Composition du vestiaire — Ressources liturgiques - Association Sacrosanctum Concilium

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Composition du vestiaire

La normalisation des tissus liturgiques utilisés par la religion catholique romaine résulte d’une longue évolution depuis l’époque antique. A l’époque paléochrétienne, les rites étaient célébrés par des officiants vêtus de leur costume ordinaire (tunique, manteau long tel que la pénule, sandales) ; ce costume antique, comprenant pour l’essentiel une robe longue et un vêtement de dessus, s’est maintenu en Occident durant le haut Moyen-Age, pour la célébration du culte.

Paramentique romaine

  • Amict

Du latin amicire qui signifie « couvrir ».

L'amict est un rectangle de toile que le clerc passe autour du cou avant de revêtir l'aube. L'amict est marqué d'une croix que le clerc baise avant de le poser sur sa tête, puis de le descendre sur ses épaules pour recouvrir le col de sa soutane. L'amict doit être pourvu de deux cordons assez longs pour être noués sur la poitrine en se croisant dans le dos. Chez les moines, l'amict prend la forme d'un capuce et il est revêtu sur le capuce du scapulaire.

Il rappelle l'amictus qui était un vêtement long que les Romains portaient sur la tête et qui couvrait le corps entier.

Son emploi est rappelé par le Pape Jean-Paul II, le 25 mars 2004, par le texte Redemptionis Sacramentum : « On doit mettre un amict avant de revêtir l’aube si celle-ci ne recouvre pas parfaitement l’habit commun autour du cou ».

  • Aube

Du latin alba qui signifie « blanc ».

L'aube est une tunique longue allant jusqu'aux pieds et de couleur blanche portée par tous les clercs, de l'évêque à l'acolyte comme habit liturgique. L'aube est ainsi nommée à cause de sa couleur et trouve son origine dans la tunica talaris des Romains, tunique à longs pans, tombant jusqu'aux chevilles et fixée à la taille par un cordon.

Les ministres institués (acolytes, lecteurs, personnes en tenant lieu) la portent seule, les ministres ordonnés (diacre, prêtre, évêque), avec l'étole, sous la dalmatique, la chape ou la chasuble. Le Cérémonial des Évêques (Cæremoniale Episcoporum) de 1984 précise que « le vêtement sacré pour tous les ministres quel que soit leur grade commun est l'aube, serrée autour des reins par le cordon, sauf si elle est faite selon le mode de la soutane, afin qu'elle épouse le corps sans cordon. Avant de revêtir l'aube, si elle n'entoure pas parfaitement le col de l'habit commun, on revêtira l'amict. »

À la place de l'aube, on peut revêtir le surplis sur la soutane, sauf si l'on doit revêtir la chasuble ou la dalmatique.

L'aube
Capsule liturgique : l'aube.
Église catholique du Québec. (1'41)

  • Bâton pastoral

Capsule liturgique: le bâton pastoral.
Église catholique du Québec. (2'20)

  • Chape ou pluvial

Le mot chape provient du latin cappa qui signifie « capuchon, cape ».

Grande cape de cérémonie, appelée par les rubriques « pluvial », de forme semi-circulaire, de la couleur liturgique du jour, agrafée par-devant et portée par le prêtre et l'évêque, principalement lors des bénédictions solennelles, aux vêpres et aux laudes solennelles et lors des processions. Jusqu'à la promulgation du missel romain de 1969, elle était également portée pour l'aspersion de l'eau bénite avant la Grand'Messe du dimanche.

La chape n'a aucune signification symbolique. De ce fait, elle a longtemps été portée ou est même encore portée par de simples clercs ou par les chantres.

  • Chasuble

La chasuble est un vêtement sacerdotal à deux pans et sans manches avec une ouverture pour la tête, que le prêtre revêt par-dessus l'aube et l'étole pour célébrer la messe et pour d'autres actions liturgiques quand elles précèdent ou suivent immédiatement la messe.

Le mot vient du latin casula qui signifie « petite maison ». On l'appelle également planeta en latin.

