Un trésor et une mine : les articles généraux de La Maison-Dieu sur la liturgie. — Ressources liturgiques - Association Sacrosanctum Concilium

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Un trésor et une mine : les articles généraux de La Maison-Dieu sur la liturgie.

Articles généraux sur la liturgie parus dans La Maison-Dieu de 1945 à nos jours.

1945-1949

1950-1959

1960-1969

1970-1979

1980-1989

1990-1999

2000-2009

2010-2019

 

 

2020-2029

  • Bruce Morrill. « Des modèles de mémoire liturgique : dimensions mystique-politique, tensions mythique-historique ». La Maison-Dieu 299 (2020/1). Résumé.
  • Joris Geldhof. « Pénétration-perméation-fermentation. Réflexion sur l'Être de la liturgie et de ses modes de mémoire ». La Maison-Dieu 299 (2020/1). Résumé.
  • Slawomir Jeziorski. « L'Église et la liturgie dans le monde contemporain ». LMD 303 (2021/1). Résumé.
  • Louis-Marie Chauvet. « La liturgie comme "mystère".Réflexions théologiques. Questions pastorales. » La Maison-Dieu 305 (2021/3). Résumé.
  • Jean-Claude Reichert. « La forme biblique de la liturgie : un défi pour son étude ». La Maison-Dieu 307 (2022/1). Résumé.
  • Damien Piazzi. « Ad pristinam sanctorum patrum normam ac ritum. La 'norme des saints Pères' dans le Missel de Trente et à Vatican II » La Maison-Dieu 308 (2022/2). Résumé.
  • Claudine Blanchard. « Le ressourcement par la liturgie chez Dom Guéranger » La Maison-Dieu 308 (2022/2). Résumé.
  • Keith Beaumont. « Ressourcement dans la tradition chez Newmann » La Maison-Dieu 308 (2022/2). Résumé.
  • Joris Geldhof. « Pour un nouvel universalisme liturgique » La Maison-Dieu 308 (2022/2). Résumé.
  • François Cassingena-Trevidy. « La liturgie comme poétique fondamentale » La Maison-Dieu 310 (2022/4) Résumé.
  • Arnaud Montoux. « La poétique de l'être ordinaire, une liturgie cosmique » La Maison-Dieu 310 (2022/4) Résumé.
  • Fr. Patrick Prétot o.s.b. La lettre apostolique Desiderio desideravi du pape François : une nouvelle manière d'aborder le débat en liturgie. La Maison-Dieu 310 Résumé.
  • Olivier Praud. « De la liturgie au culte : la cérémonialité. Liturgie, culte et acte de foi dans la théologie de Jean-Yves Hameline » La Maison-Dieu 312 (2023/2) Résumé.

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Résumés

Résumé Morrill LMD 299. Dans cet essai que Bruce Morrill qualifie lui-même d'ambitieux, l'auteur étudie la relation complexe entre liturgie et mémoire dans la pratique chrétienne contemporaine. La complexité tient d'abord au fait que l'anamnèse fait partie intégrante du culte chrétien. De plus, la mémoire humaine fait l'objet d'études diverses tout en étant extrêmement difficile à conceptualiser, et enfin, la liturgie résiste à toute analyse théorique qui transformerait l'action rituelle en discours. Fort de ce constat, il propose d'étudier cette relation à partir d'une typologie des modèles coexistants, et en présente les implications théologales, bibliques et ecclésiologiques, sociales et politiques, symboliques et pratiques.
Le « modèle familial » de la mémoire liturgique a une fonction conservatrice en « affirmant, consolant et rassurant » au sein de la même famille. Par une célébration ponctuelle, le « modèle de crise historique » situe les personnes dans un corps social plus large en rappelant et honorant les croyances et promesses ancestrales. Quant au « modèle de crise apocalyptique », il procède de la même manière en se polarisant sur la fin des temps, le jugement dernier à venir. Le modèle « reconstitution-représentation » de la mémoire liturgique s'appuie davantage sur des récits de type narratif pour recomposer aujourd'hui des figures passées : non sans danger, il offre l'avantage d'être populaire. Enfin l'auteur propose le « modèle anamnétique populaire » et surtout le « modèle anamnétique-formel » qui s'est développé au cours du XXe siècle, inspiré par le Mouvement liturgique. Il est centré sur le mystère pascal du Christ : en faisant cela en mémoire de Lui, l'Église se reconnaît sacrement de Dieu, chargée de poursuivre la Révélation jusqu'à la parousie, et de favoriser la conversion.
C'est ce dernier modèle qui constitue la relation optimale entre liturgie et mémoire, même si la diversité des situations et des acteurs rend sa concrétisation parfois délicate dans la mlikse en oeuvre de nos liturgies.

