21 septembre : Saint Matthieu, apôtre du Christ et évangéliste (-c.71) — Ressources liturgiques - Association Sacrosanctum Concilium

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Se connecter à l'espace privé
Menu

21 septembre : Saint Matthieu, apôtre du Christ et évangéliste (-c.71)

Matthieu, du grec Ματθαῖος (Matthaios), transcrit de l'hébreu Mattai ou Mattay, abréviation de Mattithyahû (Mattith = don et Yâhû = YHWH), ou Matthieu-Lévi ou saint Matthieu, est un personnage juif lié à la Galilée qui apparaît pour la première fois dans les Évangiles synoptiques, où il est appelé soit Matthieu, soit Lévi. Il y est décrit comme un publicain percepteur d'impôts, que Jésus appelle pour devenir le douzième de ses douze apôtres.

Apôtre et évangéliste


Pour les historiens modernes, il convient de dissocier l'apôtre Matthieu et le rédacteur de l'Évangile dit « selon Matthieu ». Ce livre a probablement été composé dans les années 80, sans doute à partir d'une version de l'Évangile selon Marc à laquelle ont été adjointes des paroles de Jésus (des logia) issues de ce que les spécialistes appellent la Source Q.

Les éléments biographiques concernant l'apôtre de Jésus nommé Matthieu proviennent des Évangiles uniquement. Le Nouveau Testament le cite dans la liste des Douze (Mt 10:3 ; Mc 3:18 ; Lc 6:15), où il porte le nom de Matthieu. D'autres passages mentionnent un collecteur d'impôts (Mt 9:92 ; Mc 2:13-14 ; Lc 5:27-28). Il apparaît une dernière fois en Actes 1:13.

L'apôtre Matthieu est assimilé à « Lévi, fils d'Alphée » car manifestement le même homme est appelé Matthieu dans l'Évangile selon Matthieu tandis que les versets correspondants en Marc et Luc le nomment Lévi. Matthieu est un publicain (percepteur des impôts) à Capharnaüm, responsable peut-être du péage d'Hérode. Il a obligatoirement une instruction plus élevée que les pêcheurs du lac, Pierre et André ou encore Jacques et Jean, les fils de Zébédée. Mais, du fait de son métier, il est mal vu des autres Juifs. Les publicains sont perçus, sinon comme des traîtres, du moins comme des agents de l'occupant romain.

La tradition chrétienne a identifié l'apôtre Matthieu à l'auteur de l'Évangile selon Matthieu.

Selon Irénée de Lyon (iie siècle), à l'époque où Pierre et Paul affermissaient la communauté des disciples de Jésus à Rome (vers l'an 60 ou 61), Matthieu, qui annonçait la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ aux « Hébreux » de Palestine et de Syrie, fut prié de rédiger une version synthétique de la vie et de l'enseignement de Jésus, « une forme écrite de l'évangile », en araméen.

De même, Eusèbe de Césarée affirme au IVe siècle : « Matthieu prêcha d'abord aux Hébreux. Comme il devait aussi aller vers d'autres, il confia à l'écriture, dans sa langue maternelle, son évangile, suppléant du reste à sa présence par le moyen de l'écriture, pour ceux dont il s'éloignait »6. Eusèbe s'appuie ici sur le récit de Papias, écrit vers l'année 120, et note : « Matthieu réunit donc en langue hébraïque les logia [de Jésus] et chacun les interpréta comme il en était capable (Ματθαῖος μὲν οὖν ἑβραΐδι διαλέκτῳ τὰ λόγια συνετάξατο, ἡρμήνευσεν δ' αὐτὰ ὡς ἧν δυνατὸς ἕκαστος) ». Toujours selon Eusèbe, Pantène (v. 240-v. 306), docteur chrétien qui dirigea l'Académie d'Alexandrie, trouva à son arrivée aux Indes cet évangile en caractères hébreux. Ce manuscrit aurait été apporté par l'apôtre Barthélémy aux populations locales, qui l'auraient depuis précieusement conservé.

Telle est l'origine de la théorie du « Matthieu hébreu », c'est-à-dire d'un évangile originel de l'apôtre Matthieu, rédigé en hébreu ou en araméen et traduit plus tard en grec. Cette théorie n'est pas cautionnée par les spécialistes car il n'existe aucune trace d'une telle version, comme le rappelle Élian Cuvillier, qui ajoute : « En outre, il serait très surprenant qu'un témoin oculaire (en l'occurrence le disciple Matthieu) utilise une source secondaire (l'Évangile de Marc) pour rédiger son propre récit. »

Sites

Vidéos

Un film qui a fait date

Pier Paolo Pasolini, L'Évangile selon Saint Matthieu. (2"11'13)

Le texte de l'Évangile selon Saint Matthieu

Des livres

  • Saint Jérôme. Commentaires sur Saint Matthieu. Tomes I et II. Sources chrétiennes. 1977.
  • Ghislain Lafont, Jésus, un pauvre parmi les pauvres. Une lecture de l'Évangile selon Saint Matthieu. Parole et Silence, Juin 2002.
  • Christophe Schönborn, Pensées sur l'Évangile de Saint Matthieu. Parole et Silence, 2016.


