Syméon et son cantique — Ressources liturgiques - Association Sacrosanctum Concilium

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Syméon et son cantique

Syméon ou Siméon ou encore Simon (Grec ancien: Συμεών, Sumeṓn) est un personnage de l'Évangile selon Luc qui apparaît lors de la Présentation au Temple de Jésus de Nazareth. Il avait été averti par le Saint-Esprit qu'il ne mourrait pas avant d'avoir vu le Christ. Il chante un cantique d'action de grâce, le Nunc dimittis, et annonce à Marie qu'elle connaîtra la souffrance. Il est commémoré le 3 février selon le Martyrologe romain.

« Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes.
Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait, Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : " Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël ".
Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui. Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : " Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction et toi, ton âme sera traversée d’un glaive : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre " » (Luc 2, 22-35 - trad. Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones).

Cantique de Syméon


Le cantique de Syméon également appelé Nunc dimittis – selon ses premiers mots (en latin) – est une courte prière d'action de grâce prononcée par le vieillard Syméon recevant dans ses bras l'enfant Jésus lorsque celui-ci fut présenté au Temple de Jérusalem. L'homme « juste et pieux » constate que la promesse de Dieu est accomplie et il accueille la mort dans la joie. La scène et sa prière se trouvent dans l'Évangile selon Luc (Lc 2:25-32).

Ainsi, l'expression était passée et employée encore récemment dans le langage littéraire pour signifier qu'on se sentait enfin libre de se retirer une fois le devoir accompli, et notamment quand la relève est assurée1.

Ce cantique a une place importante dans la liturgie des Heures. Il est chanté quotidiennement lors des Complies, le dernier office de la journée, à la tombée de la nuit. À l'origine, celui-ci était réservé à la Purification de la bienheureuse Vierge Marie, 2 février, d'après ce texte biblique.

Nunc dimittis servum tuum, Domine,
secundum verbum tuum in pace,
Quia viderunt oculi mei salutare tuum,
Quod parasti ante faciem omnium populorum,
Lumen ad revelationem gentium
et gloriam plebis tuæ Israel.

Nῦν ἀπολύεις τὸν δοῦλόν σου, δέσποτα,
κατὰ τὸ ῥῆμά σου ἐν εἰρήνῃ,
ὅτι εἶδον οἱ ὀφθαλμοί μου τὸ σωτήριόν σου,
ὃ ἡτοίμασας κατὰ πρόσωπον
πάντων τῶν λαῶν,
φῶς εἰς ἀποκάλυψιν ἐθνῶν
καὶ δόξαν λαοῦ σου Ἰσραήλ.

Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur
s'en aller en paix, selon ta parole.
Car mes yeux ont vu ton salut,
salut que tu as préparé devant tous les peuples,
lumière pour éclairer les nations,
et gloire d'Israël, ton peuple.

Composition musicale à partir de la Renaissance


Il faut remarquer qu'à la Renaissance, le cantique Nunc dimittis comptait un grand nombre de compositions. D'une part, il s'agissait des motets, composés par de grands compositeurs catholiques dans le cadre de la Contre-Réforme, tels Cristobal de Morales, Giovanni Pierluigi da Palestrina, Roland de Lassus. Ce dernier multiplia ses compositions en faveur des complies dans ses dernières années. D'autre part, de nombreux musiciens et organistes britanniques composèrent, eux aussi, leur cantique pour la fin des offices anglicans. Thomas Tallis et William Byrd, qui restaient toujours catholiques, les écrivirent dans tous les deux domaines, grâce à une politique tolérante de la reine Élisabeth Ière.

Après la Renaissance, la composition musicale restait modeste, durant toutes les époques de la musique baroque et de la musique classique. On compte peu de musiciens distingués parmi ses compositeurs. Il s'agirait des compositions moins liturgiques, car Giovanni Paolo Colonna, Henry Purcell et Gustav Holst, par exemple, composèrent leurs œuvres à 8 voix. Chose symbolique, Charles Gounod qui était en exil à Londres composa son œuvre en 1873, à la suite de la violence provoquée à Paris. Il inaugura son Nunc dimmitis avec son Magnificat, le 9 novembre à la cathédrale Saint-Paul de Londres de laquelle il appréciait le chœur, exactement au moment de l'office de soir anglican (The Evening Service). Plus tard, après la Deuxième guerre mondiale, Benjamin Britten écrit une cantate particulière, Saint Nicolas, qui paraphrasait la mélodie grégorienne et le texte en anglais. Dans cette cantate, saint Nicolas le chante dans la paix, à la fin de sa vie, tout comme Syméon dans l'Évangile.

Pour en découvrir quelques réalisations voir la page "L'héritage des siècles" dans le dossier "Des musiques pour la Fête de la Présentation au Temple".

L'héritage des siècles sur la Présentation au Temple.

 

  • Sacrosanctum Concilium 10

    Extrait de la Constitution Sacrosanctum Concilium

    La liturgie, sommet et source de la vie de l'Église.

    SC 10. Toutefois, la liturgie est le sommet auquel tend l'action de l'Église, et en même temps la source d'où découle toute sa vertu. Car les labeurs apostoliques visent à ce que tous, devenus enfants de Dieu par la foi et le baptême, se rassemblent, louent Dieu au milieu de l'Église, participent au sacrifice et mangent la Cène du Seigneur.
    En revanche, la liturgie elle-même pousse les fidèles rassasiés des mystères de la Pâque à n'avoir plus « qu'un seul cœur dans la piété » ; elle prie pour « qu'ils gardent dans leur vie ce qu'ils ont gardé par la foi » ; et le renouvellement dans l'Eucharistie de l'alliance du Seigneur avec les hommes attire et enflamme les fidèles à la charité pressante du Christ. [...]