C'était en effet, à l'origine, un vaste vêtement, en forme de disque ou de deux demi-cercles cousus ensemble, qui enveloppait complètement le prêtre ; une échancrure pratiquée en son centre permettait de le revêtir en y passant la tête et on la relevait sur les bras pour dire la messe (chasuble romane ou chasuble cloche). Sa forme a ensuite évolué. À force d'échancrer les côtés pour laisser une plus grande liberté aux mouvements, elle a été réduite à une simple bande d'étoffe, la chasuble romaine (appelée aussi parfois chasuble baroque, voire, vulgairement, boîte à violon à cause de sa partie antérieure dont la forme rappelle celle de cet instrument); on en trouve de différents types, qui varient légèrement selon les pays.

Depuis le début du XXe siècle, la chasuble est revenue progressivement à une forme plus ample, mais moins encombrante que la chasuble romaine, dite chasuble gothique. Les créateurs contemporains lui ont même redonné la forme en cloche dite « romane ». La chasuble romaine ou « baroque » reste néanmoins fréquemment employée en Italie. Elle est également souvent utilisée par les prêtres qui célèbrent la messe dans la forme tridentine.

Dans les rites orientaux, la chasuble a presque toujours conservé la forme ancienne, mais fendue en avant, ce qui lui donne l'aspect d'un pluvial.

Sa couleur varie en fonction du temps liturgique : rouge, blanc, vert, violet, parfois aussi rose, noir, gris cendré, ou encore de drap d'or (qui peut remplacer le blanc, le rouge et le vert), ou d'argent (qui se substitue au blanc).

La chasuble
Capsule liturgique : la chasuble.
Église catholique du Québec. (2'22)

  • Croix pectorale

La croix pectorale est une croix de métal précieux, suspendue par une chaîne en habit de ville et un cordon de tissu à la messe et au chœur.

Elle est portée sur la poitrine par les évêques, les cardinaux, certains prélats et les abbés. À la messe, elle doit être portée sous la chasuble. Cette rubrique est peu respectée. Certains évêques, en France, en Suisse et même en Italie, la placent par-dessus. À Rome même, de hauts prélats de la Curie se laissent aller à porter la croix pectorale sur la chasuble (Secrétaire d'État à l'autel majeur de Saint-Paul-hors-les-murs, à la messe de sépulture de Chiara Lubich par exemple, (mars 2008).

La croix pectorale

  • Crosse

Bâton pastoral des évêques et des abbés. Il avait initialement la forme d'un Tau grec (T) (la cambuca des pontificaux du XIIe, elle-même héritière des bâtons du clergé carolingien) ; à partir du XIIe siècle son extrémité supérieure a pris la forme recourbée qui est aujourd'hui la plus répandue. À partir du pontificat de Paul VI apparaissent également des crosses en forme de croix, qui sont des imitations de la férule pontificale. L'évêque tourne la volute de la crosse vers l'extérieur s'il célèbre dans son diocèse, vers lui dans le cas contraire.

La crosse épiscopale

  • Dalmatique

Du latin ecclésiastique dalmatica qui signifie « blouse en laine de Dalmatie ».

La dalmatique est un vêtement de chœur en forme de croix avec des manches courtes, elle se décline selon les couleurs du temps liturgique. Elle est portée par le diacre à la messe, aux processions et aux vêpres ou en Espagne par de simples acolytes ou enfants de chœur lors des processions solennelles.

Ce vêtement est dérivé d'un vêtement civil romain, et dont l'usage liturgique remonte au IVe siècle. Blanche à l'origine, la dalmatique prendra progressivement les couleurs de la chasuble, avec deux bandes verticales devant et dans le dos, les clavi. (voir aussi : tunique).

Aux temps de pénitence, dans les grandes églises, la dalmatique du diacre et la tunique du sous-diacre étaient remplacées, jusqu'à la réforme des rubriques romaines par le pape Jean XXIII, en 1960, par des chasubles violettes (ou noires le vendredi-saint), pliées en avant ou coupées vers le milieu de la partie antérieure.