Saint Matthieu, apôtre, dans l'art

Musique

La Passion selon saint Matthieu (BWV 244) (en latin Passio Domini nostri Jesu Christi secundum Evangelistam Matthæum, c'est-à-dire en français Passion de notre Seigneur Jésus-Christ selon l'Évangéliste Matthieu, connue en allemand sous le nom de Matthäus-Passion) est un oratorio de Bach exécuté probablement pour la première fois le Vendredi saint 1727. L'œuvre a été remaniée trois fois. La troisième version, définitive, a été créée en 1736.

Cette Passion selon saint Matthieu, œuvre monumentale en deux parties dont l'exécution dure environ 2 h 45, compte parmi les grandes œuvres de la musique baroque. En mars 1829, deux chœurs accompagnés d'un orchestre symphonique étaient alors dirigés par Felix Mendelssohn pour la redécouverte de cette œuvre à Berlin.

Jean-Sébastien Bach Passion selon Saint Matthieu (Présentation de l'oeuvre par John Eliot Gardiner)

Présentation de la Passion selon Saint Matthieu par John Eliot Gardiner

Jean-Sébastien Bach Passion selon Saint Matthieu (choeur d'entrée)

Kommt, ihr Töchter, helft mir klagen,
Venez, les filles, aidez-moi à me lamenter,
Sehet - Wen ? - den Bräutigam,
Regardez - Qui ? - le fiancé,
Seht ihn - Wie ? - als wie ein Lamm !
Regardez-le - Comment ? - comme un agneau !
O Lamm Gottes, unschuldig
Ô agneau de Dieu, innocent
Am Stamm des Kreuzes geschlachtet,
Massacré sur le bois de la croix,
Sehet, - Was ? - seht die Geduld,
Regardez - Quoi ? - sa patience,
Allzeit erfunden geduldig,
Toujours patient,
Wiewohl du warest verachtet.
Seht - Wohin ? - auf unsre Schuld ;
Regardez - Où ? - notre faute ;
All Sünd hast du getragen,
Tous les péchés tu les a portés
Sonst müßten wir verzagen.
Sinon nous aurions dû désespérer.
Sehet ihn aus Lieb und Huld
Regardez-le, hors d'amour et de grâce
Holz zum Kreuze selber tragen !
Porter le bois de la croix lui-même.
Erbarm dich unser, o Jesu !
Aie pitié de nous, ô Jésus !

Passion selon Saint Matthieu Choeur d'entrée (Jean-Sébastien Bach)

Jean-Sébastien Bach Passion selon Saint Matthieu (choeur final)

Wir setzen uns mit Tränen nieder
Nous nous asseyons en larmes
Und rufen dir im Grabe zu :
Et nous t'appelons dans ta tombe :
Ruhe sanfte, sanfte ruh !
Repose calmement, calmement repose !
Ruht, ihr ausgesognen Glieder !
Reposez, membres épuisés !
Euer Grab und Leichenstein
Votre tombeau et votre pierre tombale
Soll dem ängstlichen Gewissen
Pour notre conscience angoissée seront
Ein bequemes Ruhekissen
Un oreiller confortable
Und der Seelen Ruhstatt sein.
Et l'endroit où nos âmes se reposeront.
Höchst vergnügt schlummern da die Augen ein.
Avec le plus grand plaisir nos yeux se fermeront endormis.

Passion selon Saint Matthieu nos 66a, 66b, 66c, 67, 68 (Jean-Sébastien Bach) La Chapelle rhénane (Benoît Haller)

 

Note sur le sanctoral de Ressources Liturgiques

  • Sacrosanctum Concilium 112

    Extrait de la Constitution Sacrosanctum Concilium

    Dignité de la musique sacrée.

    SC 112. La tradition musicale de l'Église universelle a créé un trésor d'une valeur inestimable qui l'emporte sur les autres arts, du fait surtout que, chant sacré lié aux paroles, il fait partie nécessaire ou intégrante de la liturgie solennelle.   
    Certes, le chant sacré a été exalté tant par la Sainte Écriture que par les Pères et par les Pontifes romains ; ceux-ci à une époque récente, à la suite de saint Pie X, ont mis en lumière de façon plus précise la fonction ministérielle de la musique sacrée dans le service divin. [...]