La constitution apostolique Immensa aeterni Dei du 22 janvier 1588
Pape Sixte Quint
Immensa aeterni Dei (L'immense [sagesse du] Dieu Éternel) est une constitution apostolique émise sous la forme d'une bulle par le pape Sixte V le 22 janvier 1588. La constitution réorganise la Curie romaine en établissant des congrégations permanentes de cardinaux pour conseiller le Pape sur divers sujets.
Après la réforme grégorienne, la papauté s'appuie essentiellement sur le consistoire des cardinaux, organe conseillant le Pape sur les questions les plus graves. Cette fonction de conseil est assurée progressivement par des congrégations cardinalices spéciales, constituées ad hoc pour l’examen d’une question particulière et chargées d’en référer ensuite au consistoire, qui continue d’être réuni hebdomadairement.
L’élan général de réforme donné par le concile de Trente incite la papauté à une refonte des structures centrales du gouvernement de l'Église catholique. L'objectif principal du pape Sixte V, élu le 24 avril 1585, est de réformer l'Église, de réorganiser le gouvernement, d'appliquer une certaine rigueur dans l'application des décrets du concile de Trente et de fournir un regain de moralité avant tout parmi les évêques et les prélats.
La réorganisation de Sixte-Quint, par la bulle Immensa Aeterni Dei promulguée le 22 janvier 1588, peut être considérée comme la première constitution apostolique de la Curie romaine. En constituant des organismes aux compétences définies et spécialisées, elle eut pour effet de briser la puissance des cardinaux en tant que groupe établi, le Sacré Collège, ou individuellement, en ne détenant que le pouvoir dans sa fonction au sein de la Curie.
En ce qui concerne la gouvernance de la liturgie, cette constitution apostolique conduit à la création de la Congrégation pour les rites sacrés et les cérémonies (Congregatio quinta pro sacri ritibus et caeremoniis). Son secrétaire, second personnage de la congrégation après le préfet, servait de sacristain au pape. Elle a été dissoute par Paul VI le 8 mai 1969.
À l'origine ses compétences étaient beaucoup plus vastes puisqu'elles allaient du culte divin (liturgie, administration des sacrements), au culte des saints (procès de canonisation) et aux questions de cérémonial (préséance entre ecclésiastiques et dignitaires laïques) : elle commença vite à perdre un grand nombre de ses attributions en faveur d'autres offices et congrégations (d'abord ses attributions relatives au cérémonial, ensuite celles qui concernaient la liturgie des Églises catholiques orientales, et celles qui regardaient la discipline des sacrements), ne conservant que celles qui touchaient à la liturgie de l'Église latine et au culte des saints.