Résumé Geldhof LMD 299. Dans cette conférence inaugurale au Congrès de la Societas liturgica (Durham, 2019), l'auteur aborde l'être-même de la liturgie qui entre dans l'être profond de ceux qui célèbrent selon trois modalités qui se conjuguent et sont liées entre elles : la pénétration qui se prolonge par la perméation, laquelle se spécifie dans la fermentation. Les deux dernières pouvant qualifier à leur manière « les modes de mémoire ». Il appuie son propos, non seulement sur quelques expressions bibliques, mais surtout sur le Missale romanum de 2002/2008, et aussi sur les écrits de Maurice Festugière. Si l'incarnation est à la racine de la réalité sacramentelle et ecclésiale du Corps du Christ, on peut dire que « le but principal de la pénétration de la liturgie dans l'être est la participation à la pénétration proimordiale de l'incarnation ».
Le concept physique de perméation lui permet d'aborder la liturgie, à la manière de Dom Festugière, comme cherchant « à greffer la capacité de recevoir la grâce et le salut de Dieu dans les personnes humaines et dans les communautés qu'elles forment », articulant et unissant culte extérieur et culte intérieur. L'euchologie et les rites du Missel romain en donnent des exemples très clairs. Enfin, la fermentation liturgique, qu'on peut considérer comme une lente perméation progressive, désigne comment l'être même de la liturgie imprègne et, tel le levain, est infusé pour « renouveler l'être et transformer la réalité », contribuant au plus haut point à la sanctification des hommes. Par cette étude, l'auteur montre et souligne l'enjeu majeur d'une approche métaphysique pour aborder et travailler la liturgie dans le prolongement du Mouvement liturgique.

Résumé Jeziorski LMD 303. La question de la forme idéale de la célébration liturgique est souvent posée dans les discussions pastorales. Cependant, les réponses résultant de ces discussions ne sont pas toujours issues de réflexions ayant examiné à la fois le contexte culturel et la dimension théologique de la liturgie. Cet article tente de rechercher des réponses possibles à la question de savoir quelle forme de liturgie l'Église devrait célébrer dans le monde contemporain dans une forme qui tiendrait compte de notre culture actuelle et de ses mentalités sans omettre les éléments cruciaux du mystère célébré.
Les arguments développés par l'auteur de cet article témoignent de la réalité de la société polonaise et au-delà. Ils désignent des caractéristiques de l'époque actuelle et leur influence sur la pensée ecclésiale. Ce n'est qu'à partir de ce paysage que se dégagent les facteurs qui semblent nécessaires pour les célébrations liturgiques d'aujourd'hui et les caractéristiques inhérentes à leur contenu théologique : altruisme, libefrté, beauté et vitalité.

Résumé Chauvet LMD 305. Le mot « mystère », ou l'adjectif « mystérieux » est déjà très présent dans l'euchologie de notre Missel en français depuis 1970, et le sera davantage encore dans la nouvelle traduction. Pourtant ce vocabulaire n'est pas souvent bien compris et passe « au-dessus de la tête » des fidèles, alors qu'il est porteur d'une richesse remarquable. A travers son histoire, depuis les premiers siècles en langue grecque (mustèrion) puis latine (mysterium mais aussi sacramentum), jusqu'à aujourd'hui en passant par le Moyen Âge, l'auteur en approfondit le champ sémantique pour nous faire saisir combien la liturgie est un mystère dans lequel Dieu agit pour nous faire entrer dans le mystère pascal, le mystère du Christ lui-même. Dès lors, il convient de s'interroger sur les efforts à déployer en pastorale pour aider les fidèles à mesurer davantage ce qu'ils entendent et ce qu'ils disent dans la prière liturgique : un véritable travail de « ré-inculturation », nécessaire et urgent est à opérer. Il passe notamment par des homélies et par la manière de prononcer et d'incorporer les oraisons, les prières, dans une liturgie plurielle qui tient compte de l'espace d'audibilité du mystère dans la culture en constante évolution.