Par ailleurs, il existe une dalmatique de soie légère sans ornementation, blanche ou de la couleur du jour, portée par l'évêque, à la messe pontificale, sous la chasuble. Appelée aussi « dalmaticelle », rappelant la dalmatique du diacre, elle symbolise la plénitude du sacerdoce.

Le seul vêtement liturgique médiéval conservé au Trésor de Saint-Pierre est cette dalmatique. C'est un chef-d'œuvre de l'art de la broderie pratiqué à Constantinople au XIe siècle. On ne sait pas comment s'est développée la légende selon laquelle Charlemagne le portait pour son couronnement comme empereur en 800 après JC. Il est entièrement réalisé en broderie avec des fils d'or, d'argent et de couleur sur soie bleue avec des scènes de l'iconographie byzantine des IXe et Xe siècles.



La dalmatique

  • Étole

Du latin stola qui signifie « longue robe ».

L'étole est une écharpe portée par les diacres, les prêtres et les évêques sur l'aube ou le surplis pour la messe et l'administration des sacrements. Portée en bandoulière par les diacres, elle est simplement passée autour du cou pour les prêtres et les évêques. Avant 1969, à la messe, le simple prêtre la portait croisée sur la poitrine.

L'étole, dans sa forme primitive, était une longue robe, garnie de deux bandes verticales, les clavi, comme sur la dalmatique. La robe a été supprimée, et il n'est resté que les bandes qui forment l'étole actuelle.

L'étole utilisée à la messe est confectionnée dans le même tissu et la même couleur que la chasuble ou la dalmatique dont elle est dépendante. Seule la croix du cou est obligatoire.

Le pape porte sur sa mosette une étole pastorale rouge brodée à ses armes sur les palettes. Quand il revêtait une mosette blanche pendant l'octave de Pâques, l'étole était également blanche.

En vertu d'une très ancienne coutume, les moniales chartreuses ou chartreusines, reçoivent l'étole (et autrefois le manipule) à leur consécration virginale, qui leur confère quelques privilèges liturgiques dont le plus important est la proclamation de l'Évangile en certaines occasions, notamment lors du chant de l'office divin. Elles la portent pour le cinquantième anniversaire de cette consécration. À leur mort, elles sont exposées et ensevelies avec elle.

Chez nos frères orthodoxes, on trouve l'orarion.

Un orarion (grec: όράριον orarion ; slavon: орарь orar ; arménien: ուրար urar) est un vêtement de la paramantique des Églises orientales (catholiques ou orthodoxes) qui est réservé au diacre ou au sous-diacre. C'est une étole longue et habituellement de 5 po, ou 127 mm de largeur tissée en brocart de soie. Elle est souvent décorée de croix (trois, cinq ou sept) brodées ou appliquées et de franges aux deux bouts, et bordée de galons.

L'orarion symbolise les ailes des anges et le diacre participe au service divin comme un ange au service de Dieu.

L'étole
L'orarion.
 

  • Insignes pontificaux.

On appelle « insignes pontificaux » les marques extérieures et distinctives de la dignité épiscopale : habituellement l’anneau pastoral et la croix pectorale ; dans les cérémonies pontificales, ces principaux insignes sont la crosse et la mitre. Outre les évêques, les prélats suivants peuvent user des insignes pontificaux : les légats du Pontife romain, les abbés et prélats qui ont juridic­tion sur un territoire séparé d’un diocèse, les administrateurs apos­toliques, les abbés réguliers, après leur bénédiction.

(Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés)

  • Mitre

La mitre est un couvre-chef liturgique à deux pointes, de forme conique, portée par le pape, les cardinaux, les évêques et les abbés de communautés monastiques ou canoniales depuis le milieu du XIIe siècle, plus rarement par certains chanoines et même par d'autres clercs.

Il y a trois sortes de mitres :

  • la mitre précieuse, en drap d'or ou d'argent, parfois en soie blanche, doublée de soie rouge et rehaussée de broderies et de pierres précieuses,
  • la mitre orfrayée, en drap d'or ou en soie blanche brochée d'or, doublée de soie rouge, sans broderies ni pierres précieuses, sauf des perles,
  • la mitre simple, portée en temps de deuil et de pénitence, en drap d'argent, avec bordures et fanons frangés d'or pour le pape, en soie blanche damassée, avec fanons frangés de blanc pour les cardinaux, en soie ou en toile blanche, avec fanons frangés de rouge pour les évêques. Les cardinaux et les évêques portent toujours la mitre simple en présence du pape.

