18 octobre : Saint Luc, évangéliste. (9-84)
Le christianisme le présente à partir du IIe siècle comme un Syrien d'Antioche, médecin de profession et disciple de Paul.
Évangéliste
Si cette thèse est aujourd'hui rejetée par la majorité des historiens, il n'en reste pas moins que Luc défend Paul contre ses détracteurs, afin de prouver qu'il mérite aussi bien que Pierre le titre d'apôtre, et se fait un ardent prédicateur de la justification (ou le salut) par la foi.
Luc est un personnage dont on ne sait quasiment rien. Pour Lucien Cerfaux, la seule certitude est qu'il appartient à la deuxième génération des croyants et que son œuvre dépend d'autres sources littéraires. Alors que la tradition en fait un homme cultivé et un Juif hellénisé (comme en atteste sa maîtrise du grec hébraïsé de la Septante et de la Synagogue de la diaspora juive), la recherche actuelle privilégie l'hypothèse d'un Grec païen qui s'est rapproché du judaïsme au point de devenir un « Craignant-Dieu ».
La tradition chrétienne le considère comme l'auteur de l'évangile qui porte son nom ainsi que des Actes des Apôtres. Cette thèse est corroborée par les spécialistes, notamment Daniel Marguerat, qui relève une « homogénéité littéraire et théologique » entre ces deux livres, lesquels forment les « deux volets » d'une même œuvre, dédiés au même personnage nommé « Théophile » et dont on ne sait rien.
Il apparaît en tout état de cause que l'auteur des Actes ne saurait être un compagnon de Paul : en effet, la religion à laquelle renvoie l'Évangile selon Luc « est un christianisme de troisième génération, proche des Pastorales ; or, le discours d'adieu de Paul offre la confirmation de cet état avancé de la chrétienté (Ac 20:25-32) ». La datation du livre des Actes, « rédigé simultanément ou peu après l'évangile », se situe donc entre 80 et 905.
Bien que diverses hypothèses aient été émises, il est impossible d'établir une biographie de Luc et les quelques éléments que l'on peut donner à son sujet sont maigres. Son nom de Λουκᾶς (Loukas) n'est attesté que vers la fin du IIe siècle et, plus tardivement, le canon de Muratori le définit comme un compagnon de Paul, médecin et écrivain, après quoi la tradition attribue cet évangile à « Luc le médecin ». Les prologues antimarcionites à cet évangile décrivent Luc comme un médecin syrien d'Antioche, « disciple des apôtres et de Paul, mort à 84 ans en Béotie », mais la date de ces textes demeure incertaine, tout comme la profession médicale de Luc, qu'aucun élément probant ne vient étayer.
Luc, rompu à la pratique d'un grec littéraire et à la culture hellénistique, n'en connaissait pas moins très intimement la religion juive et l'exégèse rabbinique.
Sites
- Lire la suite.
- Saint Luc dans le calendrier des saints de la CEF.
- Le Jour du Seigneur. Saint Luc.
Vidéos
- La Croix. Croire. Saint Luc. (2'18).
- Retraite dans la ville. Qui était Saint Luc ? Frère Nicolas Burle. o.p. (2'51).
- Sur le site cath.ch Prologue de l'Évangile de Saint Luc. Lc1, 1-4. (21'02) Marie-Christine Varone.
- KTO. La foi prise au mot. L'évangile selon saint Luc. (52'39).
Saint Luc par Franz Hals
Articles
- Introduction à l'Évangile selon Saint Luc. Sur catholique95.fr.
- Louis-Paul Fischer et Nathalie Suh-Tafaro, Le médecin saint Luc l'évangéliste, Histoire des sciences médicales - Tome XXXVII - No 2 - 200-2003.
- Frédéric Godet, Commentaire sur l'Évangile de Saint Luc, Koina.org.
Saint Luc, évangéliste, dans l'art
Musique
Jean-Sébastien Bach a écrit cinq différentes passions, qui lui étaient d'abord attribuées, ou qui sont aujourd'hui perdues, ou partiellement perdues et reconstituées. Les deux passions conservées sont la Passion selon saint Jean et la Passion selon saint Matthieu.
La passion d'abord attribuée à Bach est la Passion selon saint Luc. La passion perdue et partiellement reconstituée est la Passion selon saint Marc.
Passion apocryphe selon Saint Luc (Jean-Sébastien Bach) Alsfelder Vokalensemble, Barockorchester Bremen (Wolfgang Helbich )
On distingue deux grandes catégories de Passions dans l'œuvre de Telemann, et plus généralement dans la musique sacrée du XVIIe siècle : les passions-oratorios et les oratorios de la Passion. Les premières, destinées à la liturgie lors des offices religieux, sont bâties sur l'alternance de récits des Évangiles avec chorals et airs en vers, tandis que les oratorios de la Passion, plutôt destinés aux salles de concerts, sont construits autour d'un livret entièrement versifié et très différent du strict texte évangélique ; pour le théoricien allemand Johann Mattheson, contemporain de Telemann, il s'agissait d'ailleurs d' « opéras sacrés ».
Passion selon Saint Luc (Georg Philipp Telemann) 1744.
Note sur le sanctoral de Ressources Liturgiques