Résumé Reichert LMD 307. La liturgie est « faite de Bible », sans cesser pour autant d'être liturgie. Les rapports étroits qu'entretiennent la Bible et la liturgie ont déjà été largement soulignés, de Louis Bouyer à Louis-Marie Chauvet. L'auteur va plus loin : la Bible n'est pas seulement une source de la liturgie mais en constitue la matrice. En prenant en compte le vocabulaire précis que le Concile utilise, il montre comment Sacrosanctum concillium - dont Dei Verbum donne une clef d'interprétation décisive - ne s'appuie pas seulement sur la Bible pour argumenter son propos et ne se contente pas davantage de lectures et de références bibliques dans la liturgie, mais est véritablement structurée par les Saintes Écritures. En réelle osmose avec elles, au point que la liturgie s'en trouve pleinement affectée. La liturgie apparaît alors comme « la résultante d'une soumission religieuse aux Écritures et à ce qu'elles disent » pour porter la Parole de Dieu à sa manière propre, toute pétrie de Bible.
C'est pourquoi, l'Église fait vraiment oeuvre liturgique lorsqu'elle « reconfigure » les Saintes Écritures dans la liturgie, par le choix des péricopes, l'insertion d'incipit ou en supprimant tel ou tel verset. Elle le fait pour faciliter « la jointure avec les rites », dans un langage propre, interprétant les textes bibliques dans une tradition vivante travaillée par le « goût qu'elle y a déjà trouvé » au sein des communautés chrétiennes  au long de son histoire. D'où la nécessité d'étudier la liturgie à partir de la Bible, « en cherchant ce que la Bible fait de la liturgie »

Résumé Piazzi LMD 308. L'auteur étudie de manière documentée ce que signifie la référence à la  « norme des saints Pères » dans la bulle Quo Primum promulgant  le missel de 1570 issu du concile de Trente (lequel donna la primauté à l'Écriture dans une large notion de tradition allant des apôtres aux Pères) et dans la Constitution sur la sainte liturgie du concile Vatican II et repris dans le préambule du Missel de 1970. Sa conclusion résume clairement  son propos : « Quo primum invoque la normativité de la tradition enracinée chez les Pères pour fixer et légitimer le dernier maillon de la chaîne ritelle de la famille liturgique romaine ; Sacrosanctum concilium se réfère à la même normativité, en la trouvant toutefois dans la pluralité des familles liturgiques, dans la reprise de la théologie des Pères, et même en préfigurant la revitalisation de la norme des rites des Pères, non sulement pour confirmer les dogmes catholiques, mais aussi pour une récupération fructueuse des rites perdus en cours de route. »

Résumé Blanchard LMD 308. La figure de Dom Prosper Guéranger est fortement attachée à l'idée d'un ressourcement en Tradition, notamment dans ses travaux majeurs en liturgie. L'auteure de cet article montre, à partir de sa thèse, combien sa jeunesse et ses découvertes d'alors ont structuré sa pensée et son oeuvre. Évoluant dans le milieu ultramontain influencé par Lammenais, Guéranger considère que l'Église est « dépositaire infaillible » de la Tradition qui a été transmise intacte à travers les siècles. Mais surtout, il comprend cela à partir de deux expériences personnelles qui sont décisives pour lui : d'abord la découverte des Pères de l'Église ancienne au séminaire, et, à leur suite, celle du développement de la doctrine chrétienne ; mais aussi, l'expérience qu'il fait de la liturgie romaine célébrée chez les Dames du Sacré-Coeur dans laquelle il « reconnaît le son de la voix des Pères de l'Église ». Dès lors, il n'a de cesse de promouvoir la liturgie, à partir du Missel romain, qui constitue « le creuset où toute la Tradition, toute la théologie et toute la spiritualité se rejoignent, font sens et donnent vie à l'Église ». C'est sur cette conviction qu'il déploie son projet de restauration monastique, comme lieu expérimental devant permettre à toute l'Église de se ressouircer en Tradition. Même si son rapport à la tradition est teinté d'un certain archéologisme, et son ecclésiologie polarisée sur l'unité - au détriment d'une certaine diversité -, dom Guéranger demeure celui pour qui la régénération de l'Église doit se faire prioritairement par la prière liturgique qui donne accès à la Tradition.

