Saint Jérôme. Le Greco. 1609. Metropolitan Museum of Art. New York.
Vêtu de la pourpre cardinalice, Jérôme est assis devant un livre ouvert qui rappelle son travail de traducteur de la Bible du grec vers le latin. Sa figure se découpe sur un fond neutre. Son visage émacié, ses joues creuses et sa longue barbe blanche évoquent ses pratiques de pénitent. Ce portrait opère de façon novatrice la synthèse entre les deux facettes du saint, l'érudition et l'ascèse.
Jérôme est un des saints les plus représentés dans l'art occidental, surtout dans le Baroque. Il est une des images les plus récurrentes de la production artistique du Greco, qui lui représente ici habillé en cardinal.
Un foyer de lumière illumine toute la scène, qui semble même anticiper le ténébrisme par son intéressant jeu d'ombres. Sa pose rappelle le Portrait du cardinal Tavera et le Portrait de Jerónimo de Cevallos. Les plis profonds des vêtements indiquent l'influence des icônes byzantines et de Michel-Ange, héritage de la peinture de la Renaissance, qui pourtant se réfère aux premières années du peintre en Crète.