La mitre
Capsule liturgique : la mitre.
Église catholique du Québec. (1'50)

  • Pallium

Du latin pallium qui signifie « manteau ».

Le pallium est un insigne de dignité porté par le pape et les archevêques métropolitains, comme autrefois certains évêques le portaient (e.g. l'évêque d'Autun, l'évêque du Puy). Dans l'Antiquité, il était d'usage répandu. Le pallium est une bande d'étoffe de laine blanche, large d'environ trois doigts, de forme circulaire, portée autour du cou, d'où pendent sur la poitrine et sur le dos deux autres courtes bandes lestées et maintenues en place à leurs extrémités par deux plaques de plomb recouvertes de soie noire. Il est en outre orné de six croix de même matériau et couleur, une sur chaque appendice et quatre sur la partie circulaire.

Les croix et les extrémités des parties pendantes du pallium ont été de couleur rouge pendant toute une partie du Moyen Âge.

L'encolure est munie de ganses, généralement au nombre de trois, dans lesquelles sont passées des épingles en matériaux précieux servant, en plus de leur fonction ornementale, à fixer le pallium à la chasuble.

Le pallium symbolise les brebis égarées que le Sauveur rapporte au bercail du droit chemin.

Le pallium.

  • Surplis

Du latin super pelliceum, c'est-à-dire qui se porte par-dessus le pelliceum ou tunique de peau.

Le surplis est une aube raccourcie s'arrêtant à la hauteur des genoux avec de larges manches. Pour les clercs ordonnés, il doit être en toile de lin.

Le surplis était, avant les réformes liturgiques des années 1960, le vêtement de chœur commun de tous les clercs (en dehors des prélats et des évêques) et de ceux qui les remplacent (laïcs servants), seul le prêtre, le diacre et le sous-diacre revêtant l'aube pour la messe.

Les rubriques du missel de 1969 et le Cérémonial des Évêques de 1984 prévoient maintenant le port généralisé de l'aube par tous ceux qui participent à la liturgie, sans toutefois exclure d'autres solutions, faisant implicitement référence au surplis porté sur la soutane, par exemple, pour les servants remplissant les offices d'acolyte, de lecteur, ainsi que les cérémoniaires. Les prêtres et les diacres peuvent également toujours revêtir le surplis avec l'étole pour l'administration des sacrements mais dans certains pays comme la France, ils font presque toujours usage de l'aube, dès lors que l'usage de porter la soutane s'est perdu, même à l'église. Avant la réforme liturgique des années 1960, le surplis était également porté aux Vêpres sous la chape. Les rubriques actuelles prévoient le port de l'aube pour le prêtre et le diacre aux Vêpres.

Le surplis

Pour découvrir plus d'effets ecclésiastiques, notamment ceux tombés en désuétude à la suite de la réforme liturgique du Concile Vatican II, on peut consulter la fiche sur le « costume ecclésiastique ».

Le costume ecclésiastique

Chapeau cardinalice supprimé en 1965 par le décret Ut sive sollicite

 

 

  • Sacrosanctum Concilium 122

    Extrait de la Constitution Sacrosanctum Concilium

    Dignité de l'art sacré.

    SC 122. Parmi les plus nobles activités de l'esprit humain, on compte à très bon droit les beaux-arts, mais surtout l'art religieux et ce qui en est le sommet, l'art sacré. Par nature, ils visent à exprimer de quelque façon dans les œuvres humaines la beauté infinie de Dieu, et ils se consacrent d'autant plus à accroître sa louange et sa gloire qu'ils n'ont pas d'autre propos que de contribuer le plus possible à tourner les âmes humaines vers Dieu.          
    Aussi la vénérable Mère Église fut-elle toujours amie des beaux-arts, [...]