La 8e lettre des États généraux du Patrimoine religieux
Cette lettre essaie de répondre à une question posée par plusieurs et jusqu’au Parlement. Comment resocialiser les églises de nos communes ? A priori, la question peut paraître étrange : le nom de l’édifice signifie « assemblée » et par définition une assemblée est nécessairement sociale. Lorsque l’assemblée disparaît, l’édifice perd son usage et son nom est aussi vide que sa nef.
D’ailleurs, comment parler de resocialiser une basilique qui affiche trois millions de visiteurs ou 700 000 comme telle cathédrale de province ou à l’autre bout, les deux églises d’un village de 60 habitants que l’exode rural a depuis longtemps dépeuplé ?
En fait, la question est plutôt : là où il existe encore une vie sociale, comment rendre aux édifices leur vocation d’ouverture à tous ? Les retours de notre Grande enquête nous montrent que cette ouverture est largement vécue déjà et peut fournir des exemples pour d’autres lieux où l’on s’interroge sur les moyens à développer. C’est toute la question des « usages compatibles » qui, au-delà du culte qui est proprement le lieu de l’assemblée, rappellent que le culte n’épuise pas la réalité de l’Eglise qui a pour vocation de rassembler fraternellement tous les hommes.
Alors, bonne lecture…
Mgr Alain Planet,
évêque émérite de Carcassonne et Narbonne,
accompagnateur des Etats généraux.