02 février : Présentation du Seigneur au Temple
Philippe de Champaigne (1602–1674), Présentation de Jésus au Temple, huile sur toile, Musée des Beaux-Arts de Dijon
Présentation du Seigneur - Fête
Le Seigneur entre aujourd'hui dans son Temple.
Venez, adorons-le !
Sens de la fête
L’Eglise célèbre la Présentation de Jésus au Temple, quarante jours après Noël. Cette fête est attestée vers 382-386 par le récit d’Egérie dans son "Journal de voyage". Depuis que l’Église de Rome l’a accueillie dans la seconde moitié du VIIe siècle, c’est l’une des fêtes communes à l’Orient et à l’Occident. Dans la liturgie byzantine, elle est désignée comme « hypapante », fête de la rencontre.
Cette fête est également connue sous le titre de « Chandeleur » ou « fête de la lumière » en raison du verset de l’évangile de la messe annonçant Jésus comme « lumière pour éclairer les nations ». Elle a été aussi longtemps désignée comme la fête de la Purification de la Vierge Marie.
Selon la notice du Missel : « Présentation du Seigneur au temple, Rencontre du Christ et de son peuple dans la personne du vieillard Syméon, Purification rituelle de Marie, Chandeleur ou fête de la lumière, tels sont les thèmes multiples de la célébration qui, quarante jours après Noël, clôture les solennités de la Manifestation de Dieu aux hommes en son Verbe fait chair » (Missel romain, éd. 2021, Mame-Desclée, p. 625, avec l'autorisation @AELF).
La mémoire d’un événement évangélique
Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple.
Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait, Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant :
« Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. » (Lc 2, 25-32, extrait de l’Évangile du jour)
Une procession des cierges, une fête de lumière
Que nul d'entre nous ne demeure à l'écart de cette lumière, comme un étranger ; que nul, alors qu'il en est inondé, ne s'obstine à rester plongé dans la nuit. Avançons tous dans la lumière, tous ensemble, illuminés, marchons à sa rencontre, avec le vieillard Syméon, accueillons cette lumière glorieuse et éternelle. Avec lui, exultons de tout notre cœur et chantons une hymne d'action de grâce à Dieu, Père de la lumière, qui nous a envoyé la clarté véritable pour chasser les ténèbres et nous rendre resplendissants.
(Sermon de S. Sophrone, Patriarche de Jérusalem (v. 560-638) pour la fête des Lumières dans la Liturgie des Heures, Office des lectures du 2 février)
Hymne "Syméon, conduit par l’Esprit" (AELF — CNPL)
Syméon, conduit par l’Esprit,
se hâte vers le temple
à la rencontre du Messie.
Lumière du Christ,
Nous te bénissons.
L’Emmanuel, Seigneur souverain,
pénètre dans le sanctuaire :
les temps sont accomplis.
Lumière du Christ,
pure lumière,
nous te glorifions.
Un jour nouveau éclaire le prophète :
il voit de ses yeux le Sauveur,
il l’annonce à toutes les nations.
Lumière du Christ,
lumière née de la lumière,
joie éternelle dans nos cœurs,
nous t’acclamons.
Une fête du Seigneur et mémoire de la Vierge Marie
La fête du 2 février, à laquelle a été restituée l’appellation « Présentation du Seigneur », (…) est une mémoire conjuguée du Fils et de la Mère, c’est-à-dire la célébration d’un mystère du salut opéré par le Christ, auquel la Vierge fut intimement unie en tant que Mère du Serviteur souffrant de Yahvé, en tant qu’exécutrice d’une mission qui appartenait à l’ancien Israël et en tant que figure du nouveau Peuple de Dieu, continuellement éprouvé dans sa foi et dans son espérance, par la souffrance et par la persécution (cf. Lc 2, 21-35).
(Paul VI, Exhortation apostolique Marialis cultus sur le culte de la Vierge Marie, 2 février 1974)
Règle liturgique
- En tant que « fête du Seigneur », cette fête prend la place du dimanche lorsque le 2 février tombe un dimanche. On dit alors le Credo.
- Deux formes sont prévues dans le Missel pour la bénédiction des cierges : entrée en procession ou entrée solennelle.
Pour les lectures de la messe et les offices des heures, voir sur le site de l'AELF (Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones)
Depuis 1997, la journée de la vie religieuse
À la suite du synode de 1994 sur la vie consacrée et de l’exhortation apostolique Vita consecrata (25 mars 1996), le pape Jean-Paul II a fixé au 2 février la Journée de la vie consacrée. Saint Jean-Paul II lui a assigné trois buts :
- rendre grâce pour le don de la vie consacrée « qui enrichit et réjouit l’Église par la multiplicité des charismes et le dévouement de tant de vies totalement données au Seigneur et aux frères » ;
- faire mieux connaître la vie consacrée comme vocation à n’appartenir qu’au Seigneur et ce faisant, à garder mémoire de « la forme historique de vie assumée par le Fils de Dieu quand il est venu sur cette terre » ;
- inviter les personnes consacrées « à célébrer ensemble et solennellement les merveilles que le Seigneur a accomplies en elles ».
Des pratiques populaires
Célébrée au cœur de l’hiver, cette fête de lumière a donné lieu à des réjouissances populaires qui se manifestaient notamment dans certains mets particuliers. C’est le cas des crêpes, qui ont également le sens d’un symbole solaire qui, d'une certaine manière, annonce déjà Pâques, le Christ, Soleil levant.
Bibliographie
- Pierre Jounel, « La Présentation du Seigneur », dans A. G. Martimort, L’Eglise en prière, t. IV, Paris, Desclée, 1983, p. 103-104.
- Patrick Prétot, « La Présentation du Seigneur, une fête en harmonie avec la vie religieuse », Jeunes et vocations voir PDF