Résumé Beaumont LMD 308. Dans cet article, l'auteur reprend l'ensemble de l'itinéraire de John Henry Newmann pour montrer ce que représente dans son parcours et son oeuvre le ressourcement en Tradition. Il part de la double « conversion » de Newmann : la première, à 15 ans, lorsqu'il fait l'expérience de la présence de Dieu en lui, et la seconde lorsqu'il rejoint l'Église catholique romaine en 1845. Dans sa jeunesse, l'expérience personnelle de Dieu, qui ouvre à la sainteté, trouve son pendant dans le dogme, qui constitue un complément nécessaire aux Évangiles et qui appelle l'existence même de l'Église. Une Église fidèle à sa tradition la plus haute. C'est cette conviction qui le guide au sein du Mouvement d'Oxford qui vise à créer une Église d'Angleterre séparée et distincte de l'État.
Explorant la notion de tradition, Newmann distingue la tradition « apostolique » (qui s'exprime dans les grands symboles de la foi et les textes officiels) et la tradition « prophétique » (les réflexions des théologiens et la piété populaire), arguant que toutes deux font partie intégrante de la Tradition au sens large. Il cherche pendant plusieurs années une via media ou voie médiane entre les Églises catholique et protestante. Mais il trouve son isnpiration principale dans l'Église primitive et chez les Pères et finit par prendre conscience que c'est l'Église de Rome et elle seule, qui est l'héritière directe et authentique et la véritable continuation de « l'Église des Apôtres » et de « l'Église des Pères ».Sa conception décisive du « développement » comme processus vivant de changement dans la continuité, fidèle à l'origine que constitue la rencontre avec la personne du Ressuscité, a été salué par le pape Benoît XVI.
L'auteur conclut par ce qui résume bien sa pensée : «Ce qui commande tout le chemin de Newmann, c'est son sens de l'absolu de Dieu, son exigence d'une forme de pensée qui exprimerait le plus adéquatement possible cette réalité et qui pourrait guider notre recherche spirituelle, la recherche d'une forme de plénitude, et la nécessité de s'accrocher au « réel », c'est-à-dire à tout ce qui est fondé historiquement, en d'autres termes à un enracinement dans la Tradition ».

Résumé Geldhof LMD 308. Cet article étaye la thèse selon laquelle le sens de la célébation de la liturgie présuppose un universalisme sans ambiguïté. En dépit de certaines modes intellectuelles et évolutions culturelles, cet universalisme n'a rien à voir avec le fait de négliger ou de nier que les formes de célébration peuvent témoigner d'une grande variété, et qu'il y a là quelques chose de beau  et de bon. L'universalisme que représente la liturgie est plutôt lié au noyau sotériologique et doxologique de la foi en Jésus-Christ comme Seigneur, comme le montrent Yves de Montcheuil et Catherine Mowri LaCugna.
Par conséquent, la source principale pour les réflexions de cette contribution n'est pas un amalgame de considérations théoriques mais un texte liturgique par excellence, l'Ordo Missae. La conviction sous-jacente est que les chrétiens d'aujourd'hui, mais en fait de partout et de toujours, feraient bien d'intérioriser et de propager le fait universel du salut de Dieu dans toutes leurs actions.

Résumé Cassingena LMD 310. Au-delà d'une simple mobilisation des diverses expressions artistiques au service de son exercice ordinaire, la liturgie chrétienne se manifeste essentiellement comme une poétique de la foi. Chacun peut faire, et a pu faire l'expérience d'un moment de grâce procuré par la célébration liturgique. En effet, la liturgie en acte invite les sens , tous les sens à son festin. C'est pourquoi l'expérience esthétique qu'elle propose est d'abord sysnesthésique. « Dès son seuil tangible et ses préliminaires d'ordre rationnel, la célébration communautaire nous prend par la main, nous emmène, nous conduit quelque part » où se révèle la Présence, à condition que l'esthétisme ne prenne pas le pas sur la « noble simplicité » voulue par le Concile.
La beauté de la liturgie réside essentiellement dans sa dimension ecclésiale , là où se cherche notre unité. Au-delà des discours théologiques, dogmatiques, et des prescriptions morales, la célébration liturgique déploie un art qui nous permet d'entrer dans le mystère de la foi. Sans exposition didactique, par sa seule beauté et sa rayonnante frugalité, elle nous fait prendre la mesure, à sa manière, de cette présence du Christ en nous tenant en présence les uns des autres.

