Colloque ISL. Janvier 2021. — Ressources liturgiques - Association Sacrosanctum Concilium

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Colloque ISL. Janvier 2021.

La liturgie au miroir de la crise sanitaire. Colloque de l'Institut supérieur de liturgie (Paris, 20-22 janvier 201).

Extraits du liminaire de LMD 304, 2021/2, 5-7.

Les impacts de la crise sanitaire sur le vie de l'Église n'en finissent pas de se faire sentir. Après la première vague où toute assemblée liturgique était empêchée et une reprise, quoique modeste, durant l'été et le début de l'automne 2020, la deuxième vague a de nouveau apporté de fortes contraintes qui limitent le déplacement des personnes, surtout des plus fragiles, et la possibilité de participer aux célébrations. La place et la finalité particulière des liturgies dans la vie de l'Église comme dans celle des croyants en ont été interrogées. S'est également posée la question de ce que la liturgie donnait à voir de l'Église dans l'espace public, avec le délicat rapport entre Église et État qui a mis en lumière des divergences d'approches, voire des divisions.

"Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde" (Mt 28, 20). C'est ce verset de la finale de l'évangile de Matthieu qui donnait le titre et le ton de ce colloque, valorisant la confiance dans la permanence de l'oeuvre de Dieu, avec et pour son peuple, et s'appuyant pour cela sur les ressources de l'Église dans sa liturgie. Celles-ci nous permettent de traverser les épreuves, de tenir dans la foi et d'interroger nos conceptions du Royaume à venir et déjà-là par la Pâque du Christ, ainsi que notre rapport aux sacrements qui le révèlent et le font advenir. En somme, l'impact de la crise sanitaire sur la liturgie nous offre l'opportunité de relire nos pratiques religieuses et d'évaluer le rapport à Dieu que nous y investissons.

Le dossier est constitué de cinq conférences de ce colloque qui présentent quelques déplacements théologiques majeurs pour la liturgie et les sacrements, mis en lumière par la crise sanitaire. La première, de Sr Bénédicte Mariolle, appréhende la grave question du rapport à la fin de vie et à la mort avec l'impossibilité de l'accompagnement des personnes et du déploiement rituel pour les funérailles, en particulier pendant le premier confinement. La relecture et l'analyse que B. Mariolle en fait lui permet de réinterroger notre théologie sacramentaire, à partir du rituel, soulignant les limites de la causalité instrumentale et l'ouverture à une conception des sacrements comme médiation par la parole et le corps. La deuxième conférence, prononcée par le professeur Thomas O'Loughlin analyse la multiplicité de retransmission vidéo de messes célébrées par un prêtre en l'absence d'assemblée. L'auteur en signale non seulement les limlites - y compris dans l'absence de régulation par les autorités ecclésiastiques - mais aussi l'incongruité qui tient davantage, selon lui, à la persistance de représentations néoscolastiques de l'eucharistie qui font fi des apports du concile Vatican II. Après avoir repéré les déplacements en théologie sacramentaire que cette crise a permis de révéler dans les déploiements rituels, la troisème conférence interroge notre rapport au temps. Le Père Laurent de Villeroché - auteur d'une belle thèse sur l'efficacité sacramentalle chez Henri de Lubac - analyse le rapport au temps qu'institue la liturgie, particulièrement dans un monde marqué par l'accélération et qui, bousculé par la crise du Covid-19, aspire à une sorte de décélération. S'appuyant sur les travaux d'Hartmut Rosa, il montre la ressource majeure que constitue la litugie de l'Église par sa capacité à nous introduire dans un autre temps. Reste la question théologique, déjà posée, de l'Église-sacrement qui se révèle au monde et que la crise sanitaire nous permet d'appréhender avec un autre regard. Dans la quatrième conférence, le Père Sylvain Brison étudie le rapport entre l'Église  et l'État, non pas tant à partir des réactions divergentes - des uns critiquant l'État qui empêchait le culte, et des autres accusant l'Église  de bénéficier de privilèges -, mais à partir des travaux du théologien américain William Cavanaugh. Sylvain Brison tente de mieux saisir la place et le rôle de l'Église, et donc de sa nature même au sein de notre humanité plurielle. En effet, la crise sanitaire nous offre l'opportunité de réajuster notre regard sur elle et sur son rapport à la sphère publique. La dernière conférence, du Père Grégory Woimbée, prolonge notre recherche d'une théologie de l'Église  apte à comprendre ce qui se joue aujourd'hui. Son étude de l'Église comme Corps et de la théologie du corps mystique lui permet d'appréhender les sacrements comme médiation de l'Église -symbole qui se donne à voir et percevoir en son mystère.

 

  • Sacrosanctum Concilium 102

    Extrait de la Constitution Sacrosanctum Concilium

    Sens de l'année liturgique.

    SC 102. Notre Mère la sainte Église estime qu'il lui appartient de célébrer l'ouvre salvifique de son divin Époux par une commémoration sacrée, à jours fixes, tout au long de l'année. Chaque semaine, au jour qu'elle a appelé jour du Seigneur, elle fait mémoire de la résurrection du Seigneur, qu'elle célèbre encore une fois par an, en même temps que sa bienheureuse passion, par la grande solennité de Pâques.     
    Et elle déploie tout le mystère du Christ pendant le cycle de l'année, de l'Incarnation et la Nativité jusqu'à l'Ascension, jusqu'au jour de la Pentecôte, et jusqu'à l'attente de la bienheureuse espérance et de l'avènement du Seigneur. [...]