Histoire de la fête de l'Assomption — Ressources liturgiques - Association Sacrosanctum Concilium

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Histoire de la fête de l'Assomption

L’Assomption, qui est appelée Dormition dans la tradition orientale, est la croyance chrétienne selon laquelle la Vierge Marie, mère de Jésus, est entrée directement dans la gloire de Dieu, autrement dit « montée au ciel », au terme de sa vie terrestre.

Dénuée de fondement biblique mais conforme à une tradition très ancienne des Églises d’Orient comme d’Occident, cette croyance est une fête liturgique depuis le VIIIe siècle

Avant d'être un dogme, l'Assomption de Marie était une croyance reposant sur la tradition patristique et non sur des bases scripturaires reconnues aux premiers temps de l'Église. En effet, aucun texte du Nouveau Testament n'évoque la fin de Marie, et ce sont des textes apocryphes et des légendes qui ont comblé ce vide. Au IVe siècle, Éphrem le Syrien émet l'idée que le corps de Marie serait resté intact après sa mort, c'est-à-dire non atteint par la corruption de la mort. Épiphane de Salamine envisage plusieurs hypothèses sur ce qu'il est advenu de Marie à la fin de sa vie. Il conclut qu'on ne peut pas se prononcer, mais pense que d'autres en savent peut-être davantage. Comme une tradition écrite existe dès le Ve siècle, elle remonte vraisemblablement au IVe siècle.

En Occident, Grégoire de Tours est le premier à en faire mention, à la fin du VIe siècle. Il s'appuie apparemment sur un corpus de textes apocryphes appelé le Transitus Mariæ, généralement rattaché au Ve siècle. Cet ensemble de textes est désigné par Gélase Ier en 495-496 comme étant « à ne pas retenir » car apocryphe, jugement qui porte sur cette compilation et non sur la croyance en elle-même. Selon cette tradition, Marie rencontre sur le mont des Oliviers un ange qui lui remet une palme de l'arbre de vie et lui annonce sa mort prochaine. Marie rentre chez elle et fait part de la nouvelle à son entourage. Miraculeusement, les apôtres reviennent des différents endroits où ils sont partis prêcher, afin de l'entourer. Jésus apparaît entouré d'anges pour recevoir l'âme de sa mère, qu'il confie à l'archange Michel. Les apôtres enterrent le corps au pied du mont des Oliviers. Quelques jours plus tard, Jésus apparaît de nouveau et emporte le corps au paradis, où l'âme et le corps de Marie sont réunis.

En Orient, Jean Damascène rapporte la tradition de l'Église de Jérusalem à ce sujet : selon lui, Juvénal, évêque de Jérusalem, se voit demander lors du concile de Chalcédoine le corps de Marie par le couple impérial, Marcien et Pulchérie. Juvénal répond que Marie est morte entourée de tous les apôtres, sauf Thomas, qui est en retard. À son arrivée, quelques jours plus tard, Thomas demande à voir la tombe, mais celle-ci se révèle vide ; les apôtres en déduisent alors qu'elle a été emportée au ciel. Une autre tradition rapporte que l'Assomption a lieu à Éphèse, dans la maison connue aujourd'hui comme la « maison de la Vierge Marie », accompagnée de l'apôtre Jean, à qui le Christ, sur la croix, avait confié Marie. La première allusion ne date que de la fin du IXe siècle, dans un manuscrit syriaque. Les seules autres sources pré-modernes sont trois auteurs syriaques des XIIe et XIIIe siècles.

La fête de l'Assomption est introduite au Ve siècle par l'évêque Cyrille d'Alexandrie. Lors de la christianisation de l'Europe, elle remplace peu à peu une importante fête romaine, les Feriæ Augusti qui célébraient au milieu du mois d'août les victoires d'Auguste. Les Feriæ Augusti étaient des jours fériés dans tout l'Empire romain.

Au VIe siècle, l'empereur byzantin Maurice instaure la fête de la Dormition de la Vierge Marie chaque année à la date du 15 août, semble-t-il pour commémorer l'inauguration d’une église dédiée à la Vierge montée au ciel. La fête est introduite officiellement en Occident sous l'influence du pape Théodore au VIIe siècle et prend le nom d'Assomption à partir du siècle suivant. Elle est citée sous ce nom en 813 par le Concile de Mayence parmi les fêtes d'obligation.

En 1638, suite à près de vingt-trois ans de mariage stérile ponctués de plusieurs fausses couches, le roi Louis XIII désirant un héritier consacre de manière solennelle la France à la Vierge Marie sous le titre de son Assomption par un acte auprès du Parlement de Paris préparé l'année précédente où il demande à ses sujets de faire tous les 15 août, jour où était déjà célébrée de l'Assomption, une procession solennelle dans chaque paroisse. Louis XIV naît l'année suivante, et la fête célébrée par le vœu de Louis XIII prend une importance particulière en France.

En 1854, la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception entraîne de nombreuses pétitions à Rome pour que soit officiellement défini le dogme de l’Assomption. « De 1854 à 1945, huit millions de fidèles écriront en ce sens. Il faut y ajouter les pétitions de 1 332 évêques, de 83 000 prêtres, religieuses et religieux. Face à ces demandes répétées, Pie XII demande aux évêques du monde de se prononcer. 90 % des évêques y sont favorables. 10 % des évêques s’interrogent sur l’opportunité d’une telle déclaration ».

Le 1er novembre 1950, la constitution Munificentissimus Deus de Pie XII officialise en quelque sorte la fête mariale qui existe depuis quatorze siècles en proclamant que l'Assomption doit être désormais considérée comme un dogme de foi divinement révélé par Dieu. Marie, ayant été préservée du péché originel et n'ayant commis aucun péché personnel, a été élevée à la gloire du ciel, après la fin de sa vie terrestre, en corps et en âme : selon ce dogme, son enveloppe charnelle n'a pas à attendre la résurrection des corps à la fin des temps.

 

 

  • Sacrosanctum Concilium 14

    Extrait de la Constitution Sacrosanctum Concilium

    SC 14. La Mère Église désire beaucoup que tous les fidèles soient amenés à cette participation pleine, consciente et active aux célébrations liturgiques, qui est demandée par la nature de la liturgie elle-même et qui est, en vertu de son baptême, un droit et un devoir pour le peuple chrétien, « race élue, sacerdoce royal, nation sainte, peuple racheté » (1 Pierre 2, 9 ; cf. 2, 4-5).
    Cette participation pleine et active de tout le peuple est ce qu'on doit viser de toutes ses forces dans la restauration et la mise en valeur de la liturgie. Elle est, en effet, la source première et indis­pensable à laquelle les fidèles doivent puiser un esprit vraiment chrétien ; et c'est pourquoi elle doit être recherchée avec ardeur par les pasteurs d'âme, dans toute l'action pastorale, avec la pédagogie nécessaire. [...]