Résumé Montoux LMD 310. Dans cet article répondant à François Cassingena-Trevidy sur la dimension poétique de la liturgie, l'auteur s'appuie sur l'oeuvre de la grande poétesse Marie-Noël, pour montrer comment l'artiste parvient à mettre en mots la réalité concrète de l'homme appelé à la transcendance, ce que réalise particulièrement la liturgie. Il cherche dans l'oeuvre de Marie-Noël « des traces des prémisses poétiques du salut qui semblent répondre, des profondeurs de la terre, à la voix des anges à laquelle la liturgie nous unit. »
Explorant ainis cette oeuvre en regard des quatre sanctifications qu'opère la liturgie, d'abord celle du temps et de l'espace, puis celle des êtres et des choses, l'auteur y discerne quatre révélations du désir du monde qui assument pleinement sa réalité humaine.Et si la liturgie n'apparaît pas toujours comme une « grâce d'élévation », c'est bien parce que Dieu habite aussi, de par son incarnation, la pesanteur de notre monde : « Nous avons sans doute besoin du poète pour savoir que le bas-monde que nous habitons est un formidable réseau de connivences frémissant en toute chose, aux frôlements du Verbe. »

Résumé Prétot LMD 310. La lettre apostolique Desiderio desideravi du pape François publiée le 29 juin 2022 est un texte majeur qui éclaire en profondeur l'oeuvre liturgique de ce pape qui jusuq'à présent a pu intervenir avant tout sur les questions de discipline. Elle place l'eucharistie au centre du propos comme l'indique le titre même du document emprunté à l'évangéliste Luc : « J'ai désiré d'un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de souffrir » (Lc 22, 15).
En se limitant à cette thématique eucharistique, l'article se propose de mettre en lumière la nouveauté de l'approche proposée par le pape François en la situant par rapport à deux autres textes que sont l'encyclique Ecclesia de eucharistia de Jean-Paul II (2003) et l'exhortation apostolique Sacramentum caritatis de Benoît XVI (2007).

Résumé Praud LMD 312. En fin connaisseur de la théologie de Jean-Yves Hameline, l'auteur montre combien la liturgie est une « forme de vie », traçant un itinéraire qui oriente la pratique de la foi. Il le fait en suivant la notion de site cérémoniel, chère à J-Y Hameline, qui permet non seulement « d'analyser le fonctionnement de la liturgie mais plus encore la manière dont la foi anime l'agir et y trouve une expression singulière ». Portant sa recherche sur la tension entre le contenu et la fome du culte chrétien, avec sa composante d'affectivité assumée et convertie, Hameline comprend la cérémonialité comme principe d'intelligence du culte qui allie « la révélation de Dieu en son mystère et l'accueil humain de ce don ». Sur cet axe de la cérémonialité, la dévotion apparaît comme une caractéristique majeure qui permet de connecter la forme à la vie qui en est la source. L'acte musical en donne un exemple particulièrement significatif.
Ainsi « une compréhension vive de la cérémonialité offre de discerner l'acte de foi dans la vérité de sa production, en évitant la moralisation de la liturgie, le didactisme et l'instrumentalisation catéchètique, voire le contrôle rituel par un jeu explicatif. » Cette intelligence apparaît dialogique, chez Hameline, qui n'hésite pas à mettre en tension des termes opposés, et par là la tension entre le mystère célébré et les rites qui lui donnet corps. Cela lui permet de décrire les actions liturgiques en maintenant la connexion décisive entre ce qui est observé et ce que cela produit, « ouvrant ainsi une voie nouvelle d'intégration de l'acte de foi dans une théologie de la liturgie. »
Dans une dernière partie de cet article, l'auteur développe la manière avec laquelle la notion de cérémonialité constitue, non seulement un principe d'intelligence du culte chrétien, mais une mise en présence du mystère que la liturgie déploie pour structurer le sujet croyant dans la foi de l'Église. La conclusion de l'auteur constitue une vétitable synthèse de cet article reprenant une part essentielle de sa thèse doctorale soutenue le 2 février 2022 à l'Institut catholique de Paris.


 

 

 

  • Sacrosanctum Concilium 30

    Extrait de la Constitution Sacrosanctum Concilium

    Participation active des fidèles.

    SC 30.Pour promouvoir la participation active, on favorisera les acclamations du peuple, les réponses, le chant des psaumes, les antiennes, les cantiques et aussi les actions ou gestes et les attitudes corporelles. On observera aussi en son temps un silence sacré.