Le Saint Sacrement — Ressources liturgiques - Association Sacrosanctum Concilium

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Le Saint Sacrement

La Fête-Dieu, dite aussi Corpus Domini ou Corpus Christi, aujourd'hui appelée par l'Église catholique Solennité du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ (en latin : Sollemnitas Sanctissimi Corporis et Sanguinis Christi), est une fête religieuse essentiellement catholique et parfois anglicane célébrée le jeudi qui suit la Trinité, c'est-à-dire soixante jours après Pâques, ou le dimanche d'après dans certains pays comme la France (en vertu d'un indult papal). Cette fête célèbre la présence réelle de Jésus-Christ dans le sacrement de l'Eucharistie, c'est-à-dire sous les espèces (apparences sensibles) du pain et du vin consacrés au cours du sacrifice eucharistique.

L'histoire de la solennité s'inscrit dans le sillage du débat théologique suscité par la polémique de Bérenger de Tours, qui niait la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie. Dans la bulle Transiturus qui institua la Fête-Dieu, le pape Urbain IV écrit : « Il est juste, pour confondre la folie de certains hérétiques, qu'on rappelle la Présence du Christ dans le très Saint-Sacrement ».

Les évolutions de la théologie sacramentelle et son développement dans les écoles du XIIe et XIIIe siècles ont été décisives. Le facteur déterminant qui a permis la solennité de la Fête-Dieu a surtout été l'évolution de la religiosité populaire, grâce au développement de la prédication. Ce réveil s'accompagnait d'un désir de contempler l'hostie consacrée pendant la messe : c'est à Paris, vers 1200, que l'existence de ce rite de l'« élévation », au moment de la consécration, est attestée pour la première fois.

 

 

 

Cette fête était autrefois accompagnée en France de processions publiques où l'hostie était portée en grande pompe à travers les rues. Elles étaient entrecoupées de stations et de prières à des autels provisoires décorés, appelés reposoirs, disposés le long du parcours. À Angers, la procession qui s’appelait “sacre“ comportait de grands théâtres portatifs en bois du nom de “torches“ pour chaque corps de métier important6. Ailleurs, les hommes constituent une « garde nationale » où se mélangent sapeurs, tambour-majors et autres soldats en armes. Les costumes, fabriqués par les couturières du village, sont éclatants de couleurs. La troupe défile en musique (alternativement chants des hommes, chants des femmes puis la batterie fanfare) jusqu'à l'église dans un ordre imposé. Dans le diocèse de Metz, les premières communiantes de l'année précédaient le cortège en lançant des pétales de fleurs.

 

L’usage des processions a subi deux déclins, après la Révolution française et au début du xxe siècle, mais pas partout, notamment en Alsace. Le pape Jean-Paul II a relancé leur pratique en 1979 poursuivie par Benoît XVI. En 2007, environ 5 000 personnes se sont retrouvées à la cathédrale Notre-Dame de Paris pour une veillée de prière suivie d’une procession du Saint-Sacrement à Montmartre.

Illustrons musicalement cette fête en commençant avec l'Ave verum Corpus.

Ave verum Corpus natum de Maria Virgine :
Vere passum, immolatum in cruce pro homine :
Cuius latus perforatum fluxit aqua et sanguine :
Esto nobis prægustatum mortis in examine.
O Jesu dulcis ! O Jesu pie ! O Jesu Fili Mariæ.

Salut, vrai Corps né de la Vierge Marie,
qui as vraiment souffert, immolé sur la croix pour l'homme.
Toi dont le côté percé laissa couler de l'eau et du sang,
sois notre viatique à l'heure de la mort.
Ô doux Jésus ! Ô bon Jésus ! Ô Jésus, Fils de Marie.

William Byrd (1543-1623) Ave verum Corpus

Ave verum Corpus (William Byrd) Voces 8

Pour suivre avec la partition.

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) Ave verum Corpus

Ave verum Corpus (Wolfgang Amadeus Mozart) Les Arts Florissants (William Christie)

Edward Elgar (1857-1934) Ave verum Corpus

Ave verum Corpus (Edward Elgar) Seoul Choral Society

Francis Poulenc (1899-1963) Ave verum Corpus

Ave verum Corpus (Francis Poulenc) Les Rugissants (Xavier Brossard-Ménard)

Pousuivons avec le O sacrum Convivium.

O sacrum convivium !
in quo Christus sumitur :
recolitur memoria passionis ejus :
mens impletur gratia:
et futurae gloriae nobis pignus datur.
Alleluia !

O banquet sacré
où l'on reçoit le Christ !
On célèbre le mémorial de sa passion,
l'âme est remplie de grâce
et, de la gloire future, le gage nous est donné.
Alleluia !

Tomás Luis de Victoria (c. 1548 1611) O sacrum convivium

O sacrum convivium (Tomás Luis de Victoria) La Grande Chapelle (Andrea Scalia)

Olivier Messiaen (1908-1992) O sacrum convivium

O sacrum convivium (Olivier Messiaen) Aedes (Mathieu Romano)

Jean-Charles Gandrille ( 1982-) O sacrum convivium

O sacrum convivum (Jean-Charles Gandrille) Maîtrise de Notre-Dame de Paris (Henri Chalet).

Et terminons cete courte ilustration musicale avec le O salutaris hostia

O salutaris Hostia Quæ cœli pandis ostium.
Bella premunt hostilia ; Da robur, fer auxilium.

Uni trinoque Domino Sit sempiterna gloria :
Qui vitam sine termino, Nobis donet in patria. Amen

Ô réconfortante Hostie, qui nous ouvres les portes du ciel,
les armées ennemies nous poursuivent, donne-nous la force, porte-nous secours.

Au Seigneur unique en trois personnes soit la gloire éternelle ;
qu'il nous donne en son Royaume la vie qui n'aura pas de fin. Amen.

Pierre de la Rue (1452-1518) O salutaris hostia

O salutaris hostia (Pierre de la Rue) The Hilliard Ensemble (Paul Hillier)

Jean Langlais (1907-1991) O salutaris hostia

O salutaris hostia (Jean Langlais) Ensemble vocal Jean Sourisse

Ēriks Ešenvalds (1977-) O salutaris hostia

O salutaris hostia (Ēriks Ešenvalds) Trinity Colege Choir (Stephen Layton)

 

 

 

 

 

 

 

 

  • Sacrosanctum Concilium 50

    Extrait de la Constitution Sacrosanctum Concilium

    Révision de l'ordinaire de la messe.

    SC 50. Le rituel de la messe sera révisé de telle sorte que se manifestent plus clairement le rôle propre ainsi que la connexion mutuelle de chacune de ses parties, et que soit facilitée la participation pieuse et active des fidèles.      
    Aussi, en gardant fidèlement la substance des rites, on les simplifiera ; on omettra ce qui au cours des âges, a été redoublé ou a été ajouté sans grande utilité ; on rétablira selon l'ancienne norme des saints Pères, certaines choses qui ont disparu sous les atteintes du temps, dans la mesure où cela apparaîtra opportun ou nécessaire.